FESTIVAL DE DEAUVILLE 2019 / KNIVES AND SKIN : UNE DISPARITION QUI N’A NI QUEUE, NI TÊTE

LE CAPITAINE CINEMAXX A VU UN FILM AFFLIGEANT * SANS SPOILERS *

SYNOPSIS : À la suite d’un rendez-vous nocturne, Carolyn Harper ne réapparaît pas chez elle, dans sa petite ville bien trop tranquille de l’Illinois. Sa mère, qui dirige la chorale du lycée, est dévastée. Mais ses appels à l’aide ne sont guère entendus que par un shérif qui peine à démarrer l’enquête : son entourage semble indifférent à l’absence de cette jeune fille qu’on connaissait mal. En réalité pourtant, c’est une onde de choc que provoque cette disparition, qui renvoie chacun à sa propre peur de ne pas exister, et qui va faire naître de nouveaux rapports au sein de la communauté.

Disparition inquiétante?

Si vous vous attendez à un thriller haletant, une enquête pointilleuse avec un scénario mettant en scène un nombre incalculable de potentiels assassins, rebroussez chemin! Knives and Skin est loin d’être un thriller à la Prisoners puisque, comme indiquée dans le synopsis du film, la disparition de Carolyn n’inquiète personne pire, tout le monde s’en moque royalement. Et cela soulève un véritable problème scénaristique. Car à défaut de faire un film-enquête, la réalisatrice Jennifer Reeder a préféré, pendant près d’une heure trente, enchaîner une succession de séquences sans intérêts, tantôt gênantes, tantôt extravagantes, mais d’une lourdeur assommante frisant parfois, le grotesque.

Non et honnêtement, on s’en balec!

Une communauté étrange

Knives and Skin se veut être un long-métrage féministe en réalité, c’est un fourre-tout monstrueux, où les femmes ne sont absolument pas mises en valeur tant leurs apparitions sont surréalistes et/ou burlesques.
* MINI SPOILERS * : Entre les chants de chorales déprimants, les deux personnages homosexuels qui passent la majeure partie du temps à s’enfoncer des objets dans le vagin, une mère de famille dont le tee-shirt-tigre est doué de parole, une seconde, dépressive, qui couche avec un clown, une jeune étudiante dont le gagne-pain et de vendre des petites culottes sales à son professeur d’histoire, on peine à rentrer dans cette folie communautaire, alors que les enjeux sont plus importants : celle de la disparition de Carolyn. * FIN SPOILERS *

Les thèmes de la dépression, de l’émancipation de la femme, de la quête identitaire et/ou sexuelle, de la perversité de l’homme, du désir d’évasion, des peurs existentialistes, de l’amour sont, certes, évoqués cependant, le film de Jennifer Reeder ne va jamais au-delà de cette simple évocation, comme s’il suffisait d’une scène pour comprendre la complexité de la psychologie humaine, ses angoisses, ses peurs, ses envies ainsi que les enjeux des personnages qu’ils soient féminins ou non, par ailleurs.
Bien sûr, nous comprenons ce que ces jeunes adolescents et leurs parents ont en tête, ce sentiment d’être prisonnier d’une société soi-disant idéalisée, dictée par les codes moraux imposés par l’homme et ses lois néanmoins, cela reste trop léger pour se sentir émotionnellement investi dans la vie de ses héros, sans âmes.

Le conclusion du Capitaine Cinemaxx

Knives and Skin est un bordel sans nom ou plutôt si, il en porte un, celui de la connerie. La réalisatrice Jennifer Reeder avait des intentions louables, apporter une réflexion sur des sujets passionnants de société, mais son film devient rapidement une abondance de scènes absurdes, où se succèdent une multitude de personnages insipides, évinçant peu à peu, les propos que l’auteure souhaitait mettre en lumière.
Quant à la réalisation, la mise en scène est pompeuse. Visuellement, on est proche de l’indigestion avec cette superposition des couleurs peu originale, et qui ne sert nullement les propos du long-métrage.

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