Salem Kali a vécu mille et une vies. On pourrait croire qu’il a tout vu, tout expérimenté, tout joué. Théâtre classique, champion de France de Kung-Fu, c’est désormais les anglo-saxons qui se l’arrachent. Prochainement à l’affiche de la deuxième saison de Gangs of London, Salem Kali revient pourtant de loin. Une maladie qui le terrasse, le force à stopper sa carrière durant 5 ans. Cette opportunité à l’étranger, c’est pour lui comme une résurrection.
Sa vie est un film.
L’enfant de province se relève, et le voilà aujourd’hui de nouveau au sommet.
Son enfance, c’est avec le cinéma qu’il la passe. Bercé par les films de Bruce Lee, Belmondo, De Funès, Bourvil et le cinéma américain, Salem Kali s’évade de cette façon d’une condition difficile. Mais à 12 ans, le petit garçon ne sait pas encore quel sera son avenir. Pour suivre les pas de ses idoles du cinéma, il commence très jeune les arts martiaux, se voit offrir une caméra et, au lycée, sur les conseils d’un ami, suit l’option théâtre. Non pas pour devenir acteur – l’idée ne lui traverse pas l’esprit – mais pour rencontrer des filles : « J’étais timide et, d’après mon ami, le théâtre était une belle occasion ». Petit à petit, il tombe amoureux de l’interprétation mais surtout des textes. Avec sa formation classique, il redécouvre Molière, Racine, Shakespeare, Claudel : « À l’école, je trouvais ça ennuyeux. Mais par le biais de l’interprétation, j’ai été surpris par la puissance de ces textes ».
La passion est née.
Tout s’enchaîne alors naturellement et il devient acteur professionnel grâce une audition de théâtre.
À l’occasion de la diffusion des premiers épisodes de la seconde saison de Gangs of London, Salem Kali se livre sur son parcours, ses souvenirs de tournage les plus marquants, ses rencontres dans le milieu de la cascade, la manière dont il appréhende ses rôles et ses attentes pour le futur avec un projet fou à Bollywood. Rencontre avec un vrai dur à cuire !
« Certains malheurs te permettent de grandir, d’être meilleur, d’être plus généreux, plus patient avec les autres et avoir de l’empathie ».
Un titre de champion de France
En 2004, vous devenez champion de France de Kung-Fu. Racontez-nous l’aventure de cet incroyable exploit.
J’ai pratiqué le karaté, le Kung-Fu, le kali-escrima, le ju-jitsu brésilien, la boxe anglaise et le MMA. J’ai été champion de France de Kung-Fu en 2004. Cependant, avant cela, il faut savoir que je suis atteint d’une maladie grave, qui me rend handicapé. Sur mon lit d’hôpital, je n’étais pas sûr de pouvoir remarcher. J’ai supplié Dieu de m’aider. J’ai prié et lui ai confié que si je sortais de là, je ferais du Kung-Fu comme Bruce Lee pour devenir champion de France. 5 ans plus tard, j’avais le titre. J’ai mis un an pour remarcher normalement. C’était un cauchemar. Mais avec le recul, c’était une bénédiction. Si je n’avais pas été malade, jamais je n’aurais été champion de France. […] Les arts martiaux, c’est une grande passion. C’est fascinant. On apprend en permanence.
[…] Comme je devais récupérer de mon handicap, j’allais tous les jours à l’entraînement. 5 entraînements par semaine, pour que mon corps se remette d’aplomb. Je me battais contre la maladie. Arrivé au tournoi, ce fut une longue route éprouvante. Lors du premier combat de la compétition, je me tords le pied. Je fais ainsi tous les autres combats en boitant. Pendant le deuxième, je me fêle les côtes. Au troisième combat, mon adversaire me met un coup de point au-dessus du plexus solaire. Il m’abîme le cartilage et je peine à respirer. Puis, je poursuis, je réalise 2-3 combats supplémentaires dans cet état-là. J’avais tellement mal qu’après mon dernier combat, je vais voir l’arbitre, totalement essoufflé, épuisé, pour lui demander quand sera le prochain combat. Il m’annonce que j’ai gagné et qu’il n’y aura pas d’autres combats car c’était la finale. Je tombe par terre en criant de joie. Je n’y croyais pas. J’étais dans un état d’euphorie. À ce moment-là, plein d’images passent dans ta tête. Le travail que tu as fourni, d’où tu viens, les malheurs que tu as vécu… Certains malheurs te permettent de grandir, d’être meilleur, d’être plus généreux, plus patient avec les autres et avoir de l’empathie.
