DAVID BAN : PORTRAIT D’UN COMÉDIEN AUX MULTIPLES FACETTES

Auteur, compositeur, interprète, comédien, David Ban est la composition savoureuse entre le crooner à la voix grave et puissante et l’homme engagé pour les grandes causes de notre époque.
Nouvel album, pièce de théâtre, prochainement à l’affiche d’une production Netflix et actuellement dans la quotidienne de France 3 « Plus Belle la Vie », David Ban enchaîne les succès avec simplicité, humilité, en somme, avec la carrure des vrais artistes. Celui qui incarne aujourd’hui le milliardaire Valentin Carrier à la télévision est un comédien heureux et accompli. Retour sur un parcours atypique entre ces débuts dans le dessin, la comédie musicale et la télévision.

Il était une fois…

Avant de se lancer dans la comédie, David Ban se prédestinait à une carrière de dessinateur. Après un Bac Arts Plastiques, il intègre une école de dessin et devient même graphiste pendant un temps. En parallèle, et depuis le lycée, David Ban est à la tête d’un groupe de musique ska/rock/funk avec lequel il faisait d’abord des reprises avant de créer ses propres compositions. Ce groupe jouera d’ailleurs dans plusieurs cafés-théâtres et festivals… C’est là qu’il prendra goût à la scène. Le désir d’être au contact d’un public, de côtoyer directement et laisser une trace plus immédiate dans l’inconscient des gens fut plus grand. David Ban abandonne le dessin et se lance à corps perdu dans la musique.
Tout va se décanter quelques années plus tard, lors d’un stage à Nancy avec Richard Cross que le grand public découvrira grâce au télécrochet Star Academy (saisons 5, 6, 7). À l’époque, le professeur de chant collabore au sein de nombreuses comédies musicales et va bientôt débuter les castings pour la tournée « Roméo et Juliette » de Gérard Presgurvic. Il recherche un comédien pour reprendre le rôle de « Roméo » joué par Damien Sargue. C’est dans ce stage que Richard Cross repère le potentiel vocal de David et lui propose de passer cette audition, mais le rôle de « Roméo » sera finalement attribué à Vincent Niclo. Un an plus tard, la production le rappelle pour une nouvelle comédie musicale « Les Demoiselles de Rochefort ». Cette fois-ci, David Ban décroche le rôle et incarnera Guillaume Lancien (interprété par Jacques Riberolles dans le film de Jacques Demy). Au total, entre septembre 2003 et décembre de la même année, il ne fera pas moins de 84 représentations.

Sur « Les Demoiselles de Rochefort », il apprend la danse. Le chorégraphe du spectacle, Rheda, souhaitait faire danser tout le monde même les chanteurs.
Une expérience marquante pour David Ban : « J’avais déjà fait de la scène auparavant. Ce qui change, c’est qu’on se retrouve dans un cadre hyper professionnel. C’est ça le plus impressionnant. On est scruté, on n’a pas le droit à l’erreur. J’étais au taquet et une envie de prouver qu’on ne s’était pas trompé sur moi. Mais c’est vrai que c’est intimidant de rentrer dans un nouvel univers, où il y a des codes à connaître et à respecter. Et puis, il y aussi les séances en studio, la promo, etc. C’est très différent des concerts que je pouvais donner avec mon groupe. J’ai donc appris ici à me familiariser avec le milieu. ». Si Les Demoiselles n’a pas été un énorme succès, il est néanmoins repéré par le directeur de casting des plus grosses comédies musicales françaises Bruno Berberes, qui lui ouvre les portes. David Ban enchaînera alors par la suite avec Sol En Cirque de Zazie, Grease de Jim Jacobs, Hair de James Rado mais aussi Flashdance, 1789 : Les Amants de la Bastille (Danton), Les Trois Mousquetaires (Porthos) et récemment Bernadette de LOURDES.

