SOLO – A STAR WARS STORY : UN JOUR, JE SERAIS LE PERSONNAGE CULTE D’UNE SAGA À SUCCÈS

LE CAPITAINE CINEMAXX A VU – SOLO : A STAR WARS STORY

Dans une galaxie proche, très proche, Disney et LucasFilm ont pris une décision qui allait faire frémir la communauté Star Warsienne : la production en grande pompe d’une série de spin-off, liée à la franchise créée par Geroge Lucas. Et alors qu’on parle de spin-off centrés sur le chasseur de prime Boba Fett, le maître Jedi Obi-Wan Kenobi ou encore la larve Jabba The Hutt, deux films dérivés à Star Wars ont déjà vu le jour au cinéma : Rogue One : A Star Wars Story, qui connu un succès financier assez important (quoique relatif par rapport à un épisode normal de la saga) et Solo : A Star Wars Story, en salles depuis mercredi dernier. Une aventure retraçant les premiers pas de Han Solo en tant mercenaire et pirate de l’espace, aventure se déroulant entre l’Épisode III : La Revanche des Sith et l’Épisode IV : Un Nouvel Espoir.
Ce spin-off a été le sujet de nombreux débats. En effet, certains (fans ou non) ne sont pas vraiment attirés par ce genre d’histoire préquel/origin-story, prétextant qu’il n’y aurait strictement rien à narrer sur le passé de tel ou tel personnage. Comme la série Krypton, je pense néanmoins que tout est exploitable, que les moindres recoins d’une histoire peuvent être intéressants, mais c’est la façon dont on s’approprie/exploite/traite le sujet, qui en définira le succès ou l’échec.
Alors, Solo : A Star Wars Story est-il vraiment vide d’intérêt ? Réponse !

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Premier constat, le film de Ron Howard n’est pas une production totalement achevée puisque, prévue sur trois volets. Les deux autres opus seront envisagés seulement si le premier a fonctionné. Et c’est à mon sens une grossière erreur, car si le film est un flop au box-office, nous nous retrouverons avec une origin-story inachevée, nous laissant alors sur une fin où plusieurs réponses seront incomplètes. A contrario, beaucoup d’éléments sont introduits dans ce long-métrage, ne laissant aucune place aux surprises pour les éventuelles suites. À la fin de Solo, Han a en effet déjà rencontré et fait copain-copain avec Chewbacca, porte à sa ceinture son célèbre pistolet laser et pilote déjà le Faucon Millénium en se payant même le luxe de le gagner à une partie de Sabacc pour repartir avec. Que restera-t-il alors aux deux prochains volets ?
Malgré cela, Solo reste un petit film divertissant et assez plaisant à regarder. Pourtant, cela commençait mal. Les 15 premières minutes sont assez laborieuses (connaissant les conditions de tournage, pas étonnant). Alden Ehrenreich est peu convaincant dans la peau de Han Solo, le contexte général est ultra-caricatural et l’histoire d’amour qui se dessine entre lui et Qi’Ra est cliché au possible. Et puis, doucement, le film décolle, prend un virage inattendu avec un ton plus nuancé en assumant son ambiance à la fois humoristique et dramatique avec clarté et rigueur.
Mais la grande force de ce spin-off réside, étonnement, sur le traitement de ses personnages secondaires. Que ce soit Beckett ou Qi’Ra nous ne sommes jamais sur un traitement lisse, et les scénaristes évitent bons nombres de clichés, dont celui du gentil mentor qui ne trahira jamais son élève ou celui du love-interest inutile. Mes craintes étaient surtout portées sur le personnage de Qi’Ra, le love-interest de Han donc. Avec le temps, je sais comment les scénaristes hollywoodiens fonctionnent avec ce genre de protagonistes. Il n’y a souvent que deux solutions :
La fille meurt au début du film pour donner un objectif de vengeance au héros.
Le happy-ending
Mais ici, les scénaristes ont choisi un partie pris plus intéressant : faire de son personnage féminin un être plus complexe et l’imposer finalement comme la méchante de l’histoire, avec subtilité.
Solo : A Star Warts Story, c’est donc avant tout une histoire où les protagonistes ont beau avoir des intérêts communs, ils se révèlent fourbes, malhonnêtes avec des objectifs égoïstes, qui les pousseront à faire des choix individualistes. Ce sont des êtres façonnés par l’Empire, où seul désormais, la survie compte à tout prix.

Le film surprend également par sa mise en scène. Comme dans Rogue One, le film n’hésite pas à assumer une ambiance dramatique, chaque fois où les personnages s’aventurent sur une planète pour une mission d’infiltration. La séquence du train par exemple, voit deux personnages mourir. Et même si on passe rapidement sur leur mort – Beckett ne semble pas plus affecté que ça par la disparition de sa petite-amie et de son ami – le film ose, prend des risques, là où certaines productions attendent  » la bataille finale  » pour mettre en scène la mort de protagonistes secondaires. On retrouve ce même schéma dans la scène où Han et toute sa bande débarquent sur la planète minière pour voler du cobaxium (je me souviens plus du nom du minerai, vous m’excuserez).
En parlant de L3, première androïde féminin de la franchise Star Wars, j’ai été agréablement surpris par les choix qui ont été faits. Féministe, militantiste, L3 est une révolutionnaire activiste, et si certains reprocheront à Star Wars de vouloir coller à l’actualité, de prendre position ou de survoler les sujets sans jamais les aborder en profondeur, il ne faut pas nier les efforts, qui sont déjà un petit pas vers quelque chose de plus grand. Il ne faut pas oublier non plus que Star Wars est avant tout une saga de divertissement, et si cela n’empêche pas un devoir de sensibilisation, le but premier n’est pas de donner des leçons à son public, mais bien de le divertir. Si vous souhaitez des films abordant des thèmes forts, il en existe des centaines parmi les films d’auteurs : Captain Fantastic, Call Me By Your Name, Lady Bird, pour les plus récents et qui traitent de thèmes comme l’éducation, l’adolescence, la recherche de sa sexualité, la religion, etc…

