BILAN CINÉ 2022 (PARTIE 1) : TOP 10 DES FILMS FRANÇAIS

« Avec Amour et Acharnement, je continuerais de défendre le cinéma français ».

Après un Été Nucléaire, l’heure du bilan a sonné !
En 2022, le cinéma français a continué de nous régaler, une véritable dégustation que nous ont offert des producteurs ambitieux, des réalisateurs.rices inspiré.e.s et des scénaristes toujours à l’affût de bonnes histoires. Une belle année et, comme le dirait Clovis Cornillac : C’est Magnifique !
Malgré les coups durs, le cinéma est robuste, un authentique Goliath, un Ogre qui a résisté aux maladies, aux guerres et à l’inflation. Même Le Visiteur du Futur n’avait pas prédit une telle résistance. Et quoi qu’en pense les haters, il a été prouvé à maintes reprises que Tout le monde aime le cinéma (et Jeanne). Car si les Enquêtes sur un Scandale d’État et des chiffres parfois en deçà, le cinéma est toujours vivant !

Le cinéma est un peu comme notre 6ème enfant, une petite fleur dont on aime prendre soin, qu’on aime chérir, voir grandir, évoluer. Parce qu’il nous redonne de l’espoir, nous fait rire, pleurer, peur et rêver. Et Maria Rêve ! Nous rêvons tous ! Le cinéma à tenu les promesses d’un grand et beau spectacle : Adieu Monsieur Haffman, Athena, As Bestas, En Attendant Bojangles, La Nuit du 12… autant d’œuvres poignantes et bouleversantes qui nous ont été permis de voir.

Il est maintenant l’heure de vous dévoiler Les Vedettes, au travers mon TOP 10 des meilleurs films français de 2022. Toujours selon des avis subjectifs qui sont les miens.
COUPEZ !  

10. Simone, Le Voyage du Siècle d’Olivier Dahan et Annie Colère de Blandine Lenoir

Deux œuvres importantes, à la portée pédagogique indispensable, Simone, Le Voyage du Siècle et Annie Colère dévoilent avec sincérité et sans artifice, le combat des femmes pour obtenir le droit les plus fondamental à disposer de leur corps.
Deux partis pris radicalement différents (Simone étant davantage un biopic qu’un récit entier l’IVG) mais portés par des réalisations puissantes, intransigeantes et des comédiennes absolument fabuleuses : Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Laura Calamy ou encore India Hair pour ne citer qu’elles.

Pour allez plus loin…
Vous pouvez retrouver une interview avec l’équipe du film Simone, Le Voyage du Siècle (Elsa Zylberstein, Rebacca Marder, Elodie Bouchez et le réalisateur Olivier Dahan) ici.

9. C’est Magnifique ! de Clovis Cornillac

Extrait de mon papier sur C’est Magnifique : […] Ce qui fait du film de Clovis Cornillac un projet aussi exceptionnel et étrange à la fois, c’est qu’il a été pensé et conçu avec une véritable envie de proposer au public une expérience inédite : « En parallèle, j’avais cette envie profonde de faire du cinéma. La salle est un endroit où il faut qu’il y ait une dimension du spectacle. Aujourd’hui, il y a de superbes propositions à la télévision, sur les plateformes, mais ce n’est que pour des supports. Si je devais faire des choses avec eux, ça serait uniquement pour eux. Pour le cinéma, il faut faire des films pour le cinéma. J’essaye, même lorsque je réalise Belle et Sébastien 3, d’amener du cinéma. C’est une sorte d’obsession. Je suis porté par ça ».

Casting : Clovis Cornillac, Alice Pol, Lilou Foglio, Manon Lemoine, Laurent Bateau, Myriam Boyer, Alexandra Roth…

Pour aller plus loin…
Mon entretien complet avec Clovis Cornillac est à retrouver ici.

8. Selon la Police de Frédéric Videau

Selon la Police a une approche très différente d’Athéna et de Bac Nord. Il évince la surenchère d’action et de violence, pour un schéma narratif plus intimiste, où la violence est intérieure.
En effet, le film de Frédéric Videau traite aussi bien le racisme au sein de la police que les difficultés d’être policier avec une approche subtile, celle de parcours croisés d’hommes et de femmes épuisés par le métier, résignés par ce travail peu reconnaissant (Ping-Pong) ou, au contraire, encore plein d’espoir (Zineb). Un drame qu’on pourrait qualifier d’existentiel, non-manichéen, qui émeut autant qu’il bouleverse par ses errances, ses silences et tragédies consécutives…