Il parle sans complexe de ses caractéristiques physiques qui ont séduit ou non, certains casteurs. Sa voix, sa corpulence et le fait d’être chauve n’a pas toujours été un atout : « J’ai souvent été casté pour jouer des rôles d’hommes forts, grande gueule, rigolos, bons vivants, comme Danton. C’est aussi pour ça que Gérard Depardieu à jouer à la fois Danton et Porthos, les rôles que j’ai interprétés aussi. Je pense que les casteurs ont vu ça en moi. J’ai une grosse voix, une carrure assez costaud et ils n’ont pas hésité à me choisir alors que j’étais chauve. Sur Grease, par exemple, ils m’ont mis une perruque. Sur Les Amants de la Bastille, ça a été un petit combat. Dove Attia avait du mal à se projeter. Il s’est également posé la question de savoir si pendant la promo, je devais mettre une perruque ou non (rire). Les gens ne sont pas idiots, ils savent faire la différence. C’est un peu dommage de penser comme ça, et c’est assez récurrent en France. Parfois, on passe à côté d’artistes incroyables avec cette mentalité. Sur Les Trois Mousquetaires en revanche, la question ne s’est jamais posée. Les metteurs en scène québécois n’ont pas tergiversé, il me voulait et c’est tout ce qui comptait pour eux. ».

Pour Plus Belle la Vie, il confie : « Pour l’anecdote, il y avait une interrogation par rapport à mon physique. Eric Henon, le coach sur la série, s’est battu pour m’imposer. À la base, il cherchait plus un look à la Richard Gere, l’intrigue étant inspirée du film Pretty Woman. La production, elle, avait peur qu’en costard-cravate, j’ai l’air d’un mafioso. Ça, je l’ai appris 20 minutes avant de tourner, imaginez la pression (rire). Finalement, il ne regrette pas. ».

Sur Grease, il rencontrera son agent qui lui offrira son premier casting télé. En 2009, David Ban intègre la série de Jean-Pierre Hasson et Olivier Thiébaut « Chante ! » pour une récurrence. Là-bas, il apprend encore à se perfectionner, à développer de nouvelles compétences : « C’est un peu comme avec toutes les quotidiennes. On arrive, ça va vite, il faut être efficace parce que nous n’avons que trois prises (champ, contre-champ, plan large). Ça m’a permis de me familiariser avec cette discipline. La première chose, c’est se désinhiber de la caméra. Techniquement, il faut savoir se placer mais, rapidement, cela doit devenir des automatismes pour le mettre au service du jeu. Puis, oublier l’image que l’on va renvoyer car, on se juge souvent quand on est devant la caméra et on peut perdre ses moyens. Chante ! a été une bonne école pour ça. Sorti de là, c’est plus facile ensuite pour les castings. On appréhende moins. ».
Une expérience télévisuelle, qui sera la première d’une très longue liste. Entre 2010 et 2021, le comédien enchaînera des rôles dans des séries télévisées à succès telles que Candice Renoir, Capitaine Marleau, Scènes de Ménages, Munch, Skam, Le Bureau des Légendes, Luther et Clem.

Plus Belle la Vie : jouer les play-boys milliardaires

Le regard rieur et le sourire coquin, le play-boy milliardaire Valentin Carrier est la nouvelle coqueluche des fans de Plus Belle la Vie. Arrivé au Mistral il y a un an, le personnage qui a chamboulé le petit monde de Lætitia est devenu en l’espace de quelques mois un phénomène. A chacune de ses apparitions, c’est un mélange de fous rires et d’émotions qui traversent la célèbre place de Marseille et nos écrans.
David se souvient de son casting. Au départ, il avait été appelé pour un autre rôle : « J’ai casté plusieurs fois pour PBLV, une dizaine de fois il me semble. Récemment, j’avais été choisi pour jouer le kiné de Luna. Pour des raisons de planning, ça n’a pas pu se faire. Je le trouvais super ce personnage. Mon père était aussi en fauteuil roulant et il y avait une cohérence, une résonance avec ma vie privée. Je voyais parfaitement comment j’aurai pu le jouer. Un an après, on m’a appelé pour une intrigue d’un mois et demi dans le rôle de Valentin. ».

