AVENGERS – ENDGAME : VOYAGE AU SEIN DU MCU

LE CAPITAINE CINEMAXX A VU – AVENGERS : ENDGAME * SPOILERS *

16 ans.
J’avais 16 ans lorsqu’Iron Man premier du nom est sortit au cinéma et, tout de suite, je suis tombé amoureux de ce personnage arrogant, mégalomane, sarcastique, mais aussi tendre et généreux, ainsi que de son alter-ego en armure, à l’artillerie incroyable.
Quand j’ai commencé à gagner ma vie, je me suis mis en quête d’acheter tous les produits dérivés possibles à l’effigie d’Iron Man – lequel est devenu une sorte d’idole fictive -, une lubie que je poursuis encore aujourd’hui et me ruine, ne nous mentons pas (rire).
À l’époque, je ne lisais pas de comics-book comme c’est le cas actuellement. Pauvre ignorant que j’étais, je ne comprenais alors pas que j’assistais à la naissance des Avengers et d’une saga de 22 films, laquelle allait littéralement changer la façon de produire des films au cinéma.

Bien sûr, on peut critiquer la façon dont Disney et Marvel gèrent leurs productions, leur impact sur l’industrie cinématographique depuis une décennie, le modèle qu’ils ont imposé aux autres studios et la qualité de leurs films cependant, de manière objective, il faut néanmoins saluer la proposition et se féliciter d’avoir vécu une telle aventure, comme l’a été Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter en son temps et comme l’est toujours Star Wars.
Des phénomènes aimés, adulés, détestés, haïs.
Certains disaient que ces blockbusters (notamment Star Wars) précipiteraient à la mort du 7ème art, force est de constater que ces franchises rassemblent des gens partout à travers le monde et, c’est aussi ça le cinéma, une communion, un partage, entre amoureux du genre.
Laissons donc les gens kiffer, sans chercher à les faire culpabiliser ou leur imposer une vision purement analytique d’une œuvre. D’autant que le débat ne mènerait à rien, les sensibilités artistiques diffèreront toujours selon les individus, chacun aura une appréciation divergente de son voisin, de part son taux d’émotivité, son éducation, son vécu, son histoire.
Et n’oublions pas une chose, être fan ne veut pas dire qu’on manque d’objectivité. Au contraire.

Endgame marque donc la fin du ère, celle des Avengers originaux et le début d’un nouveau chapitre pour le Marvel Cinematic Universe, dont l’avenir est désormais un peu flou.
Toutefois, les frères Russo ont-ils réussi à conclure une épopée de 22 films, avec finesse et intelligence ? Réponse !

Avengers : Endgame est à l’image d’un Star Wars : Les Derniers Jedi, un film qui divisera et, il divise déjà. En effet, tout le monde a des attentes précises concernant le développement et le traitement des personnages/de l’intrigue, ses propres théories (notamment sur Ant-Man et le Royaume Quantique), son dénouement en tête, aucune chance que 100% des gens soient satisfaits ou convaincus par les choix scénaristiques des frères Russo, lesquelles ont dû composer avec les hypothèses des fans, afin d’éviter des résolutions trop évidentes et leur offrir des surprises. Un exercice peu évident.
Pour ma part, j’ai eu le film que je souhaitais, que j’attendais, aucune déception donc, à des exceptions près. Quelques-unes de mes théories se sont même concrétisées et j’ai littéralement pris mon pied devant cette avalanche de fan-service maîtrisé, à la fois jouissif, drôle et émouvant, lequel sert toujours un propos ou une situation.

Le ciel est bleu, les oiseaux chantent.