« Le coach de Marion Cotillard, Pascal Luneau, avec qui j’ai travaillé, me disait toujours que le
corps est le starter des émotions ».
Qu’est-ce que le sport vous a apporté dans votre métier de comédien ou est venu compléter dans votre approche de l’acting ?
Premièrement, la rigueur dans le travail. La seconde chose, c’est sur le non-verbal. C’est-à-dire que l’énergie qu’on apprend à maîtriser dans les arts martiaux, peut nous servir en tant qu’acteur. Parfois, dans l’acting, dans une scène, il peut arriver que ton personnage ne parle pas. Qu’il soit simplement chargé émotionnellement. Les émotions, on apprends à les maîtriser dans les arts martiaux. Quand tu frappes dans un sac de sable, que tu fais sortir le lion qu’il y a en toi, ça devient un terrain connu quand tu le joues avec un personnage. Et c’est aussi valable dans la douceur. Tu apprends à contrôler tes émotions, ton souffle. Le coach de Marion Cotillard, Pascal Luneau, avec qui j’ai travaillé, me disait toujours que le corps est le starter des émotions. Plus on maîtrise son corps, plus on contrôle ses émotions.
Quelques souvenirs de cinéma
Avant de devenir la star qu’il est aujourd’hui, vous avez pu travailler avec Olivier Schneider, régleur cascade, notamment reconnu pour son travail outre-Atlantique avec les James Bond. Racontez-nous votre rencontre avec Olivier Schneider.
Je l’ai rencontré en tant qu’acteur, lorsqu’il a ouvert des trainings pour les comédiens. Nous avons sympathisé et sommes devenus amis. Il a tout de suite vu que j’étais comme lui, un vrai pratiquant des arts martiaux. Ça, c’était avant qu’Olivier n’explose, comme vous le souligniez.
Lorsqu’il a travaillé sur « Un Prophète » de Jacques Audiard, il m’a proposé de jouer dans une scène, celle où je me bats contre des gardiens. Jacques réalisait pour la première fois une scène impliquant des cascades. Il était
alors comme un enfant quand il nous a vu faire la scène, presque euphorique. Il n’a même pas demandé à refaire une prise. Tout était parfait pour lui. On rêve tous de travailler avec Jacques Audiard. Moi, j’étais un peu frustré. On attend toute sa vie ce genre d’opportunités mais je voulais encore jouer, chercher, aller plus loin (rire). Néanmoins, c’était un magnifique souvenir. Et j’étais content pour Olivier.
Depuis ce film, il explose. Il fait désormais partie des meilleurs mondiaux et mon rêve et de se retrouver ensemble sur un projet […] J’ai beaucoup de sympathie pour tous ces gens du milieu de la cascade. Le très talentueux Manu Lanzi (Balle Perdue) s’entraînait également avec nous. C’est émouvant de voir aujourd’hui comment mes amis ont évolué. Nous, nous n’étions rien au départ. que des grands passionnés.
C’est important pour vous de réaliser vos propres cascades ?
C’est un vrai plaisir, oui. Pour la petite anecdote, sur « Un Prophète », la production n’avait pas pris de vrais cascadeurs pour jouer avec moi. Pour des raisons de production, ils avaient pris de véritables gardiens de prison. Lorsqu’ils devaient m’immobiliser, un des gardiens m’a mis un vrai coup dans la gorge. Parfois, les productions ne se rendent pas compte des conséquences dangereuses sur les coupes budgétaires dans la partie cascade. Mais pour ne pas l’embarrasser, je lui ai dit discrètement qu’il faut faire semblant de me porter les coups, pas me les mettre réellement (rire).
« Toutes ses expériences, j’en retiens le plaisir de créer ensemble, de remplacer le stress par le plaisir, de remplacer l’ambition par le plaisir ».
Vous avez tourné avec certains des plus grands réalisateurs français : Jacques Audiard, Olivier Marchal, Fabrice du Welz. Comment un jeune acteur parvient-il à se faire une place aux côtés de ces cinéastes et, que retenez-vous de vos collaborations avec eux ?
