CHRISTOPHE LA PINTA : UN COMPOSITEUR EN HERBE

Il a remporté, il y a quelques jours seulement, le prix de la Meilleure Musique au Festival de Cinéma et de Musique de Film de la Baule pour le long-métrage de Frédéric Tellier, Sauver ou Périr, Christophe La Pinta me fait l’honneur d’inaugurer ma nouvelle rubrique : « INTERVIEW », au travers d’un petit échange bien sympathique.

Bonjour Christophe. Tout d’abord, merci d’avoir accepté mon invitation, c’est un honneur de vous recevoir ici.
Ma première question est donc la suivante, qu’est-ce qui vous a poussé à devenir compositeur de musiques ? Quel a été l’élément déclencheur ?

Merci, content d’inaugurer cette nouvelle rubrique !
Le déclencheur fut un jour de 1974 ou ma sœur m’emmena voir le Robin des Bois de Disney.
J’ai dit que je voulais faire le « bruit » derrière l’écran.

Vous venez de travailler sur la nouvelle production de Frédéric Tellier, Sauver ou Périr. Comment vous êtes-vous rencontré avec Frédéric ? Et qu’est-ce qui vous a convaincu de vous associer avec lui ?

Nous nous sommes rencontrés grâce à mon travail sur la série David Nolande en 2006. De son côté, il venait de finir la création de la série Un Flic. Puis, nous avons collaboré sur la saison 2 de cette même série ensemble ainsi que sur Les hommes de l’ombre, avant de signer un unitaire, Obsession(s), et d’écrire L’Affaire SK1 à quatre main donc.
Son implication sur la musique est totale et bienveillante. C’est un mélomane averti et un musicien hors-pair. Nous avons passé suffisamment de temps ensemble, hors studio, hors session de travail, pour que je comprenne que le travail de co-composition entre nous serait sain et productif.

C’était donc une évidence de retravailler avec lui pour Sauver ou Périr ?

Totalement.

Quelles ont été les étapes de composition de la musique du film Sauver ou Périr ? Frédéric Tellier, avait-il des exigences particulières ou aviez-vous une totale liberté créatrice ?

Frédéric m’envoyait des thèmes, des modules d’accords et je les arrangeais, les orchestrais. J’y ajoutais des notes ou en enlevais. Puis, je composais mes cues (Point de repère sur une bande, un mixage…) de mon côté et il venait écouter et arranger si besoin.
Une totale liberté, oui. La difficulté fut de ne pas tomber dans le pathos musical. Il fallait arriver à trouver avec notre musique l’insouciance de la vie, puis la douleur sourde de l’accident, de la brûlure, puis la dernière partie dans laquelle le brutal devient diaphane, puis le diaphane devient lumière. Ainsi, on pouvait passer 1h à savoir si la montée de note aiguë devait tomber sur tel regard, tel geste ou mot. Une sorte de « chirurgie » musicale !

Avez-vous un instrument de prédilection lorsque vous devez composer ?

Je suis percussionniste de formation et j’ai tendance à dire que le piano est un instrument à percussion pour moi. C’est bien un marteau qui frappe sur des cordes non ?
Je pars plutôt d’une envie de timbre, d
e distribution de la mélodie à un ou des instruments, acoustiques ou synthétiques. Puis très vite, je cherche un tempo pour la scène. Une cellule rythmique aussi. Et la mélodie, la suite d’accords arrivent….
Ou pas.

Comment se déroule une journée d’enregistrement ? (avec l’exemple de Sauver ou Périr)

Nous arrivons avec toute mon équipe en studio. Ce fut pour ce cas précis, comme pour L’affaire SK-1 dans le mythique Lyndhurst Hall au Air Studio de Londres. Stéphane Reichart place ses micros très méthodiquement, le chef d’orchestre place les partitions sur les pupitres des musiciens. Ces derniers arrivent, la lumière rouge « ON AIR » s’éclaire, on enregistre …. Et tout ce que nous avions imaginé avec Frédéric Tellier vous saute aux oreilles avec une telle émotion !

Vous venez de gagner le prix de la meilleure musique au Festival de Cinéma et de la Musique de Film de la Baule, j’imagine que c’est une fierté de recevoir une telle récompense ?

Oui bien sûr ! Tout d’abord, c’est la première fois que je suis récompensé pour mon travail de compositeur et je suis d’autant plus heureux que cela se soit déroulé dans un festival qui honore la musique de film. Je partage évidemment ce prix avec Frédéric et j’ai souhaité le dédié à la mémoire de Francis Lai, qui va beaucoup nous manquer.

La bande-originale de Sauver ou Périr est disponible à l’achat ici

Ma critique du film est à retrouver ici

Mon reportage avec l’acteur Pierre Niney et le réalisateur Frédéric Tellier ici

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