Après Alice Nevers, Jean-Michel Tinivelli revient à la télévision dans une nouvelle fiction atypique : Simon Coleman. Dans ce téléfilm, Jean-Michel Tinivelli y incarne Simon Coleman, flic parisien, spécialiste des missions d’infiltration. Suite à la mort brutale de sa sœur et de son beau-frère, Simon se voit confier la garde de ses neveux.
L’acteur Jean-Michel Tinivelli se confie sur ce nouveau rôle à la télévision, son travail sur la série et sa collaboration avec Nicolas Copin, le réalisateur.
Qu’est-ce qui vous a convaincu d’accepter le rôle de Simon Coleman ?
Lors du Festival de la Fiction à La Rochelle en septembre dernier, le producteur de Simon Coleman, Richard Berkowitz, m’interpelle en me disant qu’il fallait absolument qu’on se parle. Nous nous quittons sur cette phrase et nous nous recroisons plusieurs fois mais sans jamais discuter de ce projet dont il souhaitait me parler. Puis, grâce à un heureux hasard, nous finissons par nous revoir et il m’évoque cette fiction « Simon Coleman » pour laquelle il voudrait que je sois le rôle principal. Il me parle de série et, de suite, je trouvais que c’était une super idée. Il m’envoie alors le texte et c’était différent de ce que j’avais fait jusqu’à présent. Certes, c’était encore un flic mais ce Simon a quelques trucs en plus. Je savais que je pouvais aller au-delà et proposer autre chose. De ce fait, on peut plus facilement orienter des idées sur la direction à prendre en tant qu’acteur. Le petit plus aussi, c’est que le tournage avait lieu en province. Je sortais de Paris. Dans les enquêtes, ça change notre façon de jouer, d’être dans l’espace. Puis, il y a l’aspect familial et ces enfants. Habituellement, dans les séries comme celles-ci, il n’y a que des petits fragments de vie personnels. Dans un 52min, c’est difficile de caser l’enquête et la vie privée, c’est un casse-tête pour tout le monde. Là, il y avait davantage de place pour la famille. On sort de cette structure classique. Les enfants permettent également de trouver des situations inédites, comiques, d’émotions, etc. Tout ça m’a beaucoup plu.
Au niveau du caractère, Simon Coleman est différent de Fred Marquand qui était plus soupe au lait, avec un peu de mauvaise foi. Tandis que Simon est plus solaire, de bonne volonté, avec un côté sale gosse. Il est sûr de lui, tout le contraire de moi. Je suis très anxieux. Simon est feel-good, il maîtrise la situation, mais en apprenant le décès de sa sœur, il va être touché, être déstabilisé avec ce nouveau rôle de chef de famille. Lui qui ne doute jamais va commencer un peu à douter. Mais il va tout quitter pour l’amour des enfants. C’est un positif. Il y a néanmoins, une qualité qu’on retrouve chez ces deux personnages, c’est d’être profondément humain. J’aime ces personnages comme Simon qui sont des personnages ordinaires qui vont devenir extraordinaires. Ce n’est pas un héros d’ailleurs, c’est un anti-héros, à mon avis. Quand on regarde la définition de « héros », c’est une personne sans défaut. Or, Simon, il en a plein. Mais sa solarité, fait qu’on s’attache très vite à lui. […] Je déteste les héros trop lisses, ils sont agaçants et je pense qu’ils agacent tout le monde. Les gens, à mon avis, vont se marrer avec ce personnage de Simon, par son attitude, sa manière d’enquêter et les situations rocambolesques qu’il va vivre avec les enfants.
« Simon va devoir apprendre à s’ouvrir pour rencontrer aussi la part de féminité qui est en lui. C’est intéressant car on va venir bousculer les codes du flic un peu viril, à grosse voix ».
Comment avez-vous travaillé ce nouveau personnage, sa gestuelle, sa démarche, sa façon de parler ?
Nous n’avons pas eu trop le temps de s’attarder sur ces questions-là, car c’était très rapide. Alors, on réfléchit un peu en amont, bien entendu. Simon et moi avons déjà quelques points en commun : nous sommes célibataires, quadragénaires et sans enfants. Ensuite, sur le tournage, je me suis laissé porter par les situations, je me suis dit « sois généreux, respire et laisse-toi faire, vois ce qu’il se passe ». J’ai travaillé instinctivement en ayant appris mon texte avant. Pour le reste, c’est en respirant les phrases et le texte qu’on rentre dedans et que la gestuelle, la posture s’impose naturellement. C’est comme ça que j’aborde les choses. Mais pour en revenir à ce que je disais avant, nous avons vraiment peu de temps pour avoir ce recul-là et penser à tout ça. Il faut juste bétonner le texte.
