BILAN CINÉMA 2018 : LE TOP/FLOP DU CAPITAINE CINEMAXX

Le voilà, ce fameux bilan de fin d’année que tout le monde attend tel le Messie, où chacun va venir apporter son point de vue avec les innombrables clichés : « Je ne suis pas d’accord ! »« Sérieux (…) en premier ? N’importe quoi ce bilan ! » ou les exacerbants « Mettre ça dans son classement, franchement la honte, tu n’y connais rien au cinéma. Va te coucher ! », alors qu’il est 14h30 et que je pète le feu. Autant de phrases que je risque aussi de lire donc et ce à quoi je répondrais… plus tard.
En 2018, le cinéma a offert, comme chaque année finalement, beaucoup de belles choses, mais également, de très mauvaises. Retour sur une année cinématographique encore très riche, pleine d’émotion, de poésie, avec des réalisateurs qui ont osé, pris des risques, mais aussi d’incalculables séquels imbuvables, de remake/reboot indigestes, de films de super-héros tantôt réussis, tantôt ratés, de robots géants destructeurs et de créatures qu’on aurait préféré oublier ou ne pas revoir sur grand écran.

Le mot de l’année : Ambition.

Avant de commencer, petite précision. Il y a trois catégories de films que je vais rarement visionner, ou très peu, au cinéma, ne vous étonnez donc pas de ne pas voir certaines productions dans la liste des tops ou des flops. Je ferais également, à la fin de cet article, une liste des longs-métrages à rattraper, afin que vous ayez également une idée de ce que j’ai loupé.
Les films d’horreur. Non pas parce que je ressens une quelconque appréhension envers ce genre, il s’agit surtout d’une question de goût et d’attirance. D’autant que ces dernières années, malgré quelques exceptions notables, les films d’horreur souffrent d’un schéma scénaristique répétitif et peine à surprendre ou à être original. Et je préfère mille fois un Get Out, qui joue davantage sur un contexte, que L’Exorciste d’Hannah Grace, qui joue sur les situations qu’on voit arriver à des kilomètres.
Les comédies françaises. À l’image des films d’horreur, les comédies françaises ont toujours la même trame, les mêmes enjeux et surfent sur des thèmes communautaristes, qui m’insupportent au plus au point. Rythmées par son lot de blagues clichés, limites gênantes, l’état des comédies françaises est pitoyable, il n’y a qu’à voir les À bras ouverts, Alad’2 ou les Gaston Lagaffe pour s’en rendre compte. Bien entendu, quelques-unes sortent du lot (heureusement !) et se démarquent par leur ton/ambiance, néanmoins, elles sont très rares. Pour citer un exemple de cette année, Lola et ses frères, une comédie rafraîchissante, sensible et efficace (mon reportage sur le film ici.). 
Les films d’auteurs. Si je m’oblige chaque année à voir l’intégralité des films nommés aux Oscars/Golden Globes (j’en ai loupé quelques-uns en ce début d’année cependant), je ne suis pas un grand fan des films d’auteurs. Toutefois, plus les années passent et plus ce genre m’attire (la lassitude des blockbusters peut-être) car il y a de vraies pépites, je pense notamment à La La Land, Captain Fantastic, Lion ou Les Heures Sombres, pour ne nommer que ceux sortis récemment (2016-2017). Mais j’avoue avoir encore du mal avec des films tels que Manchester by the sea, Lady Bird ou Call Me Be Your Name qui, s’ils posent sur la table des thèmes sociétaux très actuels et intéressants sur le fond, avec une grande honnêteté de sucroît, n’arrivent jamais à m’emporter. Comme on dit, les trompettes et les couleurs…

Enfin, ce bilan (hors-film Netflix, je précise) est totalement subjectif et ne reflète que mes goûts et mes sensibilités artistiques alors, pour répondre aux commentaires en début d’article, rien ne sert de s’énerver. Partageons nos ressentis dans la joie et la bonne humeur.
Dernier point, ayant analysé la quasi-totalité des films présents dans ce classement, je ne m’attarderai pas 100 ans sur chaque cas, mais je mettrais un lien vers chacune de mes critiques (je suis assez fier de beaucoup d’entre elles, certaines un peu moins, moins abouties, je trouve, mais avec le temps, mon œil s’aiguise davantage et par conséquent mes analyses sont plus pertinentes), histoire de ne pas paraphraser inutilement.

TOP

1. Avengers : Infinity War

Aboutissement de dix années de construction, Avengers : Infinity War s’impose comme le blockbuster de 2018. Ambitieux, malgré des défauts visuels apparents (Hulkbuster !!!!!), épique à certains égards, la super-production Marvel Studios a su offrir aux fans un véritable spectacle pour cet anniversaire très attendu et l’arrivée de Thanos sur Terre.
La confrontation avec les Avengers était d’ailleurs à la hauteur des enjeux et a surpris tout le monde lors d’un dénouement final totalement WTF.
Parmi les films du MCU, Infinity War (avec Iron Man premier du nom, Les Gardiens de la Galaxie et The Avengers) restera sûrement à jamais dans les films cultes du cinéma et pas que pour son chiffre impressionnant au box-office, mais pour tout ce qu’il représente.

