L’INTERVENTION : 7 QUESTIONS À FRED GRIVOIS, LE RÉALISATEUR DU FILM

Malgré un passage beaucoup trop court dans les salles de cinéma, le réalisateur Fred Grivois (La Résistance de l’air) a accepté de nous livrer quelques confidences rapides sur sa dernière production, L’Intervention, un film retraçant la prise d’otages de Loyada, à Djibouti, évènement majeur qui marquera également la naissance du GIGN.

Vous venez de sortir votre dernier film, L’Intervention, adapté de la tragédie de février 1976, la prise d’otages de Loyada. Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir retranscrire cette histoire vraie sur grand écran ?
Tout d’abord son potentiel dramatique. La première prise d’otages d’enfants de l’histoire moderne, la première mission « officielle » du GIGN, la grande histoire qui écrase la petite… De savoir que même 40 ans plus tard certains des tireurs ont encore l’impression d’une opération ratée. Et surtout d’avoir une histoire vraie avec de vrais héros bien de chez nous !
Tout ça me permettant de faire un western qui ne dit pas son nom.

Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées à l’écriture du script, puisque vous avez fait des choix scénaristiques qui allaient parfois à l’encontre de la réalité, comme vous l’évoquez à la fin du film ?
Aucune difficulté. La réalité n’est pas un problème au cinéma. Je ne suis ni journaliste, ni documentariste. Je ne suis pas à la recherche de la vérité des faits, mais à la recherche d’une infime partie d’une vérité émotionnelle. Donc, forcément, comme nous n’avons qu’une heure trente pour en raconter trente-quatre, il faut faire des choix.
Evidemment, on se pose des questions quant aux participants de l’histoire vraie. Mais il faut accepter l’idée qu’un film qui raconte une histoire vraie est fait pour tout le monde sauf pour ceux qui l’ont vécue. Ce qui, pour eux, peut être difficile à comprendre.

Quel.s « évenement.s » ou « morceau.x » d’histoires ont été coupés ou modifiés pour les besoins du film et pourquoi ?
Il me semble, par exemple, qu’il y a deux fillettes qui décèdent durant la prise d’otages tandis que dans L’Intervention, nous n’en voyons qu’une seule. Elle meurt d’ailleurs dans les bras du personnage incarné par Olga Kurylenko.
La liste est beaucoup trop longue pour que je vous la fasse ici. Jean-Michel Dupont, le chauffeur du bus, l’a assez bien résumé: « 50% du film est vrai et surtout son déroulement », ce à quoi il ajoute que la fusillade finale est en dessous de la réalité puisque le lendemain, les enquêteurs ont comptées plus de 20 000 douilles.
Dans le cas des décès des petites filles, le film s’arrête avant le décès de la seconde.

Côté tournage, vous avez filmé au Maroc. Mise à part les contraintes météorologiques, j’imagine que tourner là-bas doit être épuisant au vu des températures parfois extrêmes, avez-vous eu d’autres difficultés durant le tournage ?
Comme pour tout tournage il y a eu des difficultés… tous les jours ! Mais ce fut un tournage plutôt paisible… La température étant la contrainte majeure. Tourner par 52°C ne fut pas de tout repos.

Dans le making-of d’Hostile, le réalisateur Mathieu Turi, qui a également tourné son film au Maroc, évoquait le fait que la police marocaine reprenait les armes à feu utilisées pendant les prises de vues, après chaque journée de tournage. Est-ce un problème auquel vous avez été confronté avec votre équipe ?
C’est la loi au Maroc. Donc nous étions organisés pour. Mais ce n’est pas très différent de lorsque l’on tourne en France. Ici, les armes sont surveillées par un armurier, au Maroc, elles le sont par un armurier et 3 soldats. Ce n’est en aucun cas un problème.

Concernant le casting, j’aurais aimé savoir ce qui a motivé le choix d’Alban Lenoir (absolument magnifique dans le film) pour incarner le premier rôle ? Et d’Olga Kurylenko pour le rôle de « La Maîtresse » ?

Je voulais un acteur physique pour le rôle de Gerval. Je connaissais Alban avec qui nous étions devenus très amis après la sortie de mon premier film. Et nous parlions souvent de cette histoire…
En plus, Alban s’entraîne régulièrement avec le GIGN… Le choix était assez simple.

Dans le cas d’Olga, c’est une idée de mon directeur de casting. Et je dois avouer que je ne pensais pas qu’elle dirait oui. Et alors que j’étais en tournage à Montréal, elle m’a appelé pour me dire qu’elle adorait le rôle et voulait absolument le faire. Son français était tellement parfait que j’ai d’abord cru à une blague. Mais c’était bien elle !

. Et Josiane Balasko alors ? D’où vient l’idée de ce caméo inattendu ?
Le rôle a été écrit pour elle. J’adorais l’idée de lui faire jouer un rôle dur et sérieux. Et elle aussi !

Il y a un petit détail qui m’a fait tilte dans votre film. Lorsque les personnages boivent de l’eau, ils le font avec des bouteilles en verre. À l’heure où on essaie d’utiliser de moins en moins de plastique, ce choix était-il motivé par des convictions écologiques personnelles ou bien utilisait-on des bouteilles en verre en 1976 à Djibouti ?
Non, malheureusement. Les bouteilles sont en verre parce qu’à l’époque, elles l’étaient…

La question bonus

Vos prochains projets ?
Je suis en préparation d’une série sur une histoire de Serial Killer. Tournage en avril-mai pour une sortie en octobre.
Pour les films, je viens de mettre la touche finale au scénario d’une comédie d’action et j’ai un thriller psychologique actuellement en financement pour un tournage en fin d’année.
Et peut-être mon premier film américain…

Ma critique de L’Intervention est à retrouver ici.

Merci encore à Fred Grivois pour ces quelques mots, hors-promotion et alors que le film n’est plus à l’affiche.
Pour ceux qui auraient loupé le coche, il ne vous reste plus qu’à attendre la sortie en DVD/Blu-Ray. Un conseil, vous le procurer !


2 commentaires sur “L’INTERVENTION : 7 QUESTIONS À FRED GRIVOIS, LE RÉALISATEUR DU FILM

  1. J’avais 20 ans quand a eu lieu loyada, profondément marquée a l’époque par le déroulement du sauvetage des enfants malgré deux décès. J’ai particulièrement apprécié le film, très bien joué en pleine chaleur marocaine !!
    Je vais le conseiller à mon entourage.
    Merci Netflix

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