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Concernant la réalisation, il est assez marrant de constater qu’une formule  » spin-off  » s’est installé depuis Rogue One. On peut retrouver chez Solo des plans, des cadrages, des photographies identiques à ceux du film de Gareth Edwards. Malgré tout, Solo arrive à se démarquer à certains égards comme c’est le cas avec la scène du train, qui est superbement bien filmé et assez ambitieuse d’un point de vue technique avec ces wagons se tordant sur des rails pour éviter les montages.
D’ailleurs, les séquences d’infiltration ou de vol sont assez bien conçus, autant dans la mise en scène, que d’un point de vue scénaristique.
Une autre image m’a particulièrement bluffé et elle était déjà présente dans la bande-annonce, il s’agit de la scène où Le Faucon Millénium fait face à un vaisseau de l’Empire. Une image savoureuse, visuellement parfaite. Et des petits moments savoureux qui parcourent le film, il y en a quelques-unes. Quant à la course-poursuite qui s’en suit, jamais le Faucon Millénium n’aura autant été mise à rude épreuve, et je suis assez étonné de voir que des réalisateurs arrivent encore à imaginer des chorégraphies spatiales avec ce célèbre vaisseau. Après celle de J.J Abrams dans Le Réveil de la Force et celle de Rian Johnson dans Les Derniers Jedis, ce fut une des courses-poursuites les plus palpitantes et les plus réussies. 
À noter que cette semaine, je n’ai pas pu voir le film en 3D ICE. La 3D dans une salle lambda a été une expérience plutôt pénible puisqu’elle assombrissait le film, notamment lors des séquences sur la planète enneigée, lorsque le ciel s’assombrissait un peu ou que les plans étaient embrumés (brume, etc.).
J’ai survolé rapidement les commentaires sur le net et Solo aurait des problèmes d’éclairage. Je ne pourrais pas me prononcer sur le sujet, mais un deuxième visionnage en 2D devrait prochainement m’éclairer (jeu de mots !).
Enfin, on constate également que Disney ne peut s’empêcher de mettre des références à Star Wars partout, comme pour nous faire comprendre qu’on est bien dans le même univers, au cas où on serait assez bête pour l’oublier. La scène où Han tombe en prison avec Chewbacca rappelle celle où il se retrouve dans un cachot avec une énorme bête dans Le Retour du Jedi, la présence des Stormtroopers, la fameuse scène de  » bar  » (avec extra-terrestres, chanteurs… présente dans chaque Star Wars désormais), la citation de planètes comme Tatoïne, les dagues versions sabre sith de Dryden Vos et l’arrivée de Dark Maul, qui peut prêter à confusion. En effet, ceux qui ne suivent pas la série animée Clone Wars ne seront pas que le frère de Dark Maul lui a sauvé la vie, après s’être fait tranché en deux par Obi-Wan Kenobi dans La Menace Fantôme, en lui fournissant des jambes robotisées. Un moment assez excluant pour le spectateur lambda.

Avant de conclure, j’aimerais revenir sur un point du film que j’ai réellement trouver ridicule : la façon dont on apprend l’identité de Han Solo. En effet, au début du film, Han n’a pas de nom de famille.
Lorsque ce dernier souhaite s’échapper de sa planète natale, Correllia, il se retrouve contraint de rejoindre l’Empire. Face à un garde impérial qui lui demande le nom de famille de sa tribu pour l’enregistrer comme candidat, il répond :  » Je n’en ai pas. Je suis seul.  » Le garde le dévisage en réfléchissant à haute voix :  » Seul… Seul… « . Il commence alors à taper sur son ordinateur et déclare :  » Han Solo « .
À cet instant, on se dit que scénariste est réellement un métier accessible au plus crétin des crétins. Cette scène se déroule durant le premier quart d’heure du film, vous comprenez donc plus aisément la crainte, dont je parlais au début de ma critique.
Enfin, le dernier point qui nous intéresse vraiment. Oui, Alden Ehrenreich est un Han Solo convaincant et crédible, au point qu’on peut retrouver l’humour sarcastique, l’attitude désinvolte et la démarche assurée du personnage incarnée par Harrison Ford.

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En conclusion, Solo : A Star Wars Story est un petit film sans prétention, mais divertissant, qui aussi le défaut de ses qualités. Il faudra désormais voir sur le long-terme, si Disney et LucasFilm parviennent à réaliser une trilogie Solo, mais le début est prometteur. Sans être révolutionnaire, le scénario est, en effet, efficace, trouble parfois et dramatique à certains moments.
Comme tout film Star Wars, la copie est propre, la réalisation alléchante et la mise en scène assez pointilleuse. Quant aux acteurs, ces derniers font le job, ni plus, ni moins, mais on est bien loin de la catastrophe annoncée pendant le tournage du film et des rumeurs selon lesquelles Alden Ehrenreich serait un piètre acteur. Après un petit doute sur les premières minutes du film, ce dernier fait un Han Solo convaincant.

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