Synopsis : Maxime est un célibataire endurci qui profite à fond de sa liberté mais il accepte que son frère quelque peu envahissant s’installe chez lui avec son furet. En parallèle, un couple de ses amis est en pleine démarche de procréation assistée. Il décide de les soutenir en allant faire un don de sperme anonyme. Mais manque de bol, peu de temps après, Maxime doit subir une vasectomie après avoir été mordu par le furet. Il réalise qu’il ne pourra jamais avoir d’enfant, et découvre que son don a été utilisé par Lisa Barrot. C’est une célèbre journaliste sur le point de se marier. Maxime essaie alors de se rapprocher d’elle.
Présenté en compétition au Festival de la Fiction 2021, Le Furet est une petite comédie rafraîchissante réalisée par Thomas Sorriaux, à qui l’on devait déjà les déjantées La Beuze et Les Dix Commandements avec Michaël Youn.
Aidé par les auteurs Christelle Parlanti et Stéphane Ribeiro, ils livrent ensemble un récit absurde et tendre à la fois, porté par des comédiens exceptionnels et hilarants.
Interview de Mathieu Madénian
Mathieu Madénian incarne donc Maxime, un premier rôle pour l’humoriste qui était entouré de proches et d’amis dans cette aventure. Un tournage dans une « ambiance fun » qui se devine au visionnage de Le Furet : « Le téléfilm est produit par mon ami Kader Aoun avec qui j’écris mes spectacles et les auteurs sont également des potes. J’ai trouvé le pitch marrant, les dialogues parfaits et, c’est mon premier rôle, de la pure comédie, sur une chaîne qui n’en fait pas, donc le défi était aussi marrant à relever. Ensuite, lorsque j’ai accepté, j’ai demandé à être entouré que de comédiens que j’aime. J’ai eu tout ça : Claire Keim, Booder, Nadia Roz ou encore Loïc Legendre. Quand tu travailles avec des gens talentueux, sur un scénario canon, produit et réalisé par des gens tout aussi talentueux, ça ne peut que marcher. ».
Et lorsqu’on lui demande s’il appréhendait de jouer un premier rôle, Mathieu Madénian relativise sur cette prise de risque : « Depuis la crise du COVID, nos métiers ne sont absolument pas risqués. Personne ne prend de risque dans ce que l’on fait. Au risque, on se plante, on se prend des bides (rire) et ce n’est pas grave. Les gens qui font des métiers à risques ce sont les soignants. On ne fait que du divertissement. ».
Le personnage de Maxime devient stérile suite à l’attaque du furet, un locataire imprévu après l’arrivée tout aussi impromptue de son frère (Booder). Célibataire endurci et sans enfant, c’est là que Maxime a un déclic et l’envie de devenir père. Un point commun que partage Mathieu avec son personnage : « Ce personnage, c’est un peu moi oui. Il me correspondait bien. Dans la vraie vie, tout mes potes ont des enfants. Mais finalement, Maxime n’est-il pas la personne la plus normale du groupe ? Son frère est à la ramasse, ses potes sont des barrés, Lisa (Claire Keim) est paumée et son mec est un enfoiré. Il n’y a que Maxime qui est dans la normalité. Il a juste fallu que je joue un peu du Mathieu Madénian. […] Bien-sûr que j’ai envie d’être papa, mais comme dans le téléfilm, l’envie d’être père est matérialisée quand tu rencontres la personne pour le devenir. ».
Dans les coulisses…
L’attaque du furet est la scène clé du téléfilm. Mathieu Madénian nous en raconte les coulisses : « J’étais attaché au lit, le furet quand il monte c’est une marionnette. Néanmoins, lorsqu’il glisse sous les draps, c’est un vrai furet pour avoir un véritable mouvement. Et les cris – même s’il n’y avait aucune chance qu’il me morde les testicules – étaient de vrais cris de frayeur. Je leur disais de se dépêcher à tourner cette scène (rire). J’avais aussi un système pour bouger un mécanisme avec mes jambes pour donner cette ampleur que l’on voit dans le film. ».