Il reviendra pour trois intrigues supplémentaires : La villa Rosa, La Saga de l’Été et « Les Mariages ». Cela, il le doit en partie grâce au succès de son personnage auprès du public. Pourtant, au départ, ce protagoniste fort qu’est Valentin n’a pas convaincu quelques spectateurs suspicieux : « Je voyais des commentaires, directement tranchants. Pour certains, tu es aristocrate, tu es bourgeois donc, tu es un con, un magouilleur, un trompeur. Je trouvais ça intéressant de montrer que l’on peut venir d’un autre milieu et avoir des valeurs, être quelqu’un de bien. Valentin n’a jamais pris personne de haut. Certes, il a une façon de parler un peu châtiée, pour autant il a du respect pour les autres. Heureusement, c’est une minorité. Énormément de fans ont apprécié Valentin et c’est peut-être pour ça que je suis revenu si souvent. ».
Le comédien a un « vrai attachement » pour Valentin Carrier qui lui offre par la même occasion la possibilité d’ouvrir sa palette de jeu : « Ce qui est génial avec ce personnage, c’est que ça me change des autres rôles que je peux avoir de par mon physique où on m’attribue souvent des rôles de flics, de voyous, en tous cas, de ce registre-là. Avec Valentin, je peux montrer une nouvelle facette de ce que je sais faire et rentrer dans un personnage très distingué où tout tient dans la tenue du corps et le côté classieux des costumes trois pièces. Après, je dois utiliser tous ces outils pour faire une proposition d’un Valentin atypique, drôle, car il a justement cette particularité d’être drôle malgré lui. Il a cette joie de vivre, c’est une personne profondément humaine. ».
Pour créer son personnage, il confie s’être « un peu inspiré de Roger Moore, de son côté british et de Pierce Brosnan dans Les Enquêtes de Remington Steele avec ce langage très précieux. ».

Une belle amitié

Sur le tournage, la rencontre avec Caroline Riou est un coup de foudre artistique. Les deux comédiens matchent tout de suite et une belle amitié se noue : « On a un peu la même énergie, dans la comédie mais pas que. Nos deux personnages naviguent entre comédie, émotion et action avec la saga. On peut les mettre partout ces deux-là. Ce sont leurs différences qui, au final, font leur force. J’aime aussi le fait que ce ne soit pas un couple installé, qu’il y ait des rebondissements constants dans leur histoire. » raconte David Ban.
Une affection qui se poursuit en dehors des plateaux de tournage puisqu’il proposera à Caroline d’enregistrer avec lui le single « On se dit Vous, on se dit Tu », qui sortira en mai 2021 et dont le clip est disponible sur la chaîne Youtube de David Ban. La chanson est également disponible sur son nouvel album 3, 2, 1.

« Je préparais entre temps un nouvel album. Cette chanson ne devait même pas apparaître dans mon second album. Après notre première intrigue, on a enregistré pour délirer une reprise de « J’ai encore rêvé d’elle ». Je poste la vidéo sur Facebook et on atteint le million de vues. J’avais cette chanson « On se dit Vous, on se dit Tu » qui traînait sur la table depuis 15 ans. C’est un duo, et il me fallait une comédienne car ce n’est pas qu’une chanson, c’est aussi joué. Dans PBLV, Valentin dit à Lætitia pour blaguer après lui avoir fait l’amour : « on ne va pas se tutoyer, on va se vouvoyer ». Je trouvais qu’il y avait une corrélation entre cette scène et ma chanson. Je lui ai proposé cette chanson et nous l’avons enregistré à Marseille, tout comme le clip qui a été réalisé là-bas. Et ça fonctionne à merveille. Puis, comme je ne pensais pas revenir dans la série, l’idée de terminer notre collaboration avec Caroline de cette manière me plaisait. ».

L’origine du titre de l’album est aussi un clin d’œil à une séquence tournée avec Lætitia : « Avant d’embrasser Laetitia, Valentin lui dit qu’il va l’embrasser dans 10 secondes et fait un décompte 3, 2, 1 et il l’embrasse. ». Un titre que les fans ont validé sur les réseaux sociaux, après un sondage.

Bonjour Ivresse : nouveau défi

Depuis quelques semaines, David Ban s’est lancé un nouveau défi : le théâtre. Il est aujourd’hui à l’affiche d’une comédie qui tourne en France depuis plus de 10 ans, « Bonjour Ivresse », où il interprète l’ami d’enfance de Benoît, Raphaël. Une pièce dans laquelle Benoît (Frank Le Hen, également metteur en scène de Bonjour Ivresse) retrouve son coffre à jouets une liste de choses qu’il s’était promis de faire avant ses 40 ans. Problème : il a 40 ans demain ! Entre sa sœur coincé, sa meilleure amie alcoolique mondaine assumée et un invité surprise, il va passer une soirée d’anniversaire explosive et pleine d’ivresse au milieu de ses secrets et souvenirs d’adolescents.

