BUZZ L’ÉCLAIR : LE RANGER DE L’ESPACE DÉBARQUE AU CINÉMA ET IL VIENT EN PAIX

Il a accompagné notre enfance et nous a séduit avec ses lasers, ses ailes aérodynamiques et ses gadgets en tous genres, Buzz l’Éclair était le jouet par excellence dans les années 90. Aujourd’hui, il revient au cinéma dans un film qui lui est consacré, après plusieurs années de développement. Le cœur de ce projet devait répondre à une obsession, celle du réalisateur Angus MacLane : Quel film Andy Davis avait vu pour s’intéresser autant à cette figurine d’action ? Ainsi est né le projet « Buzz l’Éclair », un spin-off pour raconter les origines du célèbre Ranger de l’Espace.

Synopsis :
Mêlant science-fiction, action et aventure, le film Disney-Pixar BUZZ L’ÉCLAIR, raconte la véritable histoire du légendaire Ranger de l’espace qui, depuis, a inspiré le jouet que nous connaissons tous. Après s’être échoué avec sa commandante et son équipage sur une planète hostile située à 4,2 millions d’années-lumière de la Terre, Buzz tente de ramener tout ce petit monde sain et sauf à la maison. Pour cela, il peut compter sur le soutien d’un groupe de jeunes recrues ambitieuses et sur son adorable robot de compagnie, Sox. Mais l’arrivée du terrible Zurg et de son armée de robots impitoyables ne va pas leur faciliter la tâche, d’autant que ce dernier a un plan bien précis en tête…

Un film justifié ?

À l’annonce d’un film Buzz l’Éclair, l’une des premières craintes pour les amoureux de la licence Toy Story était de savoir si un film centré sur le Ranger de l’Espace serait cohérent avec la franchise à jouets. Dans Toy Story 1, il n’est jamais question d’un long-métrage ou d’un quelconque astronaute qui aurait inspiré Buzz même si Woody le suggère lors d’une scène de dispute avec son rival : « Tu n’es pas le vrai Buzz l’Éclair ». Mais à cette époque, rien ne laisse envisager que les créateurs du jouet Buzz dans Toy Story ont été influencés par un personnage fictif en particulier. Buzz découvrira ensuite un peu plus tard chez Cid, au travers une banale publicité à la télévision, qu’il n’est effectivement qu’un jouet, qu’il en existe des milliers d’autres comme lui et que son ami le cow-boy avait raison : « Tu es un pantin articulé, tu n’es qu’un jouet en plastique ».
Dès lors, comment justifié un film sur un jouet ?

Angus MacLane répond à cette interrogation au début du film en justifiant sa production avec une phrase d’accroche. Simple mais efficace. Elle permet ainsi de glisser le spectateur dans la peau d’Andy et de voir le film de son point de vue. Une manière intelligente de ramener aussi le public en 1995, à l’âge d’Andy donc, et de comprendre pourquoi ce jeune garçon tenait tant à recevoir un Buzz pour son anniversaire et pourquoi nous aussi, peut-être, étions fans de lui.

C’est toute la finesse de ce spin-off, jouer sur la nostalgie, tout en se détachant de la saga Toy Story pour offrir au film sa propre identité scénaristique et visuelle.

Une épopée mais aussi une odyssée rétrospective, où Buzz doit constamment regarder en arrière pour avancer. Son aventure est un oxymore. C’est en s’accrochant à son passé et sa mission principale, qu’il orchestrera son futur et déterminera ses nouveaux objectifs de vie.

L’histoire tragique d’un Ranger de l’Espace

Dans Buzz L’Éclair, notre Ranger de l’Espace arrive sur une planète inconnue et se réveille de sa cryogénisation afin d’inspecter les lieux comme sa mission le lui indique. Très vite, en explorant les environs, Buzz et deux de ses coéquipiers font face à la faune hostile de cette planète et décident de la quitter en hâte puisque dangereuse et inhabitable. Aux commandes du vaisseau, Buzz prend une décision qui anéantit leur chance de repartir sur Terre. Tout l’équipage est donc coincé sur cette planète. Rongé par la culpabilité, il tente de réparer son erreur afin de quitter cet endroit une bonne fois pour toutes. Et pendant que chacun semble vouloir vivre une vie normale, Buzz, lui, s’y refuse.

Une bataille contre « le temps ». Voilà la véritable dramaturgie du film et le véritable ennemi de Buzz. C’est le temps qui le pousse à créer ses propres démons, au sens propre comme au sens figuré. Se faisant, Buzz se démarque totalement de sa version « jouet » au ton plus léger et que les différents réalisateurs (John Lasseter, Lee Unkrich et Josh Cooley) prenaient un malin plaisir à tourner en dérision. C’est là tout l’intérêt du film, dévoiler les raisons pour lesquelles Andy voulait un Buzz. Angus MacLane donne la réponse en mettant en scène le parcours d’un homme qui a suscité l’admiration d’Andy et ses amis, de par son caractère déterminé, ambitieux, héroïque mais avec des failles, des facettes profondément humaines, vulnérables et tiraillé par ses doutes et ses échecs.