Le fan-service : voyage au sein du Marvel Cinematic Universe

Avengers : Endgame est une intrigue basée sur le voyage temporel, un casse temporel comme l’indique Scott Lang, dans lequel nos héros devront récupérer les 6 Pierres d’Infinité avant Thanos et sauver l’univers, dont 50% de la population a été anéantie.
Dans cette gigantesque intrigue, nous nous retrouvons donc projetés dans Avengers, Thor 2 et Les Gardiens de la Galaxie : Volume 1, revoyons une dernière fois l’Asgard d’antan (Morag et Vormir, dans une moindre mesure), revivons des séquences cultes (La Bataille de New-York, l’introduction fun et décalée de GOTG avec Peter Quill) et même des situations marquantes (cf. la scène de l’ascenseur, référence à Captain America : Le Soldat de l’Hiver).
Des personnages disparus ou non reviennent pour un dernier cameo, tels que Loki, Crossbones (Frank Grillo) et les agents d’Hydra, Alexander Pierce (Robert Redford), l’Ancien (Tilda Swinton), Hank Pym jeune et vieux (Michael Douglas), le père de Tony Stark (John Slattery), Peggy Carter (Hayley Atwell) ou encore Dame Frigga, la mère de Thor (René Russo).
Cette seconde partie est à mon sens la plus réussie, car, comme je le disais plus haut, c’est exactement ce que je voulais voir à l’écran, un plongeon au cœur de dix années du Marvel Cinematic Universe, avec des angles, des points de vues inédits sur l’Histoire et ces longs-métrages – je pense notamment à l’après-Avengers, dont nous ignorons tous -, mais offre également des moments d’émotions très intenses, sur lesquels je reviendrai un peu plus tard.

Certains ont souligné que cette intrigue avait façonné le film comme une œuvre tournée vers le passé et non sur l’avenir. Je ne suis absolument pas d’accord avec ça.
Revenir à une intrigue ultra-référencée pour Endgame était une idée excellente pour jouer sur la corde nostalgique d’une franchise qui, quoi qu’on en dise, aura marqué le cinéma ainsi que celle de la vie des fans et permis, par la même occasion, d’avoir des séquences bouleversantes (Stark et son père, Thor et sa mère), hilarantes (Stark éjecté par Hulk, le cul de l’Amérique, Peter Quill assommé en pleine danse, le dialogue de Thor sur la Pierre de la Réalité) ou référencées films (« Je suis Iron Man », « Je pourrais faire ça pendant des heures », le cheeseburger, etc.) ou comics (« Hail Hydra »).
Elle permet également de conclure des arcs narratifs, d’accepter la mort, de tourner la page, de prendre conscience de la valeur de la vie et de l’amour, amène des problématiques inédites (Gamora) et laisse entrevoir le futur, qui sera composé de nouveaux héros.

Le fan-service a cependant ses limites, quid de Coulson ? Quid d’Odin ? Quid de Hela ? Quid de Sharon Carter ?, dont l’épilogue du film n’est pas à son avantage. Après un baiser échangé avec Steve Rogers dans Captain America : Civil War, ce dernier retourne finalement dans les bras de Peggy Carter, sa tante (c’est malsain !!!). En cause, la possibilité du voyage temporel. Merci Ant-Man !
Dans la critique de Durendal, ce dernier évoquait que l’intrigue Peggy Carter semblait être bouclée, comme celle autour de la mère de Thor. Certes, les personnages ont fait leur deuil, mais quand vous revoyez un proche décédé ou que vous avez la possibilité de changer votre passé, il est clair que des sentiments enfouis refont surface et que certaines envies ressurgissent.
Il faut parfois analyser les choses du point de vue des personnages et pas seulement être qu’un critique extérieur. Car entre nous, si j’avais la possibilité de vivre une histoire d’amour avec la femme que j’ai aimé, je le ferai sans hésiter une seconde.