-> Mon analyse complète ici.

2. Dans la Brume

Quand les sociétés de production osent investir dans un long-métrage post-apocalyptique français ça donne ça, Dans la Brume, une œuvre ambitieuse, originale et mystérieuse.
Le film de Daniel Roby est d’une grande rigueur que ce soit dans la mise en scène ou d’un point de vue scénaristique et prouve aussi que Paris peut être la nouvelle capitale du post-apocalyptique puisque l’architecture haussmannienne se marie parfaitement avec ce genre cinématographique, offrant une poésie presque mystique à l’ensemble, ce que l’architecture des buildings américains ne délivre plus.

-> Mon analyse complète ici.
-> Mon reportage sur le making-of du film ici.

3. The Greatest Showman

Du grand spectacle, des chorégraphies sublimes, un Huhg Jackman exceptionnel, tout en pudeur, un casting haut en couleur et touchant, une BO composée avec une extrême précision, The Greatest Showman est un de mes coups de cœur de cette année 2018. Et vive les films musicaux !

4. Spider-Man : New Generation

Véritable petit bijou visuel, Spider-Man : New Generation est sans conteste le meilleur film d’animation de 2018 (avec Dilili à Paris, dont on parlera juste après).
Coloration de l’image, texture, utilisation des codes comics, mise en scène des personnages et intrigue à la fois poignante et explosive, la production de Sony Pictures Animation est un sans faute, alors qu’il est souvent aisé de se casser la figure avec une origin-story et une galerie de personnages aussi importantes que celle présentée-là.

-> Mon analyse complète ici.

5. Dilili à Paris

Très certainement le long-métrage le plus émouvant de 2018, Dilili à Paris est d’une générosité folle, bourrée de séquences d’immenses puretés et de petits moments de grandes drôleries. Le film de Michel Ocelot est emmené par un personnage, Dilili, réellement attachant, de part sa joie de vivre, sa naïveté, sa sensibilité et sa force intérieure, alors qu’elle se confronte à un univers dur, froid, mais aussi plein de grâce, de folie, d’exubérance et d’intelligence, qui l’entoure.
Et alors qu’on parle énormément de féminisme ces derniers temps et que la place des femmes a un rôle central dans Dilili à Paris, ce dernier ne tombe jamais dans le cliché et offre un vrai point de vue sur le monde qu’il côtoie et ses dérives cachées.

6. Hostile

Parmi les autres films français ambitieux de cette année, Hostile de Mathieu Turi, un post-apo intimiste, où se mélange horreur et histoire d’amour, avec finesse et intelligence. Surprenant, Hostile transcende le post-apocalyptique hollywoodien conventionnel et Mathieu Turi livre alors sa propre vision du genre. Et croyez-moi, il faut beaucoup d’audace pour parvenir à imposer un tel projet. Bravo !

-> Mon analyse complète ici.

7. La Forme de l’Eau

Le génie de Del Toro a encore frappé ! Avec sa nouvelle créature, le réalisateur du Labyrinthe de Pan continue de mettre en scène des monstres fréquentant notre monde et de briser la frontière entre réalité et fiction.
Avec son cadre surréaliste et son ambiance tout en symbolique, La Forme de l’Eau créée une atmosphère particulière et unique, même si, la relation entre l’humanoïde et Élisa, parfois, peine à convaincre.

-> Mon analyse complète ici.

8. Sale Temps à l’hôtel El Royale

Grand adepte des huis-clos, Sale Temps à l’hôtel El Royale a comblé toutes mes attentes. Drew Goddard maîtrise son suspens, utilise un montage intelligent, afin d’offrir différents point de vue sur les situations et les personnages, contribuant à ce sentiment d’insécurité et à ce flou : qui est gentil ? Qui est méchant ?
On notera également une vraie recherche sur l’utilisation des couleurs, des décors et différents lieux d’action.

9. Sauver ou Périr / L‘Empereur de Paris

Encore deux productions françaises dans ce classement (décidément !).
Sauver ou périr, pour l’interprétation magistrale de Pierre Niney dans ce rôle de pompier accidenté, mais également pour la sincérité de Frédéric Tellier a raconté cette histoire délicate, qui aurait pu tomber dans le vieux cliché du héros au grand cœur.
Et L’Empereur de Paris, pour la réalisation magistrale de Jean-François Richet, un des rares metteurs en scène à savoir utiliser sa caméra avec brio.

-> Mon analyse complète de Sauver ou Périr ici.
-> Mon reportage sur Sauver ou Périr ici

-> Mon analyse complète de l’Empereur de Paris ici.