Pas de CGI pour le reste des scènes avec le furet. Simplement un technicien sur place et une marionnette : « Nous avions aussi un dresseur, qui a dressé le furet pendant un mois en l’appâtant avec de la nourriture et une sorte de cliquetis. Ensuite, par rapport au bruit, il sait qu’il y a de la nourriture et il vient où l’on veut. ». Un tournage avec des couacs comme s’en amuse Mathieu Madénian : « C’était parfois un calvaire. plusieurs fois, il n’allait pas où il fallait. On a mis pas mal de temps à tourner toutes les séquences où intervient le furet. ».
Mathieu & ses acolytes
Mathieu Madénian et Claire Keim se sont rencontrés sur le tournage d’Infidèle sur TF1 en 2019. Une amitié qui s’est poursuivie au-delà de ce moment de vie : « On a gardé des liens après cela. Et quand on m’a proposé Le Furet, il fallait une grosse comédienne à côté de moi, plus bankkable. Une chose normale si on souhaite avoir une production en prime. J’ai tout de suite pensé à elle. Ce qui est marrant, c’est qu’elle m’a appelé au moment où on me proposait le rôle. Elle me confiait qu’elle en avait un peu marre des drames et qu’elle voulait se tourner vers la comédie. Je lui ai envoyé le premier jet du scénario. Trois heures après elle me confirmait sa présence au casting. Le timing était parfait. ».
Mathieu Madénian ne tarit pas d’éloges sur le reste du casting, qui compose la famille et les amis de Maxime dont Nadia Roz et Loïc Legendre : « Nous ne l’avons même pas fait exprès, mais nous avons créé le futur couple de Scènes de Ménages : Nadia Roz et Loïc Legendre. Ils ont énormément de talent. C’est quelque chose qui me rend jaloux. Je les vois jouer avec une telle précision, ce sont des bêtes de comédiens. On en fait le couple qui se gueulent dessus, qui ont des jumeaux, sont débordés et ça marche super bien. C’est là que tu vois que ça fonctionne, quand tu as envie de voir leurs propres histoires en dehors de la nôtre. Nous avions également Juliette et Rodolphe, qui souhaitent avoir un enfant par insémination, ainsi que Nader et Rachel Arditi, tous des comédiens dingues. ».
Avis : Sacré Furet !
Bien que Le Furet soit finalement une œuvre simpliste dans sa structure narrative, l’absurdité des situations proposées et l’interprétation des comédiens principaux mais aussi secondaires, donnent à cette production une touche originale. Flirtant entre une narration rythmée de situations absurdes et la comédie romantique douce et délicate, Le Furet se savoure comme un bon petit plat.
Sans pour autant révolutionner le genre, le téléfilm de TF1 est suffisamment intelligent pour séduire un téléspectateur avide de drôlerie. Il y a des trouvailles humoristiques exaltantes et amusantes, qui servent à la fois les personnages et l’histoire. En effet, l’humour n’est jamais utilisé pour justifier un simple rire, il est aussi utile dans la construction personnelle des protagonistes et dans l’évolution du récit. Chaque scène comique amène à une transformation, un changement, qui en amène à une autre et fait ainsi progresser l’ensemble.
Mathieu Madénian fait un parfait looser. Il est cependant moins juste dans les scènes qui demandent un peu plus d’émotions et de sincérités. Néanmoins, il reste un excellent comique tout comme ses partenaires de jeu dont Booder, Nadia Roz ou encore Loïc Legendre, désopilants. Ensemble, ils imposent une rythmique comique charmante et une bouffé d’air frais dans les séquences « familiales » particulièrement difficiles à mettre en place.
Le Furet est empli de bonnes intentions et on le ressent à l’écran. Il n’y a aucune prétention mais au contraire une authenticité, une volonté franche d’offrir aux téléspectateurs un véritable moment d’évasion. Un pari réussi grâce à des dialogues savoureux, une mise en scène qui oscille habilement entre moments loufoques et émotions ainsi qu’une alchimie indéniable entre Mathieu Madénian et Claire Keim.
Le Furet, prochainement sur TF1.