L’intrigue du voyage dans le temps est assez complexe, je ne suis pas un expert mais, j’ai constaté que tout le monde savait comment fonctionner les voyages temporels, plusieurs critiques ayant trouvé bons nombres d’incohérences, soi-disant scénaristiques. Même les scientifiques ne savent pas réellement ce qu’un changement dans le passé provoquerait sur notre futur, si tant est qu’on puisse vraiment explorer le temps ce qui n’est, pour l’instant, qu’un fantasme né de l’imaginaire.
Le voyage dans le temps et ses conséquences n’ont jamais été établis de manière véridique par des scientifiques qui n’ont, à l’heure actuelle, que des théories à présenter et, que ce soit Terminator, Retour vers le Futur ou Avengers : Endgame, aucun film ne détient la vérité absolue (ou peut-être que si).
Je ne me prendrai donc pas la tête à chercher des explications crédibles (une erreur de ma part, peut-être), d’autant que cette partie m’a beaucoup amusé cela dit, je vous laisse le lien de ComicsBlog ici, qui explique parfaitement les différentes timelines créées au cours du film (6 au total) et ses conséquences, telle que la disparation de Mjonlir dans Thor : Le Monde des Ténèbres.
Si tout semble limpide après lecture, je regrette simplement une petite explication, des petites scènes sur les modifications sur le présent 2023, mais nul doute que les séries Disney + et les futurs films Marvel Studios reparleront de ça. À moins que les frères Russo ne nous donnent des explications prochainement.
Quant au coup du rat, je ne vous cache pas ma déception, notamment après avoir introduit le Royaume Quantique dans Ant-Man & The Wasp afin de nous imposer cet enjeu, soi-disant, majeur, et dont on pensait qu’il serait davantage mis en lumière dans Endgame.

Cap : Qu’est-ce qu’on regarde les mecs ?
Tony : Je sais pas mais on est stylé.

Avengers Endgame : un film différent ?

Je comprends également que ce dernier chapitre en ait déboussolé plus d’un, car Endgame est un film diffèrent des autres productions super-héroïques et, notamment, à son volet précédent, Avengers : Infinity War.
En effet, Infinity War était une épopée épique, un long-métrage au rythme effréné, avec ses affrontements brutaux et permanents sur Terre ou sur Titan.
Endgame, lui, est davantage une épopée dramatique, un drama mettant en scène les sentiments, les émotions, les remords, les pertes, les échecs et les victoires passées et présentes des protagonistes de l’histoire, plus que les héros eux-mêmes. En somme, un film intimiste, où chacun sera confronté à son passé, à sa propre vie, là ou Infinity War n’offrait que de rares moments posés ou de grandes joutes verbales entre les personnages.

Une structure narrative assumée, la meilleure selon moi, mais là encore, elle correspond à mes attentes et je ne peux donc émettre un jugement négatif, sur la narration de ces deux premières parties.
Endgame est alors l’anti-thèse d’Infinity War, un ascenseur émotionnel, un objet cinématographique fait pour nous toucher en plein cœur et il s’agira là d’une question de sensibilité et de notre rapport émotionnel avec le MCU et certains des protagonistes principaux.