Ce qui m’a permis de collaborer avec des grands, c’est le travail, la passion et le plaisir. J’ai fait un stage d’un mois à Los Angeles. La coach qui donnait les cours, nous disait souvent qu’il était très important de savoir pourquoi nous faisions ce métier. Durant un de ses cours, elle nous a donné des exemples : pour réussir, le succès financier, pour être admiré, être reconnu, etc… Je lève la main et je lui dis : « Excusez-moi Madame, vous avez oublié quelque chose ». Elle me regarde et me demande ce qu’elle a oublié. Je lui réponds : « Le plaisir ». Je n’aime pas la célébrité, les mondanités. Ce que j’aime, c’est le plaisir de jouer, de créer.
Toutes ses expériences, j’en retiens le plaisir de créer ensemble, de remplacer le stress par le plaisir, de remplacer l’ambition par le plaisir. Les jeunes acteurs se trompent souvent. Ils ont de l’ambition, certes. Cependant, lorsqu’ils passent des castings, nous voyons qu’ils veulent le rôle mais nous ne voyons pas le personnage. On ne veut pas que tu fasses bien. On veut que tu t’amuses, que tu inventes, que tu proposes. Il ne faut pas avoir peur de ne pas être à la hauteur.
Sur les plateaux, nous nous retrouvions comme des gamins en train d’essayer d’améliorer une scène, par exemple. C’est le point commun avec les grands. Ils sont passionnés et sur les plateaux de tournage, ils sont comme des enfants qui tentent de fabriquer des choses extraordinaires.
Dernièrement, nous avons pu vous voir dans le film d’Olivier Marchal, Overdose. Vous faites la séquence d’ouverture du film, une séquence violente dans laquelle vous incarnez un homme torturé par des mercenaires. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ce tournage ?
C’est grâce à Alain Figlarz, acteur et régleur de cascades fabuleux, que j’ai connu sur Braquo. Il m’a demandé de faire des essais pour cette séquence-là. J’ai été retenu. Nous avons tourné la scène à Perpignan. La séquence a été réalisée dans une cave, où il faisait extrêmement froid. L’équipe était au petit soin avec moi. On me proposait une couverture, d’allumer un petit chauffage, etc… Mais avec l’excitation, l’intensité et les nerfs, je ne voulais pas qu’on perde de temps avec ces détails. J’ai fait sans et je n’ai pas eu froid parce que j’étais aussi et surtout à fond dans mon personnage. Je suis resté en slip pendant trois heures. Je voulais qu’Alain Figlarz soit fier de moi, fier de m’avoir proposé à Olivier Marchal. À la fin de la journée, pour manger (alors que j’étais habillé), j’étais mort de froid. Je ne sais pas pourquoi.
J’ai une prothèse sur le visage et plein de fausses cicatrices en latex ajoutées sur mon corps. Il venait rajouter du sang entre les prises, m’en mettre dans la bouche. Je me souviens que quand j’étais petit, je regardais L’Exorciste, les zombies de Romero. Lorsque des maquilleurs viennent vous maquiller comme dans les films que vous aimez, c’est magique ! D’ailleurs, ça me rappelle qu’un des acteurs m’a mis un vrai coup de point. Comme je fais de la boxe, ça ne me dérangeait pas (rire).
C’était une magnifique rencontre avec Olivier Marchal. C’est un artiste. J’ai un profond respect pour lui. Pourtant, nous avions tourné une séquence bien pire et plus émouvante que celle que vous voyez à l’image. À tous les niveaux. Nous avons été loin dans la violence. Peut-être trop. Au montage, c’était sûrement trop hardcore. Sur le tournage, je pleurais, je priais Dieu de venir en aide, j’appelais ma mère… C’était passionnant à faire.
Image : Salem Kali sur le tournage de Overdose d’Olivier Marchal.
Crédit photo : Salem Kali
Avez-vous les mêmes envies qu’à vos débuts ou votre maladie a-t-elle changé la perception de votre travail et vos désirs de jeu et de personnages ?
J’ai toujours les mêmes envies. J’aime aussi bien les films d’auteurs que les films de séries Z. Je suis aussi fan de Shakespeare que Romero. J’ai envie de jouer dans des films de western, de tourner dans un film d’époque ou de pirate. J’ai toujours la même excitation qu’à mes débuts. Je prends toujours autant de plaisir à jouer, qu’importe le genre.
« Mon devoir d’acteur, c’est d’enrichir le scénario qu’on me donne ».
Qu’est-ce qui vous fait dire « oui » ou « non » à un rôle, à un personnage ?
