L’HOMME DE NOS VIES : ENTRETIEN AVEC LE COMÉDIEN JONATHAN ZACCAÏ ET LA SCÉNARISTE ALICE VAN DEN BROEK

Le 24 novembre prochain, M6 diffusera les premiers épisodes de sa nouvelle création originale « L’Homme de nos vies ». Après « À La Folie » d’Andréa Bescond et Eric Metayer qui traitait de la perversion narcissique, la chaîne s’empare d’un autre sujet sociétal fort : les manipulateurs-arnaqueurs.

Synopsis :
La vie de Camille bascule quand l’homme qu’elle aime disparaît du jour au lendemain après avoir vidé son compte en banque. Elle décide de le retrouver et découvre qu’il séduit d’autres femmes dans le but de les escroquer. Camille va tout faire pour ouvrir les yeux à ses victimes aveuglement amoureuses pour faire front contre lui et obtenir justice. Arriveront-elles à le faire tomber ?

Jonathan Zaccaï, terrifiant en manipulateur

Dans ce thriller psychologique haletant, Jonathan Zaccaï incarne pas moins de quatre personnages : Guillaume, Nathan, Amaury et Romain. Quatre fausses identités, qui s’adaptent parfaitement aux quatre femmes victimes de ses arnaques. Un rôle que Jonathan Zaccaï a accepté pour diverses raisons : « C’est très jouissif pour un acteur de jouer un personnage aux multiples identités. C’était un challenge assez excitant. Il y avait aussi le scénario, qui lorgnait entre un ton grave et un côté parfois léger. C’était une belle proposition ».
Détaché du documentaire dont est inspiré la série, Jonathan Zaccaï a crée la propre personnalité de son personnage avec un objectif en tête, être le plus sincère possible dans sa proposition. En effet, le défi était que le spectateur puisse croire à cet homme aux nombreuses identités, à ses changements, à ses mensonges, à sa froideur :

« La question de la crédibilité était importante pour moi. Je ne voulais pas rentrer dans un numéro d’acteur. La sincérité du jeu était essentielle. Et ce n’est pas évident avec ce genre de rôles. On peut facilement en faire trop. La clé pour le rôle est de s’adapter à chaque femme. C’était ça son talent, un talent d’adaptation. Il devient différent parce que l’autre est différent et ses propositions s’adaptent tout de suite à la personne en face de lui. Comme j’avais quatre actrices différentes face à moi, avec des problématiques différentes, j’ai joué avec tout ça, mais j’ai également été à l’écoute de chaque actrice, de chaque personnalité. […] Puis, le costume, la situation, tout ça nous permet aussi de changer notre comportement, notre façon de jouer, de manière générale. Mais c’est intéressant comme personnage, car lui-même se laisse prendre au jeu, crois à ses propres histoires, à ses mensonges ».

Mais incarner un manipulateur, un menteur, semble lui avoir laissé des traces durant le tournage : « Jouer des personnages comme celui-là, à un moment, ça vous atteint un peu. Disons qu’on est content quand tout se termine parce que ça vous atteint à des endroits que vous ne soupçonnez pas trop. J’essaie au maximum d’être détaché dans le travail. C’est rare que ça me pourrisse la vie. Mais j’étais quand même content de quitter ce personnage. Mentir et faire du mal, ce n’est pas agréable, même si ça reste du jeu ».

Pour l’accompagner, 4 actrices d’exception : Flore Bonaventura (Oriane Mancini), Odile Vuillemin (Camille Neva), Héléna Noguerra (Mathilde) et Élodie Frégé (Iris). Une collaboration enrichissante pour Jonathan Zaccaï qui ne tarie pas d’éloges sur ses camarades de jeu : « Elles ont chacune leur personnalité et cela m’a beaucoup aidé à être différent selon à qui je m’adressais. Elles ont chacune des couleurs et apportent des choses très diverses. C’était une chance de pouvoir tourner avec elles. […] Il y avait un vrai échange qui me permettait à chaque fois de révéler plusieurs facettes de mon personnage et de mon jeu ».
Ce ton léger qu’évoquait Jonathan Zaccaï est apporté par l’actrice Odile Vuillemin. Celle qui incarne la directrice d’un petit hôtel et se retrouve ruinée après le passage de celui qu’elle pense être l’homme de sa vie, décide de prendre les choses en main. Elle se lance alors à la poursuite de cet inconnu, essayant de convaincre ses autres victimes qu’elles ont été victime du même homme et donc, de la rejoindre dans son jeu de piste aux quatre coins de France et du monde. Avec son audace, son insouciance, sa façon de s’exprimer et sa légèreté, le personnage de Camille Neva est l’atout indispensable de la série pour l’empêcher de sombrer dans une ambiance trop sinistre. Une qualité qu’a apprécié Jonathan Zaccaï :