Buzz est la somme de tout ce qui compose un vrai héros de cinéma et qu’on ne voit plus que très rarement sur grand écran. Il emprunte des caractéristiques à des héros des années 80/90, comme Flash Gordon ou Indiana Jones, lesquels jonglaient entre trait d’humour peu conventionnel et sens infaillible du devoir. Le réalisateur mêle à cela des visuels retro des années 70/80 et des images futuristes, lorgnant entre La Guerre des Étoiles et Interstellar. Un hommage au cinéma qui insuffle à Buzz l’Éclair cet aspect unique et épique à l’épopée du Ranger.

Une épopée mais aussi une odyssée rétrospective, où Buzz doit constamment regarder en arrière pour avancer. Son aventure est un oxymore. C’est en s’accrochant à son passé et sa mission principale, qu’il orchestrera son futur et déterminera ses nouveaux objectifs de vie.

Une équipe de bras cassés

Pour accompagner Buzz dans sa mission périlleuse, ce dernier sera épaulé par un animal de compagnie et trois protagonistes aux personnalités hauts-en-couleurs : Izzy Hawthorne, la meneuse de la Zap Patrouille Junior, une équipe de volontaires qui s’entraînent pour devenir un jour les protecteurs de la petite société qui prend forme sur la planète, Darby Steel, le pitre de l’équipe et Mo Morisson, la plus âgée de l’équipe, au caractère bien trempé et ayant passé quelques années en prison.

Ces personnages secondaires, maladroits mais tendres, apporte une plus-value comique et contraste avec le ton sérieux de Buzz. Les séquences loufoques et les dialogues benêts procurent une fraîcheur au film d’Angus MacLane, un charme affriolant qui magnifie ce road-trip. Mais au-delà de la comédie, l’ajout de ces protagonistes n’est pas anodin. Planter Buzz dans une « maigre résistance » face à Zurg, ouvre une autre voie où s’opposeront plusieurs façons de penser, de raisonner et mettront en lumière certains conflits intérieurs qui affectera aussi bien l’ensemble de l’équipe que Buzz lui-même. Amener le drame par la comédie. Une direction maligne, qui apporte dans un second temps une dimension dramaturgique forte, avec des backgrounds et des enjeux sincères.

En effet, chacun de ses futurs Rangers de L’Espace devra s’extraire de ses peurs, de ses angoisses et des préjugés auxquels ils sont confrontés pour avancer et devenir une nouvelle version d’eux-mêmes. Avec Buzz à leur côté pour terrasser le terrifiant Zurg, ils parviendront à transcender leurs faiblesses en une force commune insoupçonnable. Car c’est l’autre propos du film, le travail d’équipe. Bien que le film soit centré sur Buzz, cette bande de bras cassés contribue largement à l’intrigue et font également évoluer Buzz et sa vision des choses.

Sox, le nouveau coup de génie marketing de Disney

Depuis quelques années, l’industrie Hollywoodienne pense certaines de ses grandes sagas comme des objets marketing et non plus comme des objets cinématographiques. Les space-opera tels que Star Wars, par exemple, sont aussi pensés en ce sens. Outre le marketing de la nostalgie, on y introduit dans l’écriture scénaristique toutes sortes de créatures ou de robots ultra-mignons – BB-8 (Star Wars : Le Réveil de la Force), Les Porgs (Star Wars : Les Derniers Jedi) ou encore Baby Yoda (The Mandalorian) – pour faire vendre des jouets et/ou des peluches à leur effigie. Si on peut contester cette façon de réfléchir des films ou des séries, force est de constater que cela fonctionne. L’intelligence marketing du XXIème siècle est redoutable ! Et avec Buzz L’Éclair,nous sommes de nouveau pris au piège avec l’arrivée de ce petit chat offert à Buzz, Sox.

Avec son regard attendrissant, ses grands yeux verts, sa démarche joyeuse et sa voix robotiquement charmante, Sox est LA coqueluche du film et vole parfois la vedette à l’ensemble de la Zap Patrouille et à Buzz. Vous pouvez le parier, en sortant de la salle, vos enfants vous demanderont un Sox. Mais au-delà de sa mignonitude, Sox a également une utilité scénaristique. Il n’est pas simplement l’objet séduisant pour les enfants, ce petit chat est aussi plein de ressources et sera un allié de taille pour Buzz dans ses péripéties pour sauver ses coéquipiers.

Porté par la voix enchanteresse de Michaël Gregorio, Sox s’offre cette part d’humanité dont ce héros à 4 pattes avait besoin pour conquérir le cœur des petits et des grands.

Conclusion

Space-opera enivrant, chaleureux et émouvant, Buzz L’Éclair nous ramène avec nostalgie à notre âme d’enfant. Un film qui se justifie et dont on retiendra la dimension épique et les qualités visuelles.

Buzz l’Éclair sortira le 22 juin au cinéma.

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