Je dis oui à un personnage, si celui-ci me stimule. Par exemple, dans Gangs of London, mon imagination est partie dans tous les sens. Mon devoir d’acteur, c’est d’enrichir le scénario qu’on me donne. Si je m’amuse à enrichir la scène qu’on m’a offert, et que le réalisateur est content de ce que je lui propose, ça ne va être que du bonheur. Encore une fois, je cherche le plaisir. Je ne veux pas travailler avec des « tortionnaires ». Le plaisir me guide, que ce soit dans ma vie professionnelle ou non d’ailleurs. La vie est trop courte. Ensuite, il faut bien entendu que j’aime le travail du réalisateur avec lequel je vais tourner parce que c’est tellement agréable d’être dirigé avec talent, de savoir que tu vas être bien filmé, que le cinéaste sait mettre en scène et mettre en valeur une scène dramatique. Lorsqu’il y a des enjeux dramatiques, il faut savoir filmer l’émotion.
« Nous devons accepter notre destin avec patience et sagesse ».
Avec le recul, est-ce que vous avez des regrets, des choses que vous ne referiez pas ?
Je suis passionné par tous les styles, passionnés par les belles histoires, par la richesse des personnages donc, je n’ai pas d’étiquettes. Je ne suis pas un acteur d’action comme on pourrait le croire dans cet entretien. J’ai tout travaillé grâce au théâtre, j’ai même fait du one-man show. Alors, est-ce que j’ai des regrets ? Absolument aucun. Tout ce que je fais, j’ai eu du plaisir à le faire. Le seul regret qu’on peut avoir c’est que, à la différence du théâtre, pour avoir les meilleurs rôles, il faut être bunkkable. Il faut que j’ai la chance – parce que c’est une chance – d’obtenir LE rôle qui me propulse. Je reste confiant. Toutefois je relativise toujours. Par exemple, si j’avais eu cette occasion, je n’aurais peut-être jamais fait Gangs of London. Et je suis si content d’avoir tourné dans cette série. Nous devons accepter notre destin avec patience et sagesse.
Gangs of Basem
« C’est le genre de projet dont j’ai toujours rêvé ! ».
Comment vous êtes-vous retrouvé au casting de la saison 2 de Gangs of London ?
Avant de commencer Gangs of London, j’avais arrêté le métier depuis 5 ans. Ma maladie était revenue. C’est Sylvie Brocheré (directrice de casting française), avec qui j’avais travaillé il y a longtemps sur En immersion de l’excellent Philipe Aïm, qui m’a contacté. Elle me cherchait partout. Mais j’avais totalement disparu. Je ne tournais plus. Je n’avais plus d’agent. Je ne faisais plus rien. Puis, elle arrive à me retrouver sur un réseau social. Je lui explique mes soucis de santé et le désir de reprendre le métier car je commençais à aller mieux. Une de ses amies agent en Angleterre tentait de trouver un acteur pour incarner le rôle de Bassem. Dans tout le Royaume-Uni, en Europe, aucun acteur ne correspondait à ce que les créateurs de la série souhaitaient. À deux semaines du tournage, le personnage de Bassem n’avait pas d’acteur pour l’interpréter. Sylvie pensait à moi. J’ai donc envoyé une self-tape. Dix jours plus tard, j’étais à Londres. […] Tout à l’heure, on parlait de Dieu. Mais ça, c’est un miracle. Dans la vie d’un acteur, c’est extrêmement rare. Pourtant, pour être tout à fait franc, je ne connaissais même pas la série (rire). Je n’ai regardé la première saison, qu’une fois que j’ai été sélectionné pour le rôle. J’ai adoré ! C’est le genre de projet dont j’ai toujours rêvé !
« J’ai ajouté la canne. Pour tout vous dire, c’est moi qui l’ai achetée sur Amazon, deux jours avant le début du tournage ».
De quelle façon avez-vous travaillé ce nouveau personnage (attitude, démarche, gestuelle, look…) ?
