UN RACCOURCI DANS LE TEMPS : LA PUISSANCE DES COULEURS

LE CAPITAINE CINEMAXX A VU – UN RACCOURCI DANS LE TEMPS (OU VERS LA SORTIE) * SPOILERS POUR LES SCÈNES NÉCESSITANT UNE ANALYSE DES COULEURS *

Si Disney n’avait pas ses contes, acquis Pixar, Marvel Studios et LucasFilm, le studio féerique crée en 1923 aurait coulé comme le Titanic depuis bien longtemps. Parce que ce n’est pas avec des films tels que L’Apprenti Sorcier, Le Monde Fantastique d’Oz, Lone Ranger ou encore A La Poursuite de Demain que la Maison de Mickey pourrait rentabiliser ses comptes. Bref, Un Raccourci dans le Temps ne devrait pas faire mieux au box-office que les productions citées ci-dessus, d’autant que Black Panther continue d’ameuter les foules, tout comme La Ch’Tite Famille. Tomb Raider & Hostiles sont des compétiteurs sérieux et mercredi sortira en salles Pacific Rim : Uprising, qui finira d’achever la concurrence dès sa première semaine au cinéma. Et c’est ainsi que Walt Disney dévoile, une fois de plus, ses limites en tant que créateur. En effet, dès que la Compagnie sort de ses habituels remakes de contes (animation ou non), de ses incessantes suites à la franchise venant d’une galaxie lointaine, très lointaine et des films de super-héros, Mickey ne séduit ni les enfants, ni les adultes. Je me pose donc la question suivante : Walt Disney peut se permettre des échecs, très bien, mais pourquoi persister à produire des films de cette envergure en poursuivant dans ce schéma, cette formule, qui ne fonctionne pas ? Certes, côté effets visuels/décors/costumes, leurs longs-métrages en live-action sont pratiquement irréprochables (encore que les CGI du film d’Ana duVernay piquent parfois un peu les yeux, on y reviendra plus tard), cependant, côté écriture, c’est extrêmement laborieux, voire même catastrophique. Certains me diront :  » oui, mais se sont des films destinés aux plus jeunes « . Et même si je ne suis pas d’accord, doit-on pour autant prend les enfants pour des idiots en leur proposant des produits insipides, avec des héros ennuyeux et des dialogues naïfs, clichés et stupides ? Non !
Pourtant, j’avais vraiment envie d’aimer ce long-métrage. Le thème du père disparu est quelque chose dont je suis assez sensible, et s’il bien 2-3 moments touchants, on peine à rentrer dans cette histoire, où se mélange science et magie. Il y a déjà le jeu des acteurs, assez pauvres – la jeune Storm Reid fait ce qu’elle peut et Oprah Winfrey, qui se demande ce qu’elle fait dans cette galère, tente de faire passer des émotions sans réellement y parvenir – mais également une mise en scène du périple peu ambitieuse. Les obstacles que doivent affronter nos héros sont quasi-inexistants (une chute en plein vol – pas prévue -, trouver l’équilibre sur un rocher, échapper à une tempête, résister à un goûter proposé, avant l’affrontement contre le grand méchant du film et… c’est tout), créant ainsi une structure scénaristique vide et dans laquelle il n’y a donc ni suspens, ni tensions, ni frissons. De plus, les enjeux sont à peine survolés, peu exploités, ne permettant donc pas de se sentir investi dans cette quête où la jeune Meg doit, à la fois sauver son père et le Monde, des ténèbres qui se propagent.
Le seul petit moment que j’ai vraiment apprécié, et lorsque que le personnage de Charles Wallace est possédé par le  » Ça « . L’acteur Deric McCabe est parfait dans le rôle du petit démon et incroyablement crédible dans la dureté de ses propos.

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Côté réalisation, j’y reviens, comme promis. Pour ma part, c’est le plus raté des films Disney en live-action. Les décors en CGI sont visibles à des kilomètres, notamment sur la première planète où ils atterrissent. L’émerveillement de la beauté magique que doit procurer cette terre s’en retrouve atténuée, la succession de plans numériques et ces couleurs retravaillées pour donner un aspect plus clair/chatoyant sont trop appuyés, à tel point que l’environnement ne paraît plus crédible.
Quant à ceux  » fabriqués  » pour représenter le personnage de Mrs. Quidam (Oprah Winfrey) en géante sont affreusement mal numérisés, tout comme la bataille finale, qui m’a rappelé celle de Justice League avec ses tons gris, rouges et orangés. Beurk !
Cependant, quelques jolies mises en scène à noter. Celui dans la village, notamment, quoique copier/coller sur le clip de Stromae, cette séquence est plutôt réussie et bizarrement angoissante, avec ses décors symétriques et infiniment identiques, dont la vie est rythmées par ses enfants  » robotisés  » et ses mamans trop parfaites.
Ainsi que la séquence des retrouvailles père/fille et ce couloir rose/rouge et orange. Du côté orange, le père. Quand Meg le retrouve, il est prisonnier de ce côté. Ironiquement, la couleur orange symbolise le besoin de mouvement, de rythme et de mobilité mais également le besoin de stimulations sensorielles, qu’il récupérera dans les bras de sa fille.
Enfin, le côté de Meg, un rose nuancé. Dans le code couleur, le rose et ses nuances symbolisent la tendresse et le bonheur, que l’héroïne recherche à travers cette quête. Mais c’est également une couleur criarde, qui peut faire tomber dans l’excès et caractérise bien la personnalité de Meg au début du film et sa colère intérieure, qui s’extériorise à bon escient dans cette scène.
Restera le moment où Mrs. Quidam explique les enjeux de sa mission à Meg. Elle apprend que les Ténèbres sont à l’origine de la jalousie, de la rancœur, de la colère, de la rage que ressentent les êtres humains ayant perdu espoir. Un discours qui trouve un écho dans notre monde actuel, où le Mal semble gagner du terrain, alors que la jalousie, l’individualisme, la manque d’altruisme, l’accumulation des richesses par certains, etc., etc., sont devenus des valeurs, plus que des défauts. Malheureusement, cela ne suffit pas à sauver la production Disney de ses innombrables imperfections.

En conclusion, Un Raccourci dans le Temps dupera les enfants et les adultes, qui viendront rechercher un peu de magie, perdront leur temps. Je vous offre donc un Raccourci vers la sortie, avant que votre porte-monnaie ne vous montre un Raccourci vers la banque la plus proche.

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