De plus, je savais que j’aurai une place pour l’improvisation puisque j’allais tourner avec des enfants. C’était toujours difficile de tourner avec des enfants, mais ils ont été extraordinaires.
Est-ce qu’il y a malgré tout des personnages de flics qui vont ont inspiré pour composer le rôle de Simon Coleman ?
Columbo. J’aime tellement ce personnage, il m’a tellement fait rire. C’est toujours un plaisir de revoir des rediffusions. Ce type de personnages-là m’amuse. C’est ça qui a fait le succès de la série, la façon dont il va à contre-courant des procédures habituelles. Dans un autre contexte, j’ai pensé aussi à la série « Madame est servie ». C’est un ancien joueur de baseball, qui se retrouve seul avec sa fille suite au décès de sa femme et devient homme à tout faire pour une famille. C’est rigolo. Toutefois, et pour en revenir à la façon dont j’ai travaillé le personnage en amont, je me suis imaginé un backgroud pour Simon. Je me suis dit que cet homme avait tout misé sur sa carrière professionnelle car sentimentalement, il avait eu un échec. Il était donc attaché à cette famille puisqu’il n’a personne d’autre. C’est d’ailleurs peut-être pour ça que sa sœur lui confie la garde de ses enfants. C’est un coureur de jupons, mais il a dû tomber amoureux à un moment. Sans doute, un déçu. Ainsi, il s’est plongé dans le boulot. Simon va s’ouvrir pour rencontrer aussi la part de féminité qui est en lui. C’est intéressant car on va venir bousculer les codes du flic un peu viril, à grosse voix.
Il y a des scènes très émouvantes dans ce téléfilm. Qu’est-ce qu’on va chercher au fond de soi pour jouer le deuil avec sincérité ?
Je pense qu’il faut être ouvert, généreux et disponible avec chaque sentiment. Que ce soit des scènes amusantes ou émouvantes, il faut se mettre à nu. Bien sûr, c’est difficile. On pense à quelque chose de proche et on essaie de s’accrocher à ça. Je ne sais pas trop l’expliquer, car chacun à des façons différentes de gérer ces moments-là. L’important, c’est d’être au même point de rendez-vous, de l’exprimer et que les autres le ressentent. Il n’y a pas de préparation, qu’est-ce qu’on pourrait préparer d’ailleurs ? Il y a des gens qui écoutent de la musique, j’ai même vu des acteurs répéter des phrases. Je pense qu’il faut y aller instinctivement, tout en étant dans la vérité, la simplicité. Parfois, on peut se faire surprendre par l’instant.
« Ce fut aussi une belle rencontre avec le réalisateur Nicolas Copin et son équipe ».
De quelle façon avez-vous réussi à créer une alchimie avec les trois acteurs qui jouent vos neveux et nièces (Romane Libert, Lilie Sussfeld et Noam Kourdourli) ?
Quelques achats de bonbons (rire). Puis, il faut garder une part d’enfant. J’étais très content d’être avec eux, je les regardais jouer, je les observais, je les écoutais. Il faut être à leur écoute dans le jeu, notamment pour se caler à leur proposition, à ce qu’ils avaient imaginé, eux, pour les séquences où l’on évoque le décès de leur mère. Ils sont toujours justes.
En lisant le scénario, j’avais une appréhension car le film débute par un drame. Le challenge était donc de retrouver rapidement de la vie dans tout ça. Il y a des séquences tristes tout au long du film, des rappels au deuil, mais la qualité du téléfilm est que les scénaristes rebondissent avec des situations comiques ou cocasses qui permettent de ramener de la vie, du soleil dans cette histoire qui, de prime abord, est triste.
Vous aimeriez continuer à jouer Simon Coleman dans une future série ?
Il y a une très belle esquisse et je serai très heureux de pouvoir poursuivre l’aventure, de m’amuser à jouer Simon Coleman. Nous avons formé une jolie tribu et, ce fut une belle rencontre avec le réalisateur Nicolas Copin et son équipe. Ils ont envoyé une bonne dynamique. J’espère que les téléspectateurs seront au rendez-vous et prendront plaisir à regarder cette fiction. Ce sera grâce à eux qu’on pourra envisager l’avenir et faire évoluer le personnage de Simon Coleman. On parlait de préparation, si une série est programmée, on pourra se réunir avec les scénaristes, évoquer ses propres envies, discuter afin d’avoir une progression. Ce qu’on faisait sur Alice Nevers, par exemple.