En lisant le scénario, je découvre que Basem va être trahi. Je propose alors au réalisateur d’incarner mon personnage comme un lion vieillissant. Basem est le parrain de la mafia algérienne, mais la génération qui le précède veut prendre sa place. C’est ainsi. Aucune pitié. Il fallait donc montrer aux téléspectateurs que sa santé va mal et que cet homme est en fin de course. Moi, je connais bien les problèmes de santé. Servons-nous de cette expérience. J’ai ajouté la canne. Pour tout vous dire, c’est moi qui l’ai achetée sur Amazon, deux jours avant le début du tournage (rire). Le réalisateur a adoré ces propositions. Il les a acceptées. Sur le papier Basem était décrit comme un ours et les storyboards le montraient seulement très imposant. C’est tout. Ensuite, tout ce que j’ai apporté en humanité, a séduit le réalisateur. Il était ouvert à tout. Je lui ai même fait une note pour lui expliquer ce que c’était un Algérien avec la backstory de Basem, du moins, comment je la percevais moi. Mais pour cela, il fallait leur expliquer ce qu’est l’Algérie. Il a adoré. Il a même demandé à toute son équipe de lire ma note.
Image : Première photo officielle du personnage de Basem, interprété par Salem Kali.
Crédit photo : Lionsgate
[…] Je suis là pour servir mon personnage et la série. Pas pour passer pour un beau gosse à la télévision, cultiver mon ego ou qu’on me reconnaisse. J’ai fait un personnage assez laid, avec une canne. Nous sommes là pour nous amuser et créer.
Y’a-t-il quelque chose qui vous a marqué sur le tournage de la série ?
J’ai vraiment été marqué par la bonne énergie qu’a installé le réalisateur Corin Hardy pour que ses acteurs puissent se sentir libre d’essayer des choses. Il était bienveillant, bourré d’idées, passionné et le nombre de domaine qu’il maîtrise est incroyable. Il m’a impressionné, tout était minutieusement prévu à l’avance mais cela ne l’empêchait pas du tout d’être à l’écoute de nos propositions. C’est un artiste complet et un vrai fan de cinéma et un type super sympa !
Pour les stars de la série, j’ai été surpris de leur générosité et leur enthousiasme. Ils m’ont tous accueilli très chaleureusement vraiment cela a été une rencontre humaine exceptionnelle !
[…] On m’a fait signer un papier en rapport aux mouvements « Me Too » et tout ce qui a suivi. Ça ne concernait pas que les femmes d’ailleurs. Mais des minorités en général. Ils sont très à l’écoute. On nous demande si sur le tournage, en tant que minorité, nous nous sommes sentis respectés, si nous nous sommes sentis opprimés à cause de notre sexe, notre sexualité, ou notre religion. J’étais surpris au départ. Au final, j’ai apprécié que ce soit important pour eux que chacun soit respecté avec ses différences.
Direction Bollywood !
Prochainement, vous serez à l’affiche du film Dunki avec la star super indienne Shahrukh Khan. Comment vous préparez-vous à ce rôle ?
Je joue un personnage qui fume. Je dois donc apprendre à fumer. C’est un des challenges du film. J’ai trois semaines pour m’entraîner à être le plus crédible possible et créer une façon de fumer propre à mon personnage. Ça paraît n’être qu’un détail sans importance, mais ce sont dans les détails qu’on parvient à construire des choses fortes ou marquantes.
Dans ce projet-là, je joue un vrai salopard. Là aussi, je vais devoir travailler ça pour faire sortir le monstre. […] J’ai quelques scènes fortes avec Shahrukh Khan mais je n’ai pas le droit d’en parler. Nous tournerons en Arabie Saoudite.
« Comme je faisais du kali-escrima, je pense qu’ils ont été impressionnés par les mouvements de machettes ».
De quelle manière on se retrouve au casting d’un film indien ?
J’ai un agent français et un agent pour l’international. Cet agent, qui travaille notamment avec le Moyen-Orient et l’Inde m’a proposé ce casting. J’ai là encore réalisé une self-tape. Ils m’ont demandé de faire une vidéo improvisée où je devais jouer un homme dangereux. Je leur ai fait une improvisation avec des couteaux et des machettes. J’ai improvisé une scène d’interrogatoire avec un mec qui ne voulait pas parler. Je commençais tranquillement avec les couteaux. Puis, avec les machettes. Comme je faisais du kali-escrima, je pense qu’ils ont été impressionnés par les mouvements de machettes.
[…] Pendant la visio-conférence avec la directrice de casting, j’ai vu leur enthousiasme dans leurs yeux. Et elle m’a dit cette phrase : « Ce ne sera pas la dernière fois que vous travaillerez avec l’Inde. Votre self-tape était vraiment super ».
Image : La star indienne Shahrukh Khan qui partagera l’affiche avec Salem Kali.
Crédit photo : tribuneindia.com
Les premiers épisodes de Gangs of London seront diffusés dès le 4 décembre prochain sur Lionsgate.
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