Il se souvient de la manière dont il a rejoint le projet : « Je suis parrain d’une association du Syndrome de Moebius et j’ai rencontré Frank Le Hen via une soirée pour cette association puisqu’il est aussi engagé dans cette cause. L’envie de faire du pur théâtre, de la comédie, me taraude et Frank l’a senti. Il a remonté la pièce en juillet et il m’a appelé pour incarner Raphaël en octobre dernier après le départ de Cyril Garnier. En juillet, étant sur la saga de l’été, je ne pouvais pas me libérer. J’ai appris le rôle en cinq jours, car j’avais un créneau et je ne voulais pas le louper. Je suis ravi car c’est une pièce hilarante, qui aborde beaucoup de thèmes sociaux : l’homosexualité, le harcèlement, etc… Mais ça reste une pièce très légère. Les gens sont morts de rire et ça fait du bien d’entendre et de voir un public en salles après un an de Covid. ».

Bonjour Ivressese joue actuellement à L’Apollo Théâtre (Paris) jusqu’à fin décembre.

Les dates :
. Samedi 27 novembre : 21h30
. Samedi 4 décembre : 17h30 et 21h30
. Samedi 11 décembre : 21h30
. Samedi 18 décembre : 17h30 et 21h30
. Mercredi 29 décembre : 20h30
. Jeudi 30 décembre : 20h30
. Vendredi 31 décembre : 20h30

Réservations ici. Ou sur toutes les billetteries en ligne.

Et le cinéma dans tout ça ?

Après quelques apparitions au cinéma dans Epouse-moi mon pote de Tarek Boudali, Le Lion de Ludovic Colbeau-Justin et cette année Alors on danse de Michèle Laroque, David va obtenir son premier « grand » rôle. Il sera prochainement à l’affiche de la nouvelle production estampillée Netflix, réalisée par un réalisateur et des acteurs de renommée internationale. Pour l’instant, il ne peut ni dévoiler le titre du film, ni même les noms de l’équipe technique et des comédiens avec qui il partagera l’écran, néanmoins il confirme jouer le rôle d’un « méchant ».

L’association

L’Association Syndrome Moebius France est une association créée en 1997 qui aide les personnes atteintes à créer des liens entre les familles touchées par cette maladie, informe et sensibilise le public à travers les médias, aide au diagnostic précoce du Syndrome de Moebius et participe à la création d’une association européenne de Moebius.
Au total, 200 personnes sont atteintes du Syndrome de Moebius en France et Belgique. 600 dans le monde. Une maladie rare, mais dont il est essentiel de faire la lumière.

Pour faire un don à L’Association Syndrome Moebius France, cliquez ici.

David Ban est aussi engagé dans la lutte contre les violences faites aux femmes. En tant qu’artiste, c’est donc naturellement par la musique qu’il combat les injustices. En février dernier, il sort le single « Elle », une ode à la Femme.
Enfin, il est un des nombreux parrain de l’association « ELA », dont Zinedine Zidane est le fer de lance.

Ci-dessous, le nouveau single et le clip de David Ban « Si l’on parlait de nous » :

Crédits photos : Aficia, Suliane Thiriet, Plus Belle la Vie

4 commentaires sur “DAVID BAN : PORTRAIT D’UN COMÉDIEN AUX MULTIPLES FACETTES

  1. David Ban, un artiste que j’apprécie énormément, que je considère comme un grand frère, un ami. Je le suit depuis Grease, et il m’épate à chaque fois par sa faculté de faire pleins de choses sans jamais s’ennuyer, un boulimique, hyperactif. Il prend du plaisir et donne du plaisir. C’est aussi un homme au cœur tendre, avec un grand cœur, un artiste avec un grand A, humble, bienveillant un homme top tout simplement. Je vous conseille vivement de le suivre sur ses réseaux sociaux et d’aller voir ses concerts, c’est une bouffée d’air frais cet homme. Vous repartez avec la banane au lèvres et la sensation d’avoir passé un moment avec un pote à jouer de la guitare plutôt que d’être aller voir un simple chanteur derrière son micro. David est loin d’être un simple chanteur ce n’ai pas n’importe quel concert, c’est un One man show musical 😁👍. Allez y le voir

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