NOTRE-DAME, LA PART DU FEU : BRÛLER SES DÉMONS INTERIEURS… ET RENAÎTRE

Le 19 octobre prochain, Netflix France dévoilera sa nouvelle production française, Notre-Dame, la part du feu, une série de six épisodes adaptée du roman de Romain Gubert « La Nuit de Notre-Dame ».
Créée et écrite par Olivier Bocquet et Hervé Hadmar, Notre-Dame, la part du feu est une fresque chorale épique et ambitieuse, où le courage, l’abnégation, l’altruisme, le deuil et le don de soi sont au cœur de ce sauvetage et de la vie des héros et héroïnes de la série.

Une histoire humaine

« Michaël Jackson. Tout le monde se rappelle le jour où il est mort […] la plupart des gens se rappellent de ce jour-là » nous remémore Simon Abkarian dans une scène d’ouverture rythmée par la musique « Heroes » de David Bowie. Une interrogation peu anodine puisqu’elle sert de point d’arroche à nos souvenirs : où étions-nous lors de l’incendie de Notre-Dame ? De suite, l’émotion nous gagne. La série n’a plus qu’à nous cueillir et nous entraîner dans son histoire, une histoire d’hommes et de femmes, brisés par la vie, que l’incendie de Notre-Dame va recoller. Car Notre-Dame, la part du feu ne confronte pas seulement le spectateur à la manière dont les Pompiers de Paris ont réussi le miracle de sauver l’un des monuments historiques les plus emblématiques de notre pays, mais s’intéresse avant tout à la vie de ses combattants du feu et des personnes du quotidien durant le déroulé de ce drame.

Parmi les Pompiers de Paris, nous suivons le parcours émotionnel du Général Ducourt (Roschdy Zem) qui, après le décès de son fils (Victor Belmondo) au cours d’un incendie, doit désormais affronter sa peur des flammes. Sa fiancée, Alice (Megan Northman), devra apprendre à gérer son stress post-traumatique, tandis que Gabrielle Varesse (Caroline Proust) sera la figure sacrificielle du récit, déterminée à sauver Notre-Dame, quoi qu’il en coûte.
Du côté des personnes extérieures à l’incendie, Simon Abkarian incarne un père de famille, dont la femme est sur le point de décéder sur son lit d’hôpital. Il s’engage alors désespérément dans une course contre la montre pour trouver sa fille dans tout Paris (Marie Zabukovec), une jeune femme rongée par la drogue, afin de les réunir toutes les deux une dernière fois.

Image : Roschdy Zem dans le rôle du Général Ducourt.
Crédit photo : Netflix France

Au cours de ses déambulations, elle croisera la route du petit Billy (Rayad Mohamed), après l’avoir sauvé de la noyade. Ensemble, ils traverseront la capitale et tisseront une amitié intime touchante.
Enfin, Alice Isaaz interprète Elena, une reporter pour BFM TV, prête à tout pour avoir un scoop. Son objectif : filmer l’incendie de l’intérieur, poussée par son chef de rédaction Steph Noyelle (Frédéric Chau). Elle retrouvera sur place son ancien petit copain pompier, Antony Casemari (Sandor Funtek), qui dirige en partie les opérations.

Tous ont un lien avec Notre-Dame. Tous ont un rapport plus ou moins intime avec la Cathédrale. Qu’ils soient athées, d’une autre confession ou catholique avec une orientation sexuelle différente (Gabrielle Varesse), Notre-Dame était là, sans jugement, dans leur vie, leurs souvenirs. Leur quotidien est donc bouleversé par les braises qui menacent Notre-Dame d’effondrement. Ce drame, qui se déroule sous leurs yeux, sera l’occasion pour ses héros et ses héroïnes d’affronter leur démon intérieur, de régler leurs problèmes familiaux, de se retrouver, d’allumer et/ou raviver la flamme d’un amour idyllique, amical ou paternel. Et malgré des dilemmes moraux insoutenables auxquels chacun devra faire face, chacun trouvera dans ce grand cataclysme, un espoir de renaissance.

Une reconstitution réaliste

Le défi d’une telle série est de retranscrire la véracité des événements et de parvenir à faire pénétrer le spectateur au cœur même des incendies. Une seconde partie essentielle afin d’ajouter un caractère haletant à la production mais surtout pour mieux comprendre la façon dont les Pompiers de Paris ont opéré pour sauver à la fois Notre-Dame et les œuvres d’arts disséminées ça et là dans la Cathédrale. Et le réalisateur Hervé Hadmar ne déçoit pas. Entre la moralité, les doutes, l’envie profonde de sauver Notre-Dame et les pompiers déjà sur place pour tenter de maîtriser les feux, tout se mêle dans une agitation chaotique et médiatique, une tempête bouillante qui offre un spectacle émotionnel fort, héroïque où la croyance transcende la force physique des personnages en quelque chose de fabuleux.

Image : Caroline Proust dans le rôle de Gabrielle Varesse.
Crédit photo : Netflix France

Une adaptation de faits réels pertinente. La réalité et la fiction forment un duo efficace et, jamais Hervé Hadmar et son équipe ne vont chercher à tronquer la vérité. La part de fiction apporte une dose d’émotions supplémentaires, des petites histoires touchantes, qui ne plombent pas le rythme du récit ou l’alourdissent.
Le tout est délivré par des VFX glaçants de réalisme et la musique d’Eric Demarsan, laquelle oscille entre mélodie christique et ambiance mélancolique avec intelligence. Chaque note est pensée pour atteindre le cœur du spectateur.

Conclusion

Émotionnellement puissante, parfaitement rythmée entre flashback et présent, séquences épiques au sein de la Cathédrale, Notre Dame, la part du feu, remplit son pari d’une série ambitieuse. Mais au-delà de ses ambitions visuelles, la série Netflix est par dessus tout une véritable odyssée humaine bouleversante où les héros, souvent maltraités, et les personnes du quotidien, souvent oubliées, se cherchent, se retrouvent, pour révéler ce qu’il y a de plus beau en l’Humanité : le courage des hommes et des femmes, leur volonté à toute épreuve et l’amour qu’ils se portent les uns les autres.

Notre-Dame, la part du feu avait été présentée en avant-première mondiale au Festival de la Fiction de La Rochelle.

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