Concernant l’humour, les frères Russo ne m’ont jamais déçu. Je les trouve brillants dans ce domaine et en même temps, c’est un peu le strict minimum, après avoir showrunné et écrit de nombreuses séries comiques. Ces derniers arrivent à placer des répliques humoristiques au bon endroit, au bon moment, un timing assez impressionnant (quelques réserves sur Hulk, mais je vous en reparle un peu plus bas).
L’humour pour dédramatiser. Un énorme soucis. Mais ne vous est-il jamais arrivé d’utiliser l’humour dans des instants dramatiques ? De vous y réfugier pour donner le change, alors que vous alliez terriblement mal ? Moi si.
L’humour est une arme. Expérience personnelle – attention, je me livre comme jamais ici -, j’ai toujours choisi l’humour comme arme de défense au collège/lycée, face à mes bourreaux. Je ne vois donc pas pourquoi certains personnages fictifs ne pourraient pas en faire autant.
Ça ne veut pas dire qu’on ne ressent pas le doute ou la peur. On l’enfouit simplement, car c’est plus simple que de s’y confronter.
Il est aussi plus aisé de faire une blague, pour détendre l’atmosphère, que d’émettre des craintes, avant une mission délicate, au risque que le groupe entier se sente impacté de sentiments négatifs. Ne vous y trompez pas, lorsque chacun des Avengers s’apprêtent à quitter le présent pour le passé, chaque membre est mort de trouille et nous aussi, en tant que spectateur. L’humour qui vient se greffer à ce moment intense, n’omet jamais, comme dans d’autres séquences, les sentiments ressentis par les personnages. Mais une bonne ambiance, un discours encourageant, une blagounette, va renforcer un sentiment de confiance, propice à la réussite d’une mission. Faire de l’humour face à son ennemi, va donner un sentiment de toute puissance, un héros préféra toujours partir avec panache. Et c’est d’ailleurs ce que disait Cyrano de Bergerac : Le panache n’est pas la grandeur,
Mais quelque chose de voltigeant, d’excessif et d’un peu frisé…
Le panache c’est l’esprit de bravoure.
Plaisanter en face du danger, c’est la suprême politesse,
Un délicat refus de se prendre au tragique ;
Le panache est alors la pudeur de l’héroïsme,
Comme le sourire par lequel on s’excuse d’être sublime.

Évidemment, parfois cela fonctionne et parfois non.

Enfin, n’oublions pas les quelques répliques cultes, lesquelles resteront à jamais ancrées dans les mémoires, dont le « Je t’aime plus que 3×1000 », de Tony Stark à Morgan, sa fille, qui m’a littéralement fait pleurer et me fait encore pleurer à l’heure où j’écris cette ligne. Et quand je parlais de sensibilité lié au vécu, c’est exactement ça. Qu’est-ce que j’aurais aimé avoir un père avec des mots si doux pendant ma jeunesse…
Ainsi que les « Toi, tu dois être entre 600 et 900 max ». Tony à Pepper.
Ou le « Prends le petit, ça te suffit ». Thor à Cap.

J’ai mal à mon Thanos !

Les déceptions d’Avengers : Endgame

Le film des frères Russo a quelques défauts. En voici une petite énumération :

. Le traitement de Hulk
Depuis Thor 3, le personnage de Bruce Banner/Hulk manque cruellement de profondeur et la dualité entre l’homme et la créature a totalement été évincée, au fil des années, pour devenir qu’un simple élément comique dans Ragnarok puis, dans Avengers : Infinity War pour conclure sur une pseudo-histoire de physique, où Banner aurait trouvé le moyen de combiner dans un même corps, l’intelligence de Bruce et l’invincibilité du monstre.
Difficile de développer un arc cohérent autour de Hulk, surtout lorsque Marvel ne peut exploiter le personnage qu’au sein des Avengers et les changements de réalisateurs sur la franchise, n’ont pas aidé. Des visions différentes donc, qui se confrontent, donnant des choses à la fois très intéressantes (Whedon) ou catastrophiques (Waititi/Russo).
Pourtant, Infinity War laissait présager une nouvelle complexité pour la cohabitation Hulk/Banner avec ce refus pour le Géant de jade de revenir, après son échec brutal contre Thanos. Et au lieu d’en faire un élément narratif approfondit et sérieux, les frères Russo et les scénaristes ont préféré le transformer en un aspect comique risible et malvenu.
Dans Endgame, c’est pire. Ce Banner-Hulk est idiot et ces scènes sont absolument ridicules. Pourtant, nous étions habitués à voir un Banner décomplexé et bêta pour autant, c’est toujours une déception d’assister à la déchéance scénaristique d’un personnage.

Un éclair de lucidité cela dit, lors de la discussion avec l’Ancien, j’ai retrouvé le Bruce Banner que j’aimais dans Avengers 1 et 2, un scientifique lucide, concret et logique. Dommage que le reste ne soit qu’une succession de bêtises, pour donner au personnage une envergure plus « cool ».

