MY BEAUTIFUL BOY ET NICKY LARSON : LES CRITIQUES

LE CAPITAINE CINEMAXX A VU – MY BEAUTIFUL BOY

En l’espace d’une semaine, deux longs-métrages sur le thème de la drogue sont sortis en salles. Le premier, Ben is Back de Peter Hedges avec Julia Roberts et Lucas Hedges et le second, My Beautiful Boy, du réalisateur belge Felix Van Groeningen avec Steve Carell et Timothée Chalamet. Deux films dans lesquels deux parents vont être confrontés à leurs enfants, de manières différentes, après qu’ils sont tombés dans le cercle vicieux de la drogue.

2 salles, 2 ambiances

Au contraire de Ben is Back, My Beautiful Boy met en scène, du début jusqu’à son dénouement final, un enfant sous l’emprise permanente de la drogue, en évoquant les raisons qui l’ont poussé à agir de la sorte, sa descente aux Enfers, ses rechutes, jusqu’à ses tentatives de suicide et l’abandon du père, là où le film de Peter Hedges débutait avec un enfant sobre, jusqu’à une conclusion certes, plutôt dramatique. Et ce point de départ change absolument tout. Alors que Ben is Back s’embourbe dans une direction assez conventionnelle, parfois trop propre, avec peu de moments forts ou poignants (hormis les séquences où la mère découvre tout ce qu’a dû subir son fils pour obtenir de la drogue), My Beautiful Boy, lui, confronte le spectateur à un chemin sans retour, balayé par quelques bons moments entre père et fils, nous emporte dans des scènes très froides, distantes ou notre empathie est mise à rude épreuve, se payant même le luxe d’une certaine poésie (cf. la scène de l’origine du « plus que tout » et celle où le père découvre le carnet intime de son fils et ses dessins « glauques »).

My Beautiful Boy, c’est aussi un film qui confronte à la réalité. Pour les gens n’ayant aucune connaissance du milieu de la drogue, savoir que seulement 10% des adolescents prenant de la meth sortent de cet abysse infernal, les centres de désintoxication étant totalement impuissants face à cette substance et leur impact/effet sur la psychologie des jeunes, est absolument terrifiant. Un pourcentage alarmant que le réalisateur Felix Van Groeningen ne se contente pas de balancer sans le mettre en scène, My Beautiful Boy met, en effet, en scène les multiples rechutes de Nic lié à la prise de cette drogue avec brutalité et épargne le happy-end classique, mais laisse, toutefois, un petit morceau d’espoir, comme pour dire que rien n’est réellement irréversible, néanmoins, que le chemin sera long, rude et éprouvant.

Davantage porté vers l’émotion et les difficultés liées à la prise de substances illicites, My Beautiful Boy ne serait rien sans la présence, à la fois tendre et brutale de Timothée Chalamet, véritable révélation de ces dernières années, notamment grâce à Interstellar et Call Me By Your Name (et que l’on attend dans la prochaine adaptation de Denis Villeneuve, Dune), ainsi que celle, délicate et toute en retenue de Steve Carell qui prouve, une fois encore, sa capacité à interpréter des rôles totalement différents, d’un film à l’autre, avec une facilité déconcertante.

En conclusion, si Ben is Back ne m’a jamais vraiment transporté dans son histoire, My Beautiful Boy a eu l’impact émotionnel recherché, grâce à des choix scénaristiques et une sensibilité plus affirmés, des prises de position plus fortes et moins évidentes, qui révèlent toute la dangerosité de la meth, les idées noires qu’elles occasionnent sur le cerveau humain, mais aussi les raisons de l’addiction.

NICKY LARSON : VOUS REPRENDREZ BIEN UN PEU DE LACHEAU?

