ALEX, LE DESTIN D’UN ROI : LA CRITIQUE DU GUEUX !

LE CAPITAINE CINEMAXX A VU – ALEX, LE DESTIN D’UN ROI * SPOILERS *

Hors de question que je fracasse un film pour enfants ! Pas envie de me faire descendre sur la place publique tandis qu’on m’accuserait d’avoir un point de vue forcément faussé, du fait de mon âge déjà avancé (il faut se faire une raison !).
Cependant, même si j’en avais envie, le film de Joe Cornish a énormément de qualité. Malgré quelques facilités/incohérences scénaristiques (L’épée plantée dans un rocher d’un vieux bâtiment en reconstruction, pourquoi Merlin choisit de se rendre au collège en voiture de police alors qu’il peut se transformer en chouette et voler ?, la stupidité des cavaliers de Morgana, qui se jettent littéralement dans le vide pendant une course-poursuite avec les enfants), Alex, Le Destin d’un Roi, s’avère être un divertissement rafraîchissant.
En effet, les enfants apprécieront cette relecture des légendes arthuriennes, au sein d’une épopée moderne et haletante, rythmée par des enjeux à la fois quotidiens auxquels, eux aussi, ils sont parfois confrontés en tant que jeunes étudiants, et surnaturels, relatifs à leurs rêves.

Concernant la réalisation, Joe Cornish offre des plans larges somptueux sur les paysages extérieurs de Grande-Bretagne que traversent nos héros, éclairés par une lumière naturelle, divine.
On regrettera néanmoins, un certain manque d’ambition dans les scènes d’actions, même s’il y a quelques jolies trouvailles, dont l’utilisation de l’environnement, notamment lors de l’entraînement avec les arbres
et la bataille finale dans l’école.
Parmi les trouvailles, justement, je reste encore dubitatif sur les mouvements qu’exécute Merlin pour activer ses pouvoirs magiques. Entre le ridicule et l’originalité, je ne sais pas vers quoi mon cœur balance toutefois, il faut reconnaître à Joe Cornish un désir profond de proposer une identité propre à ses personnages et une mise en scène hors du commun pour les accompagner. Un sens du détail qu’on retrouve également jusque dans la façon qu’ont les héros de ranger leurs épées, via leur sac à dos, et les apparitions de la Dame du Lac, lesquelles comptent parmi les plans les plus iconiques du film.

Vous voyez cette épée ? ABRACADABRA !
* POUF *
Il y en a plus ! Magique, non ?

Le message du Roi

Toutefois, le film a une qualité indéniable, son propos. En effet, en plaçant l’intrigue à notre époque, Joe Cornish soulève les problèmes auxquels est confrontée notre société actuelle, où les gens deviennent de plus en plus individualistes, malhonnêtes, intolérants, aux idées parfois extrêmes.
À travers son film, le cinéaste mise ses espoirs sur la génération à venir, sur des enfants dont l’âme n’est pas encore corrompue, afin de prendre la relève et faire de notre monde, un monde meilleur.
Le film est à l’image des jeunes manifestant pour le climat ou les droits des Hommes qu’on peut voir ici et là aux journaux télévisés, une rébellion face aux capitalistes et ses méthodes perverses, qui tentent par tous les moyens de réduire en esclavage une Humanité, au bord du chaos.
Oui, nous sommes arrogants, égoïstes, violents, incapables d’empathie et notre seul espoir réside dans cette nouvelle génération, comme fût la génération de mai 68, laquelle s’est battue pour un avenir plus juste. Avec ses différences, l’Histoire, néanmoins, se répète et, aujourd’hui, nous devons faire confiance à cette jeunesse innocente, pour nous guider et nous aider à ouvrir nos cœurs à autrui, à la Nature, à notre Planète.

On notera également la petite pique aux produits des fast-food et les colorants/ingrédients qui les composent. Et on imagine sans peine que Merlin n’est pas si éloigné de la vérité. Quand on sait qu’il y a de la gélatine de bœuf dans les yaourts Yoplait…

La conclusion du Capitaine Cinemaxx

Si je ne suis pas la cible, je reconnais le travail soigné de Joe Cornish et le message positif que le film souhaite faire passer à son jeune public. Frais et amusant, Alex, Le Destin d’un Roi détonne aussi grâce à sa précision dans la réalisation et la mise en scène, ainsi que dans ses dialogues qui ne cherchent jamais à faire des enfants, des adultes accomplis, mais de jeunes héros responsables, pleins d’espoir et de compassion.

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