« Il y a deux choses qui m’ont marqué au visionnage. La série a quelque chose d’addictif, nous avons envie d’en savoir plus. C’est un petch turner comme les romans d’été sur la plage. Puis, ce ton – je ne sais pas par quel miracle, sûrement grâce à la mise en scène de Fréderic et les scénaristes – a réussi que l’objet télévisuel nous raconte quelque chose de dur, sans tomber dans le glauque. Il y a un plaisir à regarder, sans trop souffrir de la glauquitude de ce qui se passe sous nos yeux. Ça se suit avec une forme de distance qui est assez agréable ». Une part de comédie que désirait la scénariste Alice Van den Broek, dès le départ du projet : « D’avoir un côté ludique et avoir une légèreté pour compenser la lourdeur du sujet, c’était un souhait. En tout cas, une ambition qui a été rendue possible grâce aux acteurs. Nous sommes heureuses qu’Odile s’en soit emparée. Nous voulions ce jeu de chat et de la souris pour avoir ce supplément de comédie ».

Donner vie aux personnages

L’homme de nos vies a été créée par Marie Guilmineau et Alice Van den Broek sur une idée du producteur Amaury Fournial avec l’appui de Dominique Farrugia. Primée au Festival de la Fiction de La Rochelle dans la catégorie Meilleur Scénario, Alice Van den Broek revient sur l’écriture du projet et notamment la caractérisation donnée aux personnages. Première étape de travail pour les deux autrices, la création des héroïnes :

« Nous nous sommes d’abord attachées à construire des personnages de femmes, très différentes les unes des autres. Puis, de chercher ce qu’elles avaient en commun mais aussi leurs failles et la manière dont un homme pourrait les rendre folles amoureuses. Avant de raconter l’histoire de notre escroc, il fallait définir l’identité des 4 femmes autour de lui. C’était ce qui nous intéressait, la réunion de ces femmes contre cet homme. C’était également le côté ludique et sympa du projet, qui nous permettait de raconter quelque chose d’assez différent au-delà de la souffrance de ces femmes. Il y avait d’ailleurs, au départ du projet, plus de personnages féminins […] Nous avons ensuite écrit les relations amoureuses pour chacune d’elle puisque chaque épisode met en scène une de ces quatre femmes. Nous avons commencé par l’arnaque de Camille et, en construisant cette première histoire, cela nous a permis d’avoir naturellement la seconde histoire, celle d’Oriane, et ainsi de suite. Nous nous sommes laissées guider par nos personnages ».

Pour établir la personnalité des quatre protagonistes féminins de la série, Marie Guilmineau et Alice Van den Broek se sont inspirées de leurs analyses, de leurs propres vécus : « Nous les avons construites en discussion avec Marie et nous échangions beaucoup sur des personnes que nous connaissions. Ce sont nos échanges sur nos observations, nos relations, nos rencontres, des gens autour de nous qui ont nourri les personnalités de nos 4 héroïnes et ont ébauché leurs caractères. […] Quatre personnages nous paraissaient idéal au niveau de la narration. Nous sommes ainsi en maîtrise. […] Les quatre actrices sont formidables, elles ont des énergies différentes qui se répondent bien ».

Concernant le personnage de Jonathan Zaccaï, là encore, tout était question de sincérité. Et cela n’aurait peut-être pas été le cas sans la performance et l’acting de Jonathan Zaccaï, comme le confie la scénariste :

« Notre but était que ce soit crédible et cohérent d’un point de vue psychologique. C’est un menteur pathologique, un homme avec un talent pour séduire. Il ne sait faire que ça. Il se sert de chaque expérience pour être meilleur séducteur. Pour construire ses identités, nous avons réfléchi à ce qui pourrait faire rêver nos héroïnes et, quelque part, nos spectateurs. L’objectif était qu’il endosse des personnalités en miroir de nos héroïnes, de leurs fantasmes, de leurs envies. […] Jonathan Zaccaï a sublimé le rôle. Son personnage a ce côté charmeur, on peut vraiment s’attacher à lui, il est drôle et on comprend pourquoi les femmes l’aiment et, en même temps, on voit qu’il est malin. Jonathan parvient à transmettre tout ça. C’est aussi grâce à lui que cette série marche ».

Jonathan Zaccaï sera le 25 janvier prochain à l’affiche de la comédie de Sophie Boudre, au côté d’Alice Pol et d’Eddie Mitchell. L’acteur est également en tournage dans le Sud de la France pour la prochaine série de Scott Frank (Le Jeu de la Dame), « Mister Spade », avec Clive Owen et quelques têtes d’affiches françaises dont Denis Menochet.

L’homme de nos vies, dès le 24 novembre sur M6.

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