. Le traitement de Thor
Après avoir été, lui aussi, l’idiot de service dans Thor : Ragnarok, le Dieu du Tonnerre avait retrouvé une stature divine imposante, grâce aux frères Russo dans Avengers : Infinity War. Badass à souhait, on recouvrait là le héros au profil mythologique et à la puissance inégalée.
Dans Avengers : Endgame, les scénaristes ont refait un pas en arrière et, nous resservent un Thor débile. Pardonnez le mot employé.
Déconstruire le mythe d’un personnage, pourquoi pas. Une fois, oui. Deux fois, non.
Néanmoins, Thor Ondison livre les meilleures répliques comiques du film et comme je souhaite rester le plus objectif possible, je vous avoue avoir rigolé à toutes ses scènes.

Concernant sa déchéance, elle est compréhensible.
La disparation d’Asgard et de la quasi-totalité de sa population, sa défaite face à Thanos et son incapacité à sauver l’univers, son envie d’abandonner est amplement justifiée et légitime. Pour autant, fallait-il le traiter comme élément comique durant tout le film, je n’en suis pas certain.

. Captain Marvel
Si la volonté d’Avengers Endgame était de mettre en scène l’équipe originale pour ce qu’on appelle désormais le baroude d’honneur, il y a malgré tout des ratages à souligner. Et je vais commencer par celle qu’on nous survend depuis plus d’un an : Captain Marvel.
Absente, anecdotique, Carol Danvers était censée être l’élément clé d’Endgame, celle sur qui tout devait reposer.
Actrice majeure du voyage dans le temps, à l’origine de la défaite de Thanos, aucune de ses théories ne se sont réalisées. Sur 3 heures de film, Captain Marvel apparaît une dizaine de minutes, si ce n’est moins, pour sauver Tony Stark, détruire le vaisseau de Thanos et l’affronter quelques secondes, lors de la bataille finale.
Je comprends que les frères Russo aient souhaité la sous-exploiter, afin d’empêcher certaines théories trop évidentes de se concrétiser néanmoins, un effort pour mieux l’intégrer à l’intrigue aurait été louable. Car on a l’amère sensation d’avoir été pris pour des quiches depuis plusieurs mois, en nous vendant un personnage qui changerait la donne face à Thanos.
Après, soyons honnête, difficile pour elle de se faire une place plus importante dans l’intrigue. Elle n’allait pas rester sur Terre pendant 5 ans, à attendre qu’une solution tombe du ciel. Sa mission est aussi cosmique. Cependant, cette dernière aurait pu participer au « casse temporel » et à l’intrigue seulement, je pense que sa quasi-invulnérabilité pose aussi souci, un problème que je soulignais déjà dans son film solo.

. Avengers, Rassemblement !

Mais le gros point noir d’Avengers : Endgame c’est sa bataille finale, totalement bâclée, à la photographie immonde. 
Aucune ambition artistique dans la réalisation, aucune ambition chorégraphique dans la mise en scène. C’est parfois flou, mal-cadré, brouillon et, là où Infinity War avait quelques moments de grâce (Iron Man v Thanos ou Doctor Strange v Thanos) ici, aucun duel n’est marquant, si ce n’est celui entre Cap et Thanos, armé de Mjonlir. Mémorable.
Au-delà de ça, si ce n’est l’arrivée des Avengers, des Wakandais, des Asgardiens et des Sorciers sur le champ de bataille, moment émouvant, le
« Avengers, Rassemblement » de Captain America, la course de Black Panther et le plan sur les female Avengers, ce dernier tiers n’émoustille pas.
Doctor Strange est sous-exploité, tout comme une quantité des héros présents.
Le gros plan sur le Soldat de l’Hiver qui tire sur ses ennemis n’offre rien de grandiose et ne sert strictement à rien, mis à part révéler sa présence au combat, tous comme les sauts de Spider-Man, lesquels manquent d’imagination dans leur composition scénique. Et on notera l’absence durant le combat de War Machine, Mantis, Le Faucon ou Rocket que l’on voit sur un ou deux plans, à peine notables. Effarant.

