BIFFF 2021 – SLATE : 7 QUESTIONS AU RÉALISATEUR SUD-CORÉEN BAREUN JO : « TARANTINO EST UNE SOURCE D’INSPIRATION POUR MOI »

Présenté au Festival International du Film Fantastique de Bruxelles, dans la catégorie Taste of Korea, Slate est le nouveau film du réalisateur Bareun Jo. Il met ici en scène une adepte des arts martiaux qui parvient à réaliser son rêve en se faisant engager sur un tournage de film.

Mélange entre ARMY OF DARKNESS et KILL BILL, en passant par le western américain et l’inspiration de mangas japonais, Slate est un succulent alliage de styles aussi divers que variés pour un résultat aussi jouissif que sanglant.

Comment est venue l’idée de Slate ? N’y’a-t-il pas une part autobiographique, celle d’un réalisateur qui souhaite réussir à tout prix dans ce milieu, à l’image de son héroïne ?
J’ai toujours voulu faire un film d’action avec des épées. La plupart des films d’action d’épée sont des drames historiques. Or, les drames historiques sont coûteux à réaliser et nos budgets sont très limités. J’ai donc dû créer un monde où tout le monde peut se battre à l’épée dans des lieux et des costumes modernes, sans qu’il n’y ait de restriction légale. Bien sûr, ce n’est pas possible dans une époque moderne. Mais c’est possible au cinéma. C’est pourquoi j’ai décidé de créer le monde du cinéma où tout est possible, un mélange de mes images brisées du cinéma et des mangas du passé.
Slate est un film sur le cinéma, sur la façon dont il emmène le public dans un autre monde, pour faire l’expérience de quelque chose de nouveau et d’amusant, et par-dessus tout, sur la façon dont il change leur point de vue sur une réalité ou sur eux-mêmes. En bref, Slate est une histoire symbolique de ce qu’on appelle l’expérience cinématographique. Nous sommes allés au cinéma, nous avons apprécié, nous avons été touchés et nous avons gagné quelque chose à la fin.
Je ne suis pas sûr qu’il y ait une part autobiographique dans cette histoire. Si tel était le cas, ce devait être une coïncidence inconsciente.

En voyant Slate, on ne peut s’empêcher de penser à KILL BILL de Quentin Tarantino.
Est-ce que c’est une œuvre qui vous a inspiré ? Le cinéma américain vous inspire-t-il de manière générale ?
Tarantino est une énorme source d’inspiration pour moi. Et Tarantino, pour autant que je sache, s’inspire énormément des films de série B et des mangas japonais. Moi aussi. Yeon-hee, une des héroïnes de Slate, est également fortement influencée par le film Kill Bill de Tarantino.
Une autre de mes sources d’inspiration sont les westerns américains. J’étais un grand fan de ce genre depuis mon enfance. De nombreuses images dans Slate proviennent de films américains et de mangas japonais. Par exemple, le ton du film et la bande-son sont inspirés des films de western.
Le design des personnages est inspiré des mangas japonais et du jeu-vidéo Yakuza.

Il y a un autre film qui m’a beaucoup inspiré. Il s’agit de Samurai X.
Samurai X a un style d’action totalement différent. Il n’y a pas de ralenti, ni de dague volante. Au lieu de cela, ils balancent l’épée très rapidement. Je veux dire… super vite.

Ji-hye Ahn est incroyable dans le film, au casting, est-elle arrivée avec la même rage que son personnage dans le film ? (Rire)
Question amusante. Non, elle est vraiment une personne différente en vrai. Elle est très calme. D’une certaine manière, elle a même l’air timide. C’est incroyable qu’elle devienne une personne totalement différente dans une scène d’action.

A-t-elle suivi un entraînement physique particulier et des sessions d’entraînement au katana pour le film ? Et, tous les acteurs ont-ils suivi les mêmes entraînements ?
Bien qu’au départ Ji-hye Ahn avait une bonne condition physique et une bonne maîtrise de l’épée, elle a dû endurer un mois d’entraînement infernal. Oui. Nous n’avons eu qu’un mois d’entraînement. C’est un film à petit budget. Nous n’avions pas le choix. Tous les acteurs, y compris Ji-hye Ahn, ont suivi 6 heures d’entrainement par jour, sauf le week-end.

Avait-elle une doublure cascade ?
Non, je le jure. Pas une seule coupure. Elle a tout fait toute seule. Tous les acteurs sont les mêmes. Ils ont fait toutes les scènes d’action eux-mêmes. Je ne voulais pas utiliser de cascadeurs. Si on les avait utilisés, les angles de caméra et les mouvements auraient été sérieusement limités. Je déteste ça. Je voulais montrer leur action avec le moins de coupures et de mouvements possibles. Pour cela, ils devaient faire leurs scènes d’action sans cascadeurs.

Le film a un joli message : persévérer pour obtenir ce que l’on veut, et devenir le héros de sa propre vie. C’est une morale forte, c’est ce que vous vouliez transmettre avec Slate ?
Oui. Nous sommes importants tels que nous sommes. Nous n’avons pas besoin d’essayer d’être important. C’est le vrai sens du mot héros. C’est un message que je voulais partager avec le public.

Merci au réalisateur Bareun Jo pour ce petit moment, et à l’équipe du BIFFF qui a permis cette rencontre.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *