*SANS SPOILERS*
L’histoire :
Une jeune femme se réveille dans un tube rempli de pièges mortels. Pour ne pas mourir, elle devra constamment avancer…
Deux ans après sa romance post-apocalyptique, le jeune cinéaste Mathieu Turi revient avec un second long-métrage : Méandre. Celui qui a commencé comme assistant-réalisateur au côté des plus grands metteurs en scène hollywoodiens (Tarantino, Ritchie, Eastwood…) livre ici un huis-clos claustrophobique viscéral et intense.
Si Hostile brisait déjà les codes du genre pour prendre à revers le spectateur, Méandre est dans cette même lignée. Un mot d’ordre : surprendre. Et vous le serez !
Méandre, une véritable expérience sensorielle
Méandre, c’est avant tout une expérience.
Une expérience physique mais aussi sensorielle.
Mathieu Turi a bâti son film comme une épreuve ultra-immersive pour le spectateur. En effet, il n’y a pas que l’héroïne qui est plongée au cœur d’un parcours truffé de pièges, subit, souffre. Nous aussi.
Physiquement, Méandre est éreintant.
Émotionnellement, Méandre est éprouvant.
On ne regarde pas Méandre, on le vit. Intensément. C’est toute la réussite du film de Mathieu Turi. Néanmoins, si les images sont fortes, le concept haletant, le travail sur le son l’est tout autant. Les compositions musicales, le mixage son et le bruitage, nous conduisent également à une souffrance auditive, horrifique et infernale, qui traduit brillamment l’ambiance cauchemardesque de Méandre. Sans ce travail, l’immersion n’aurait pas cette saveur si particulière, elle ne serait pas aussi complète. Là, nous sommes immergés, davantage happés dans cette atmosphère lourde et oppressante.
Méandre a été conçu pour la salle.
A l’heure où le Covid-19 chamboule les certitudes concernant la place des cinémas dans cet avenir incertain, et tandis que les plateformes de streaming décident de sortir leurs productions simultanément dans les salles et dans notre salon, des films comme Méandre viennent nous rappeler l’importance de ces lieux. Car Méandre n’aura pas le même impact émotionnel, pas la même intensité visuelle, dès lors que vous serez au cinéma ou que vous regardez le film sur votre téléviseur aussi performant soit-il.
Encore une fois, tout a été pensé pour la salle de cinéma. Cela, on le ressent au travers les innombrables qualités d’écriture et des musiques composées par des hommes et des femmes de grand talent.
Se battre & se libérer
Terrifiant, Méandre séduit aussi par la portée symbolique de son message, sa morale et son cliffhanger aussi surprenant qu’inattendu. Mathieu Turi renverse les codes du genre, et offre un final métaphysique aux réflexions philosophiques puissantes.
Méandre, n’est alors plus le petit film de genre français aux prétentions américaines mais suit bel et bien son propre chemin, diamétralement opposé à tous ces thrillers psychologiques et d’enfermement bas de gamme, et se présente ainsi comme une œuvre profonde, intelligente, au concept unique.
Conclusion
En seulement deux longs-métrages, Mathieu Turi aura su imposer sa patte et séduire. Tout en brutalité mais en subtilité, le cinéaste nous embarque ainsi au sein de son nouveau huis-clos, dans une métaphore labyrinthique, où il est difficile de sortir indemne.
Expérience inédite, Méandre est l’antithèse du film d’enfermement ennuyeux et insipide. Avec une identité qui lui est personnelle, le long-métrage de chez Alba Films ouvrira peut-être la voie à des idées singulières et deviendra une référence pour le genre…
1 commentaire sur “BIFFF 2021 – MÉANDRE : ET AU BOUT DU TUNNEL… LA LUMIÈRE ?”