DÉCOUVERTE #1 : ON THE HORIZON – L’ESTHÉTISME SELON PASCAL PAYANT

* SANS SPOILERS *

Réalisateur indépendant, Pascal Payant a cette particularité qu’il monte ses propres courts et longs-métrages de manière autonome. De la pré-production à la promotion de ses productions, ce cinéaste québécois s’accommode lui-même de toutes les tâches : mise en scène, montage, étalonnage, mixage son, etc.
Pour son premier long-métrage, On the Horizon, un budget d’à peine 50 000 dollars et, un résultat étonnant, séduisant, magique, un véritable coup de cœur cinématographique dont je vais vous parler dans cette nouvelle rubrique, dédiée aux « découvertes ».

SYNOPSIS : La vie de Casey allait plutôt bien jusqu’à ce qu’il reçoive un appel de son ex. Cette femme instable est complètement incompatible avec lui, mais pourtant, il se sent si bien avec elle… Leur passion renaît, puis presque aussitôt, elle s’éteint à nouveau lorsque Elissa le quitte encore. Elle se retrouve dans les bras d’un autre ancien amant, tandis que Casey plonge tête première dans son travail et ses loisirs, sans enthousiasme, mais en se disant que cela permettra peut-être à ses blessures de guérir. Mais est-ce qu’un amour qui n’aurait jamais dû exister peut vraiment mourir?

Un film esthétique

La qualité de On the Horizon réside dans son esthétisme visuel, dans la beauté de ses décors naturels et dans la géométrie symbolique de certains plans.
Flirtant parfois entre la pub pour un parfum Hugo Boss (et ce n’est pas un défaut, ni même un reproche) et le road-trip romantique, Pascal Payant saisit, capte son environnement avec énormément de grâce et offre une explosion de couleur presque indécente pour nos yeux, submergés par des décors naturels somptueux. Le film, tourné notamment dans l’Utah aux États-Unis, dévoile ainsi ses canyons chaleureux ainsi qu’un désert blanc (Salt Lake City), irréel.
C’est ici, dans ses paysages idylliques, que Pascal Payant va mettre en scène l’insouciance de la jeunesse et les notions de liberté qui guideront ses deux héros dans le premier acte du film. Cette quête de liberté sentimentale est visible, par exemple, dans la séquence au sein du désert blanc, où les deux amoureux baignent dans un bonheur hors du temps, loin des agitations de la ville. Un lieu semblable au Paradis mais qui sera aussi un Enfer pour Casey et Elissa, puisque cette steppe provoquera, révèlera les conflits intérieurs, lesquels les rongent depuis tant d’années.

. Nature morte

Pascal Payant trouve également l’inspiration dans la peinture et le genre artistique connu sous le nom de « Nature Morte ».
Dans ce plan (image à gauche), on peut y voir toutes les caractéristiques d’un tableau de nature morte : objets divers (verres, assiettes, lampe), aliments/boissons (vins) et un crâne noire. Ce crâne a, par ailleurs, une symbolique importante dans la construction de cette scène et dans l’histoire, de manière générale. Il caractérise une histoire d’amour morte-née, sa fragilité, en somme, une relation amoureuse vouée à l’échec. On le constate aussi par la distance entre Casey et Elissa et leurs attitudes.

. La géométrie, c’est Payant !

On vient de le voir Pascal Payant ne laisse rien au hasard, que ce soit le choix des accessoires, des lieux ou la composition des images, des cadres, le cinéaste propose un film d’une tenue remarquable, au-delà du simple habillage esthétique.
La géométrie des plans est aussi un atout majeur dans la mise en scène de On The Horizon, comme le prouve ce plan (image à gauche), où le personnage d’Elissa est assise sur le rebord de la fenêtre d’un château. Là aussi, la symbolique est forte.
* SPOILERS * : L’immensité du plan représente l’état d’esprit d’Elissa à ce moment du film à savoir, l’immensité de sa solitude et le fragile équilibre de ses relations. * FIN SPOILERS *

* SPOILERS * Ironiquement, cette géométrie, cette perfection dans les plans, s’effritera à mesure que l’histoire d’amour entre Casey et Elissa se dégradera. La fin, notamment, où Casey se libère de l’emprise toxique de sa relation avec Elissa, sera constituée de scènes désordonnées, avec une caméra folle, sans accroche. * FIN SPOILERS *

Conclusion

Road-trip romantique à l’esthétique visuelle irréprochable, On The Horizon est un petit bonbon tendre et savoureux, qui séduit, certes, par son approche majestueuse de l’image, mais aussi par cette histoire d’amour toxique entre deux jeunes adultes perturbés par cette attache émotionnelle, dont se défaire semble être un acte impossible.

On the Horizon est à découvrir via ce lien :
https://onthehorizon.vhx.tv/

Ma Masterclass avec le réalisateur Pascal Payant est à retrouver ci-dessous :

La bande-annonce de On The Horizon :

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