AVIS
Synopsis :
Policier parisien habitué à couvrir de dangereuses missions sous couverture, Simon Coleman se voit confier la garde de ses neveux après la mort brutale de sa sœur et de son beau-frère dans un tragique accident. Contraint de déménager dans le sud de la France pour s’occuper des enfants, ce célibataire jusqu’alors sans attache parviendra-t-il à se plier à une vie de famille rangée et trouver ses marques dans un commissariat de province ?
Simon Coleman est le prochain flic à débarquer sur le petit écran. Et France 2 mise gros avec ce nouveau héros puisque l’objectif pour la chaîne est de transformer cette fiction en une série. Incarné par Jean-Michel Tinivelli, Simon Coleman est un personnage moderne et ambitieux, que vous allez adorer !
Super flic, super tonton
Il y a chez Simon Coleman une sincérité éclatante, que ce soit dans la justesse d’interprétation des comédiens.nnes que dans la réalisation de Nicolas Copin. Le jeune réalisateur s’empare de ce téléfilm et y orchestre une symphonie policière haletante saupoudrée d’un drame familial touchant. Car au-delà de l’aspect policier, Simon Coleman est avant tout une histoire familiale, où ce super flic parisien, solitaire et sentimentalement isolé, se retrouve avec la lourde tâche d’élever les enfants de sa sœur, décédée suite à un terrible accident. C’est alors toute une progression narrative et une évolution autour de ce drame, que la fiction opère sa magie. Sans tronquer la réalité du deuil, Nicolas Copin offre une authenticité visuelle à ses images et à sa mise en scène. Nicolas Copin va chercher dans l’œil de ses acteurs une vérité, qu’il capte admirablement avec sa caméra pour la retranscrire à l’écran dans une sublime avalanche de sentiments. Toutefois, nulle question de réaliser une fiction déprimante. Le téléfilm oscille entre le drame personnel, l’enquête policière… et la comédie. Un numéro d’équilibriste maîtrisé et une écriture intelligente qui donne à Simon Coleman une couleur unique dans la production française et notamment dans le genre policier, éculé ces dernières années. Simon Coleman dégage une fraîcheur, une drôlerie sympathique et une volonté farouche de vivre malgré les drames. Pour cela, les scénaristes ont ajouté des situations cocasses, comiques et des séquences d’une joyeuseté naïve, qui ajoutent à la fois de la vie et un aspect humoristique libérateur presque salvateur au récit.
Puis, il y a la manière dont Simon enquête. Cette façon de faire est assez proche de ce qu’on pouvait retrouver dans Columbo, que Jean-Michel Tinivelli a cité, mais aussi de Patrick Jane dans le Mentalist. Simon Coleman a une confiance, une nonchalance, une attitude hors cadre et un œil observateur, des caractéristiques référencées que le public apprécie. Néanmoins, cela n’empêche pas Simon Coleman d’avoir sa propre identité, son propre caractère, son propre visuel. Sa carapace, son humanité, son dévouement envers sa famille, son charme, la tendresse de son regard et son dynamisme pétillant créent aussi l’attache émotionnelle dont le téléspectateur a besoin. Car la difficulté de créer un nouveau « héros », c’est que le public y adhère. Les scénaristes l’ont bien compris et ont ainsi composé un vrai personnage empathique, émouvant, en reprenant certains codes bien huilés et ça fonctionne. Notre envie à la fin ? Revoir Simon Coleman !
Conclusion
Une enquête policière rondement menée, une histoire intime bouleversante, le tout parsemé d’une petite touche de comédie, Simon Coleman a tous les ingrédients pour devenir le prochain succès de France Télévisions. Au travers une réalisation magnifiée par Nicolas Copin et une écriture ciselée, ce téléfilm introductif donne un second souffle à la fiction policière en France.
Mention spéciale à l’interprétation des trois jeunes comédiens Romane Libert, Lilie Sussfeld mais surtout de Noam Kourdourli, poignant.
Vous pouvez retrouver mon interview du réalisateur Nicolas Copin, ici.
Simon Coleman sera diffusé le 15 juin sur France 2.
Credo che Jean-Michel Tinivelli sia perfetto nel ruolo di Simon Coleman.
Auguri perché questo telefilm diventi una serie televisiva.