7. En Attendant Bojangles de Régis Roinsard

Extrait de ma critique : Dès l’ouverture, En attendant Bojangles n’a qu’un objectif : séduire et entraîner le spectateur dans le tourbillon d’une idylle naissante.
Roman Duris, le sourire carnassier, rieur et coquin, débarque face caméra. Dans un montage intelligent, l’acteur virevolte au grès des rencontres. Georges, le personnage qu’il interprète avec brio, vogue de mensonges en mensonges au sein d’une soirée mondaine à laquelle il n’a jamais été convié. Et c’est ici, dans ce lieu truffé de personnalités influentes qu’il va rencontrer Camille (incarnée par la sulfureuse Virginie Efira). Un coup de foudre et une passion immédiate, rythmés d’un tango endiablé, où la personnalité des deux jeunes amants va se révéler au public. De suite, Régis Roinsard capte son auditoire par cette introduction romanesque et enivrante. On sait, grâce à cette entrée en matière vive et colorée, que cette épopée sentimentale sera peu banale, quelle folie et quelle frénésie vont animer le récit du film. […]

Pour aller plus loin…
Ma critique complète à retrouver ici.
Mon entretien avec le réalisateur Régis Roinsard est à retrouver ici.

6. Goliath de Frédéric Tellier

Avec Goliath, Frédéric Tellier dévoile un film choc sur le monde des lobbystes et dénonce le comportement d’une politique assassine au profit d’intérêts personnels. Au sein d’une mise en scène violente, Pierre Niney et Gilles Lellouche se livre à des joutes verbales d’une précision exemplaire qui transcendent des interprétations magistrales.
Sans concession, indispensable, Goliath ne laisse pas indifférent. On ressasse la manière dont les agriculteurs et la population sont manipulés par les mots et la communication des lobbystes et des politiques.

5. Fumer fait tousser de Quentin Dupieux

Quentin Dupieux continue dans un cinéma absurde totalement enchanteur et drolatique. Fumer Fait Tousser est une pépite humoristique rare, où le cinéaste se livre à un exercice narratif risqué mais jubilatoire. En effet, le film s’écrit comme un livre de contes. Ici, horrifique. Une multitude d’histoires gores et sanguinolentes s’imbriquent avec en son centre une équipe de justicier, la Tabac Force, qui sèment les graines d’un récit global déjanté et succulant.

L’auto-dérision des comédiens/comédiennes, l’aspect loufoque de la mise en scène, des costumes et des coiffures, les références aux séries de notre enfance transformées en une parodie qui fleurtent entre l’absurde et l’humour noir ainsi que la finesse et l’intelligence des propos en sous-textes font de Fumer Fait Tousser une œuvre inclassable, délicieusement honteuse. Nous rions avec honte de l’horreur des images sordides que nous projette Quentin Dupieux en pleine figure.

Pour aller plus loin…
Vous pouvez retrouver une interview avec la costumière du film, Justine Pearce, ici.

4. Athena de Romain Gavras

Scène d’ouverture sensationnelle en plan-séquence, Romain Gavras donne le ton d’un film viscéral et émotionnellement intense. Car au-delà de la violence du film, certes percutant, le cinéaste révèle surtout les problèmes de communication qui réside entre les Forces de l’Ordre et les jeunes des quartiers, manipulés les uns les autres par des politiciens qui alimentent les braises afin de créer un climat anxiogène et ainsi créer un sujet majeur de société tous les 5 ans au détriment des vrais problèmes et/ou des groupuscules d’extrême droite, dont l’objectif est de faire passer ses idées via une guerre civile.

Le spectateur se retrouve alors plongé en plein cœur d’une guérilla où, d’un côté, des jeunes en colère osent se révolter et, de l’autre, des policiers déterminés à maintenir l’ordre mais apeurés d’y laisser leur vie. Pour certains, c’est un voyage sans retour.
Romain Gavras évite le cliché de l’affrontement entre le Bien et le Mal, qui n’existe pas, nuance son propos pour montrer une réalité douloureuse, brutale, où la moindre étincelle peut transformer un individu noble et loyal, en monstre sanguinaire, peut convertir l’amour en haine incontrôlable. Un grand film !

Casting : Dali Benssalah, Ouassini Embarek, Anthony Bajon, Alexis Manenti, Birane Ba, Karim Lasmi…

3. L’Innocent de Louis Garrel

Comédie à l’esthétique rétro, Louis Garrel vogue entre un cinéma de La Nouvelle Vague aux influences cinématographiques prononcées (Truffaut…) et le cinéma d’Art et Essai contemporain non sans une certaine ingéniosité. En apportant aussi ses envies artistiques personnelles, Louis Garrel dévoile une histoire familiale tragique, dans laquelle se confronte le monde des préjugés et le monde des sentiments avec beaucoup de tendresse, de délicatesse, de force et d’humour.
Un film plein d’espoir, qui sonne pour les personnages de ce récit enivrant, comme une renaissance intérieure.