Les affrontements Sorcière Rouge/Thanos ou Captain Marvel/Thanos sont fades, malgré leurs pouvoirs respectifs avec lesquels on peut s’amuser et partir dans des délires somptueux. Depuis son apparition dans le MCU, La Sorcière Rouge est la seule dont les pouvoirs n’ont pas évolué.
Niveau mis en scène, on est donc ici dans la simplicité la plus primaire surtout, et j’y reviens, lorsque l’on a une héroïne aussi puissante que Captain Marvel dans son écurie.
Pour en revenir au un versus un, s’il est impossible que chaque perso est son face-à-face avec Thanos – les héros étant trop nombreux -, on aurait aimé voir un round 2 : Hulk v Thanos, Iron Man v Thanos plus abouti et Doctor Strange v Thanos.

J’aurais également vu tous les ennemis de nos super-héros préférés revenir pour un dernier face-à-face. Car quitte à faire un film référence, autant y allait à fond. Avec une flotte du S.H.I.E.L.D. menée par Nick Fury (absent de la bataille), un Crâne Rouge v Captain America (ou au moins leur rencontre sur Vormir), un Obediah v Iron Man, un Yellowjacket v Ant-Man ou encore Hela v Thor.

Comparer la bataille d’Endgame à celle du Seigneur des Anneaux est une vaste plaisanterie, et même si j’ai apprécié ce dernier opus des Avengers, comparons ce qui est comparable, je vous prie. Cependant, n’est-il pas plus facile de mettre en scène une bataille de type médiévale qu’une bataille avec des super-héros, aux caractéristiques, aux pouvoirs multiples ? Je pose la question. 
Pour ça, je respecterai toujours les frères Russo, car on ne se rend pas compte du travail logistique et d’écriture/mis en scène qu’une séquence pareille doit demander. Surtout lorsque tous les acteurs ne sont pas présents sur place et qu’il faut placer les autres à des endroits bien précis dans le décor. Rappelons que les frères Russo n’avaient jamais eu de projets similaires dans le passé, des projets d’envergure planétaire à la gestion humaine délicate. Je reste persuadé que les frères Russo vont et ont appris de leurs erreurs et que l’école Marvel leur aura été bénéfique pour le futur. Alors, certains regretteront leur passage au sein du MCU, critiquant leur réalisation maladroite, et on pourra toujours se torturer le cerveau en imaginant ce qu’Infinity et Endgame auraient été sans eux, mais tout n’est pas à jeter et les rares pépites de leur réalisation sont prometteuses.

Enfin, très déçu de l’armure d’Iron Man, pourtant fun et ultra-gadgétisée dans Infinity War.

Le cas Thanos

Pour de nombreux fans, c’est peut-être la grande hérésie d’Avengers : Endgame.
Thanos est, en effet, moins impressionnant que dans Infinity War. Toutefois, replaçons les choses dans leur contexte. Le Thanos de 2014 n’a pas le même vécu que le Thanos de 2018. Sa quête n’en est qu’à ses balbutiements, ses sacrifices n’ont pas eu encore d’impact sur sa personnalité et, surtout, Gamora, sa fille, est encore en vie.
Il est donc plus brutal, moins philosophique encore que, lors de la bataille finale, ses remarques sur le temps et ses menaces sur notre monde sont percutantes et effrayantes. 
Et en même temps, avec du recul, le Thanos d’Infinity War, malgré le côté humain qui ressortait de sa personnalité et les connotations écologiques de ses actes, malgré toutes les bonnes intentions de ses ambitions, il n’en restait pas moins un méchant sans autre ambition que de détruire la moitié de l’univers, à l’instar d’un bad-guy de James Bond ou de Mission Impossible, lesquelles souhaitent plonger le monde dans le chaos sous couvert d’une bonne action pour sauver l’Humanité d’elle-même.
Personnellement, son traitement ne m’a pas gêné, car, à partir du moment où le Thanos de 2023 mourrait, je savais que le Thanos du passé serait différent. Pas la même histoire. Et je comprends la frustration et la déception des fans, lesquels espéraient plus de finesse dans son traitement, dans ses choix, dans ses actes.

