LE CAPITAINE CINEMAXX A VU UN FILM SUR L’AMOUR * SANS SPOILERS *
Après un hommage touchant à Pierce Brosnan et quelques mots de l’ex espion au service de sa majesté, le 45ème Festival du Cinéma Américain de Deauville s’ouvrait avec la projection du nouveau film de Woody Allen : Un jour de pluie à New-York. Un long-métrage mettant en scène Timothée Chalamet et Elle Fanning, qui incarnent ici deux étudiants fraîchement débarqués à New-York pour un week-end. Sur le chemin, ils rencontreront une galerie de personnages désespérés, atypiques et vivront une série de péripéties, lesquelles chambouleront leur vie à jamais.
Balades et imprévus
Un jour de pluie à New-York m’a fait exactement le même effet que Matthias et Maxime de Xavier Dolan (lors de sa projection à Cannes), celui d’un gâchis monumental. Deux films avec des qualités indéniables et qui, à cause de choix scénaristiques discutables, finissent par s’englutiner dans leur propre histoire, sans pouvoir trouver une échappatoire convenable à leur œuvre. Dans sa balade au sein de la Grosse Pomme, Woody Allen superpose, en réalité, une succession de péripéties aussi fades que dispensables, comme si l’auteur de Manhattan n’avait pas la moindre idée d’où il voulait aller, emmener le spectateur, ne savait quelles réflexions exposer à son public. Pourtant, les personnages que croisent les deux héros, Gatsby et Asleight, soulevaient des questionnements intéressants, notamment sur la manière pour un artiste de gérer une crise artistique et comment l’appréhender afin de mieux la surmonter, sur les trahisons sentimentales, la superficialité du monde du cinéma et des comédiens, ici représentée par l’acteur Diego Luna ou sur l’amour, thème principal du film.
Et preuve que Woody Allen n’a jamais réellement pensé son film en tant qu’œuvre complexe, aucun des arcs narratifs, liés aux personnages que rencontrent Gatsby et Asleight, ne sont conclus. On les laisse ainsi, au milieu de ce chaos, sans leur donner le temps de vivre, de s’expliquer, de rebondir ou de fuir une autre vie. Les deux protagonistes principaux ne sont pas en reste, la fin du film est brutale, incompréhensible. On nous impose cette soi-disant happy-end comme si elle était merveilleuse (non !) et acquise, alors qu’il n’y a aucune logique évidente, aucune construction scénaristique n’allant dans ce sens (le choix de Gatsby, que je ne vous spoilerai pas). Woody Allen conclut donc, sans délicatesse, un massacre scénaristique déjà bien entamé.
Quant à Elle Flanning, très gêné par le rôle que le réalisateur lui a confié. Entre scènes gênantes et/ou malsaines, le rôle d’Asleight ne restera pas la meilleure prestation de la jeune actrice américaine.
La conclusion du Capitaine Cinemaxx
Il voulait nous offrir une balade amoureuse en plein New-York, nous confronter à une vie ordinaire dans les rues de la Grosse Pomme, à ses inconvenues, celles rythmées par des rencontres improbables et inattendues, Woody Allen ne nous amène finalement nulle part, comme ses personnages. Balottés de Charybe en Scylla par les désirs d’un réalisateur perdu, Timothée Chalamet et Elle Flanning subissent alors un scénario, où il devient difficile de proposer un jeu d’acteur engageant, malgré des petits grains de folie de l’actrice, hilarants. Une véritable déception !
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