2. L’amour c’est mieux que la vie de Claude Lellouch

Extrait de ma critique : Le « Mousquetaire » Darmon s’enivre, se sublime, face à une Sandrine Bonnaire majestueuse, pleine de sensibilité et de promesses. Ce duo, pilier de L’Amour c’est mieux que la vie, enrobe le film d’une passion délicieuse et charme par sa séduction pétillante et sa romance intense où les regards, les gestes, les baisers sont troublants de vérité.
Une orchestration enchanteresse jusque dans la mise en scène. Pour en parler un peu plus, il y a dans la façon de cinématographier cette relation, un romantisme naïf, une crédulité romanesque, qui fait un bien fou.

Casting : Gérard Damon, Philippe Lellouche, Sandrine Bonnaire, Kev Adams, Xavier Inbona, Béatrice Dalle…

Pour aller plus loin…
Vous pouvez retrouver ma critique du film, ici.
Vous pouvez retrouver mon interview avec Claude Lellouch, Philippe Lellouche et Xavier Inbona, ici.

1. La Nuit du 12 de Dominik Moll

Thriller poignant sur le meurtre d’une jeune femme, La Nuit du 12 est plus qu’une immersion dans une affaire judiciaire complexe mais bien une plongée vertigineuse dans la psychologie d’un jeune policier que cet assassinat brutal et inhumain va finir par ronger.
À mesure que l’enquête avance, les doutes s’installent et nous découvrons la solidité dont doit faire preuve les enquêteurs pour ne pas sombrer dans la folie et la fragilité des sentiments qui prennent parfois le pas sur la raison.

Un récit humain porté par des acteurs d’une sincérité troublante et une réalisation qui écrase les personnages sous le poids d’un environnement à la beauté mortelle, majestueux par ses horizons calmes, et oppressant par ses paysages à perte de vue, où la menace pourrait surgir de n’importe où.

* Mention spéciale / Coup de cœur * – ils auraient pu être dans le top

– Maria Rêve de Lauriane Escaffre et Yvo Muller
Vous pouvez retrouver mon interview avec les réalisateurs Lauriane Escaffre et Yvo Muller et Grégory Gadebois ici.
– Novembre de Cédric Jimenez
– Adieu Monsieur Haffman de Fred Cavayé
Vous pouvez retrouver mon interview du bijoutier Camille Moncomble et la productrice Vanessa Djian, ici.
. Coupez ! de Michel Hazanavicius
– Les Vedettes de Jonathan Barré
Vous pouvez retrouver mon interview avec Le Palmashow ici.
– Incroyable mais vrai de Quentin Dupieux
– Enquête sur un scandale d’Etat de Thierry de Peretti
– Le Visiteur du Futur de François Descraques – Mascarade de Nicolas Bedos
– Hommes au bord de la crise de nerfs d’Audrey Dana
Vous pouvez retrouver mon interview avec la réalisatrice ici.
– Mastemah de Didier D. Darwin
Vous pouvez retrouver mon interview avec le réalisateur ici.
– Trois fois rien de Nadège Loiseau
Vous pouvez retrouver mon interview avec l’équipe du film ici.
– La Brigade avec Louis-Julien Petit
– Vous pouvez retrouver mon interview avec le réalsiateur et Audrey Lamy ici.
– Compagnons de François Favrat
– Vous pouvez retrouver mon interview le réalsiateur, Agnès Jaoui et Najaa, ici.

Les films à rattraper :
– As Bestas de Rodrigo Sorogoyen
– Les 5 diables de  Léa Mysiu
– En corps de Cédric Klapish
– Avec amour et acharnement de Claire Denis
– Revoir Paris de Alice Winocour
– Les Miens de Roschdy Zem
– Tout le monde aime Jeanne de Céline Devaux
– Les enfants des autres de Rebecca Zlotowski
– L’origine du mal de Sébastien Marnier
– Robuste de Constance Meyer
– Petite fleur de Santiago Mitre 
– Le 6ème enfant de Léopold Legrand
– Ogre de Arnaud Malherbe
– L’été nucléaire de Gaël Lépingle
– Le Tourbillon de la vie d’Olivier Treiner
– En roue libre de Didier Barcelo
– Le Parfum Vert de Nicolas Pariser

Et pour vous, quels sont les meilleurs films de l’année 2022 ?