Sa mort, quant à elle, est très digne. Sublime même. On sent dans son regard, qu’il n’y a aucune rancœur. Aucune crainte. Il accepte son destin et c’est aussi la force de Thanos, accepter l’inéluctable avec force et courage. 

Les autres qualités d’Avengers : Endgame

. La mort de Tony Stark 
Avec mon introduction, vous comprenez désormais mon émoi lorsque Tony Stark s’est sacrifié pour sauver le monde. Une mort à son image, arrogante et en même temps grave et noble.
Un choix logique. Le MCU a débuté avec Iron Man, elle se conclut avec sa mort. La boucle est bouclée.
Son arc narratif dans Endgame a été des plus bouleversants, de sa rencontre avec son père, à son sacrifice et les derniers mots de Peter Parker et Pepper Potts à son encontre, les larmes de Rogers, la relation de Tony avec sa fille, drôle et délicate, et son message d’adieu, jusqu’au plan-séquence, lors de son enterrement, à la référence d’Iron Man 1 de Morgan et Happy.

Pepper Potts était également très digne dans cet ultime au revoir, prouvant que les frères Russo savent capter des purs moments d’émotions, sans tomber dans le pathos.
Ils l’ont d’ailleurs démontré à plusieurs reprises avec Hawkeye et ses enfants, le plan très évocateur lorsque Natacha prend la main de Clint au Japon ou ce plan de profil sur Captain America regardant Peggy Carter par la vitrine de son bureau. Sans faire parler leurs personnages, les frères Russo savent suggérer un sentiment, une opinion, une idée. 
C’est aussi pour cela qu’énormément de gens ont trouvé le film plutôt verbeux, car, Endgame, à de longs plans fixe sur le visage des personnages, sur des regards, des émotions, ils prennent le temps de capter un geste de tendresse, une larme, une discussion, un instant de la vie quotidienne. La mort de Thanos en est un bel exemple.
Un film bavard, mais essentiel pour comprendre les enjeux des personnages, ce qu’ils ont à perdre, à gagner, ce qu’ils ont perdu en chemin, évoquer leurs douleurs, leurs regrets, pour créer de l’intimité avec le spectateur et dévoiler leur part d’humanité, souvent délaissée dans les autres productions du MCU. 
Un film bavard, pour laisser le temps aux spectateurs de dire adieu à leurs héros favoris. Et entre nous, on leur aurait reproché le contraire.

. La passation
Tout le monde s’attendait à la mort Captain America. Les frères Russo ont pris le contre-pied. Ainsi, Steve Rogers a eu une la vie dont il rêvait tant, une vie auprès de Peggy Carter, sa bien-aimée. La meilleure des conclusions, après des années de lutte, pour le héros de l’Amérique.
Quant à la passation du bouclier, elle est somme toute logique. Logique, par rapport à la série Disney + qui débarquera prochainement et qui s’inscrit dans une volonté de la firme de proposer du grand public des héros issus de la diversité et de politiser davantage leurs productions. Je m’explique. Avec ce nouveau Captain America, Disney va pouvoir rapprocher son Captain America du peuple (jusqu’à là assez distant de par ses aventures à ampleur cosmique) et de se pencher sur des problèmes sociétaux, à travers des intrigues plus terre-à-terre, comme le racisme, dont ce dernier est victime dans la série de comics Captain America – Sam Wilson, laquelle devrait donc être adaptée pour le petit écran.