10. Equalizer 2 / Sicario : La Guerre des Cartels

Étonnant, mais Antoine Fuqua est un réel conteur d’histoire et c’est pour ça qu’Equalizer 2 rentre dans ce classement. Car au-delà du film d’action, Antoine Fuqua livre avant-tout une histoire intime, celle de Robert McCall, personnage solitaire, aux passés troubles, qui continue de servir la justice aux des noms exploités et des opprimés. Poétique, parfois lyrique, même dans ses séquences de bastons, Equalizer 2 est l’avenir du film d’action de genre. 
Enfin, Sicario : La Guerre des Cartels. Si la photographie est moins ambitieuse que celle de Denis Villeneuve sur le premier opus, ce second volet se démarque par son scénario à la fois brutal et psychologique, mettant en scène des personnages profondément humains, aux motivations diverses.

-> Mon analyse complète de Sicario : La Guerre des Cartels ici.

FLOP

1. 50 nuances plus claires

Vide d’intérêt, vide de sens, 50 nuances plus claires n’apporte rien, ni au monde du BDSM, ni au cinéma, une véritable purge scénaristique. Comme dirait le Youtubeur Mohamed Henni : Nul, nul, nul !

2. Rampage/Pacific Rim : Uprising

Dwayne Johnson, des gros monstres, des buildings détruits à tout barzingues, Rampage est l’archétype du film de monstres fade et sans saveur, aux propos stupides et inintéressants. Tout comme Pacific Rim : Uprising d’ailleurs, qui bien qu’impressionnant, n’en reste pas moins une production chaotique, mettant en scène des personnages caricaturaux, pour lesquels nous n’avons aucune empathie.

-> Mon analyse complète de Rampage ici.
-> Mon analyse complète Pacific Rim : Uprising ici.

3. Jurassic World : Fallen Kingdom

La suite de trop. Fallen Kingdom souffre également du même problème que son prédécesseur. Tout l’aspect horrifique est, en effet, totalement évincé au détriment de jolis dinosaures numérisés pour épater un public avide d’esthétisme. Mais entre nous, je préfère mille fois le Jurassic Park de Steven Spielberg, moins impressionnant en terme de VFX (encore que…) mais absolument terrifiant, qu’un Jurassic World, qui ne joue que sur l’aspect : regardez comme c’est beau !

-> Mon analyse complète ici.

4. Crazy Rich Asians

Cliché, cliché, cliché. Mon dieu quel désastre ! Et dire que les gens se contentent de ce genre de comédies romantiques.

-> Mon analyse complète ici.

5. Mortal Engines

Ennui, Ennui, Ennui. Un concept fort et original, mais d’une platitude à vous endormir un mort.

-> Mon analyse complète ici.

6. Ocean’s 8

Syndrome Jason Bourne : L‘héritage ou syndrome Le Transporteur : L‘Héritage, Ocean’s 8 se veut innovant en gardant le même principe de base de la saga mais en changeant son caste (exclusivement féminin), malheureusement, pour un résultat bas de gamme. Les femmes méritent mieux !

-> Mon analyse complète ici.

7. The Predator

Semi-reboot/sequel, The Predator est typiquement le genre de projet inutile. À vouloir sans cesse imposer des films/monstres, au travers de suites, remakes, etc., qui ont fait le succès du 7ème art par le passé, on finit par se casser la gueule. Un peu d’imagination les mecs !

-> Mon analyse complète ici.

8. KIN

Un teen-movie sans saveur, aux enjeux fadasses et aux rebondissements insipides. Jouer la carte nostalgique des années 80, c’est cool, mais d’autres le font avec plus d’intelligence. Dommage !

9. Casse-Noisette et les Quatre Royaumes

Disney c‘est merveilleux, Disney sait créer de beaux décors, Disney, c’est des costumes enchanteurs, Disney, c’est aussi de gros loupés et Casse-Noisette et les Quatre Royaume en est un. Pas d’ambition artistique, aucune féerie, aucune magie, le film de Lasse Hallström ne dégage strictement rien. Chers enfants, passez votre chemin !

-> Mon analyse complète ici.

Les déceptions après une grosse attente :

Black Panther
Un raccourci dans le Temps
Ready Player One
Tomb Raider
Sans un bruit
Deadpool 2
Mission Impossible : Fallout
Venom
Robin des Bois
Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindewald

Analyses des films cités disponibles sur mon site internet.

Les films à rattraper (et que je veux absolument voir) :

Phantom Thread
Moi, Tonya
Three Billboards
Jésus, lenquête
L’Apparition
Au poste
Climax
Le Jeu
Le Grand Bain
Les chatouilles
Les Veuves
Pupilles

Le film contre lequel on s’est acharné pour rien : Solo – A Star Wars Story.

Les films non-cités et que j’ai pu voir au cours de cette année et donc absents de ce classement, ne sont ni des tops, ni des flops, il y a du très bon (Mia et le Lion Blanc) et du moins bon (22 Miles). Cependant, il faut choisir, tout le monde ne peut pas atteindre le haut ou le bas du panier.

 

 

 

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