LE CAPITAINE CINEMAXX A VU – NICKY LARSON ET LE PARFUM DE CUPIDON * SPOILERS *

Avant de débuter cette chronique, il est essentiel de vous prévenir, je n’ai jamais vu aucun épisode de Nicky Larson, ni lu un seul manga de City Hunter, dont est adapté Le Parfum de Cupidon. La seule chose que je sais, puisque les fans ne cessent de nous le rabâcher à longueur de journée, c’est que le personnage de Nicky Larson est un poil obsédé par les femmes, leurs courbes et leurs atouts, qualité que tout le monde semble trouver « cool » et que le film retranscrit, apparemment, très bien. Pour ma part, je ne jugerai qu’une seule qualité, l’humour. Car Nicky Larson, avant d’être une adaptation, est une comédie, et l’on juge une comédie sur ses comiques de situation, ses qualités d’écriture et l’interprétation des acteurs. J’oublie donc toute notion d’adaptation, pour me concentrer sur ces éléments-là et le film de Philippe Lacheau, personnellement, ne m’a pas fait rire une seule fois.

Où sont les femmes ? Partout et nulle part à la fois !

Sur les femmes, sans surprise, Nicky Larson et le Parfum de Cupidon est réellement sexiste, et même si le voyeurisme, entre autre chose, est dans l’ADN du personnage, à aucun moment les blagues ou situations de ce type ne m’ont procuré une envie de m’esclaffer de rire. L’humour salace de Lacheau et sa bande manque cruellement de finesse (des cours d’écriture ou de comédie ne pourraient pas leur faire de mal) pire, c’est la mise en scène des femmes, d’actrices, qui pose problème. 
En effet, ces dernières passent l’intégralité de leurs temps à dévoiler leurs nichons, leurs fesses, sous-couvert de vouloir faire de l’humour. Et à l’heure où l’on parle sans cesse de la place de la femme dans la société moderne, voir des actrices accepter de se mettre dans de telles positions, contribuent à la dégradation de l’image de la femme. Pire, elles donnent la sensation à des jeunes enfants, qu’être comme Nicky Larson, c’est fun et qu’ils peuvent reproduire cette « perversité » qui le caractérise, sans conséquence.
L’actualité est remplie de faits divers où des adolescents de 13/14 ans violent des jeunes filles de leurs âges au collège. Quelle image ce film donne-t-il ? Que les femmes sont des objets sexuels, des objets ayant pour but d’assouvir le fantasme des hommes ? Les femmes méritent mieux, notamment au cinéma. Mais j’en veux surtout aux actrices, qui acceptent d’être mises ainsi en lumière, d’être utilisées pour un soi-disant humour de situation, lié à la psychologie d’un personnage.

Au Japon, cela ne choque peut-être pas, il faut dire que les japonais ont un rapport à la femme différent du nôtre, mais ici, que le public français se satisfasse d’un humour aussi lourdingue, me navre.
On peut conserver les caractéristiques d’un personnage, en utilisant un humour moins amateur, plus intelligent et moins sexiste. Certaines situations du film sont réellement très gênantes, comme la séquence finale, où l’actrice Liya Kebede (la fille du bad-guy) n’apparaît que pour montrer ses fesses au vent et, je ne vous parle pas de Pamela Anderson, employée comme un simple objet de fantasme, tout au long du film. 
Je vous épargne également le dénouement final, où les héros, pour se venger, tire une balle de parfum sur Letellier (Didier Bourdon). On comprend alors que ce dernier va se faire ***** par 2 prisonniers ultra-balèzes, un gardien de prison et… un chien. On se marre hein ?

Aucun intérêt d’aller plus en détail sur un long-métrage sans profondeur, mais notons toutefois la qualité de la réalisation des séquences d’actions, bien filmées, bien cadrées, avec des choix artistiques ambitieux et des chorégraphies plutôt bien menées.

En conclusion, Nicky Larson et Le Parfum de Cupidon est un film qui arrive un peu tard, tandis qu’on essaie de changer les mentalités et le comportement des hommes envers les femmes. Bien sûr, je ne remets pas en cause Philippe Lacheau et sa bande – je doute fortement que ces derniers soient homophobes, sexistes et anti-LGBT -, mais force est de constater que leur humour n’est pas dans l’air du temps et banalise des comportements nocifs. Il faut davantage de finesse pour faire rire sur des sujets aussi sensibles et prendre conscience que quelques-uns, s’empareront de cette production au premier degré pour justifier leurs actes. Certains me traiteront de ringard, de petit journaleux qui ne comprends rien, de vieux féministe, néanmoins l’humour à plusieurs formes et celle-ci ne me fait pas rire.



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