. Les morts
La mort de Natacha a été une surprise, une belle surprise. En effet, alors qu’on pariait tous sur Iron Man et Captain America, personne ne misait un kopeck sur les autres membres du cast et surtout pas Black Widow, dont un film avait été annoncé, quelques mois plus tôt. Un choc, d’autant plus avec cette scène de sacrifice, poignante.
Black Widow aura été un personnage souvent abandonné voire ridiculisé. Si je suis moins catégorique sur son traitement dans Avengers et l’Ere d’Ultron ou même dans Captain America : Civil War, ses apparitions dans Infinity War sont assez pauvres et limitées, que ce soit en terme de développement personnel et au niveau de l’action. En effet, si Hawkeye a des flèches multifonctions, Black Widow n’a pas grand-chose pour se défendre et sur la mise en scène, cela limite les chorégraphies contre des robots et des extra-terrestres, nous avons pu en avoir un arrière-goût dans Avengers : L’Ere d’Ultron et Avengers : Infinity War.

D’ailleurs, les critiques ont soulevé que Nebula aurait dû prévenir Natacha et Clint du sacrifice qu’impose la Pierre de l’Âme. Si effectivement, d’un point de vie scénaristique, ce n’est pas logique, le choix est, cependant, intelligent. Les prévenir qu’un des deux allait devoir se sacrifier, aurait enlevé l’intensité émotionnelle d’un choix sur l’instanté.

Très étonné également que Vision ne soit pas revenu d’entre les morts, d’autant qu’une série Wanda/Vision est déjà annoncée pour Disney +. Toutefois, là encore, il y a une certaine forme de bon sens. En effet, la confrontation entre La Sorcière Rouge et Thanos aurait perdu en virulence, si Wanda avait retrouvé son grand amour, avant la bataille finale.

. Les nouveaux
Dernier choix scénaristique louable, celui de ne pas intégrer de nouveaux personnages dans une intrigue et une bataille finale déjà bien dense. Pas de Namor (évoqué par Okoyé), pas de Nova, pas d’Adam Warlock, pas de Silver Surfer, pas de X-Men ou 4 Fantastiques/Galactus.

. La musique d’Alan Silvestri

Définitivement, la musique d’Alan Silvestri apporte un cachet énorme à Avengers : Endgame. Portals et The Real Hero étant parmi les plus épiques et les plus émouvantes.
Portals, avec son côté patriotique et héroïque, ajoute une force incroyable à l’arrivée des Avengers sur la zone de guerre, suivi par son main theme puissant au moment de l’ultime affrontement et, The Real Hero, qui vient nous atteindre au plus profond de notre être, laquelle accompagne en effet les adieux à Tony Stark. Sublime !

La conclusion du Capitaine Cinemaxx 

Bien sûr, Avengers : Endgame n’est pas la conclusion épique tant voulu par quelques-uns, mais une conclusion émotionnelle à une saga de 11 ans, qui peut dérouter par ses nombreux dialogues pompeux. Malgré quelques facilités scénaristiques (le rat, Nébula sur la localisation de Thanos, l’explication des 5 années du Monde Quantique…), des défauts dans la composition scénaristique de deux ses personnages, un Ronin vite expédié et une bataille finale sans saveur visuelle (si je concède de jolies scènes ça et là), cela n’entache en rien la qualité globale d’Avengers : Endgame, lequel ouvre désormais, une nouvelle ère…
Et cette nouvelle ère, justement, devra être plus décomplexée, moins connectée, sans chercher à teaser une nouvelle menace cosmique sur plusieurs années, pour donner de l’envergure à leurs nouveaux héros, une vraie identité à chacune des futurs productions, un caractère souvent oublié dans certains longs-métrages estampillés Marvel Studios.

Voilà, je terminerai sur un simple merci. Merci Marvel Studios pour cette aventure extraordinaire. On aura beau dire, l’enfant qui sommeille en moi a pris un pied d’enfer, et je suis tellement heureux d’être né à la bonne période pour assister à ce spectacle de l’Infini, même si le chemin a, de temps à autre, pu être décevant.
Je vous aime plus que 3000 fois mille…
À bientôt.


























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