LUPIN III, THE FIRST : GENTLEMAN AVENTURIER

* SANS SPOILERS *

On ne présente plus Arsène Lupin, gentleman cambrioleur né de l’imaginaire du romancier français Maurice Leblanc. Avec ses 16 romans, 37 nouvelles, plusieurs pièces de théâtre, une série télévisée culte des années 1970 et d’innombrables adaptations à l’écran – dont celles de Jean-Paul Salomé ( mal-aimée, mais pour laquelle j’ai une affection particulière) -, Arsène Lupin est devenu l’une des figures les plus emblématiques de notre patrimoine littéraire.
Au Japon, Arsène Lupin est aussi célèbre qu’en France. C’est sous les traits du dessinateur Kazuhiko Katō (Monkey Punch, pour les intimes) que le détective cambrioleur trouve une seconde vie, une seconde jeunesse, au travers une série de manga intitulée « Lupin III ». L’auteur y met ici en scène le petits-fils d’Arsène Lupin. Chez nous, vous l’avez sûrement croisé sur FR3 Jeunesse dans les années 80 sous le nom d’Edgar de la Cambriole. Un nom bien étrange, néanmoins une explication quant à ce surprenant changement. Monkey Punch avait, en effet, conclu un accord pour utiliser le nom de Lupin au Japon, mais pas en France.

Dans Lupin III, The First, notre cambrioleur de haut-vol va s’associer à la jeune Laëtitia pour découvrir les mystères du « Journal de Bresson », un trésor que même son grand-père n’a jamais pu résoudre. Une aventure intrigante, qui réserve bien des surprises…

Une animation riche et colorée

Après plusieurs films d’animation en 2D, Lupin III passe le cap de l’animation en 3D. Et le film propose des images de synthèses d’une beauté à couper le souffle, qui happe le spectateur dans un tourbillon de couleurs vives et chatoyantes. Le tout est rythmé par des scènes de bastons, d’acrobaties, de courses-poursuites haletantes, stupéfiantes. C’est fun, créatif, ingénieux, et on se laisse embarquer dans cette folle aventure aux côtés de Lupin et de sa bande de hors-la-loi aux capacités redoutables : Daisuke Jigen, l’as de la gâchette, Goemon Ishikawa XIII, samouraï et Fujiko Mine, jeune femme maligne et imprévisible. Une équipe très éclectique, aux caractères très différents, laquelle rappelle souvent celle de l’équipage de Cowboy Bibop.
La force de Lupin III réside dans ses fulgurances visuelles et sa capacité à transcender des scènes d’action – a priori banales – en véritables séquences singulières. J’en veux pour preuve cette course-poursuite en voiture, lorsque Lupin est capturé par les forces de l’ordre, réunion entre prouesse d’animation (au montage ultra-dynamique) et originalité de mise en scène, où la fusion entre action et humour fonctionnent de manière rocambolesque (voir vidéo ci-dessous).

. Les influences

L’intelligence de Lupin III est de placer son action seulement 10 ans après La Seconde Guerre Mondiale, alors qu’un groupe de nazis dissidents est à la recherche d’une arme antique capable de faire renaître le IIIème Reich. Un choix judicieux puisque cela permet aux nostalgiques tels que moi, de retrouver dans Lupin III la grandeur des films d’aventures des années 80-90.
Au programme donc : un journal mystérieux et convoité par tous, des énigmes à résoudre et un jeu de piste mondial. Une intrigue old-school qui n’est pas sans rappeler celle de la saga Indiana Jones (notamment La Dernière Croisade) et la lutte incessante de l’archéologue contre les Nazis, dont l’obsession pour les objets mystico-religieux était un running-gag plaisant. Un charme Spilbiergien, des influences Spielbergiennes, qui se mêlent parfaitement avec la vision moderne de ce Lupin, gadgétisé tel un James Bond, et où, la menace planétaire, s’apparente à un Mission Impossible.
Ce mélange des genres, entre aventure prononcée eighteen et éléments de science-fiction contemporaine, donne à Lupin III une richesse scénaristique et visuelle indéniable, une formidable immersion au cœur d’une intrigue historique rudement ficelée.

Lupin III, est aussi une odyssée familiale. Entre patrimoine, héritage et descendance, Lupin III s’offre des moments intensément émouvants. De plus, ces notions qui parcourent le film de Takashi Yamazaki ont un réel impact sur le récit, sur les personnages et leurs rapports tout au long de cette chasse au trésor.
Les rebondissements familiaux sont efficaces, surprenants et apportent une dramaturgie attendrissante à une œuvre pourtant éminemment comique. Là aussi, le mélange (entre action/aventure et drame) est assuré par une écriture intelligente, qui saisit les enjeux de son histoire afin d’en exposer un schéma plus complexe qu’une intrigue familiale bancale ou qui n’a pour objectif que de combler des trous scénaristiques.

Conclusion

Celui qui devait ouvrir le Festival d’Annecy durant l’été dernier, sort en salles dans un contexte difficile. Après Ip Man 4, Akira et Spycies, Eurozoom récidive et impose au cinéma une œuvre animée d’une grande qualité. Amusant, enthousiasmant et parfois même émouvant, Lupin III est une pépite immanquable !
Alors, si vous avez des enfants, foncez en salles ! Ils ne le regretteront pas, vous non plus ! Et puis, non seulement vous passerez un moment aussi excitant que délirant, mais vous soutiendrez nos cinémas, qui subissent actuellement une multitude de reports.


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