L’ABÎME : MARIE MALLIA DANS SON NOUVEAU GRAND RÔLE POUR LA TÉLÉVISION (INTERVIEW)

Après s’être brillamment illustrée dans Les Combattantes auprès des plus grandes stars de télévision française, Marie Mallia est de retour sur le petit écran dans une nouvelle série, L’Abîme de François Velle. Le challenge est de taille pour la jeune actrice, qui obtient ici son premier grand rôle depuis l’arrêt de Plus Belle la Vie en octobre dernier.
Dans L’Abîme, elle y incarne Lucie Lacaze, la fille de Laurent et Elsa Lacaze, dont la mère a subitement disparue.

La comédienne revient pour nous sur le succès international des Combattantes, son ressenti depuis la fin de la quotidienne de France 3, son incursion au cinéma avec le film de Marc Fitoussi, Les Cyclades, et sur ce nouveau rôle de Lucie Lacaze.

« Je suis pleine d’ambition »

Les Combattantes est actuellement dans le TOP 10 des séries les plus regardées dans 58 pays dont les États-Unis. Etes-vous étonnée de ce succès et, est-ce que ça vous donne le vertige de savoir que vous êtes vue par des millions de téléspectateurs dans le monde ?
Je ne suis pas étonnée du succès des Combattantes à l’étranger. C’est une série magnifique qui raconte des choses puissantes et peut toucher plein de gens. Il n’y a pas de hasard. Pour ce qui est du succès et de son impact, en réalité, c’est tellement loin de moi puisque ça touche le monde entier, que c’est comme si ça n’existait pas. Puis, j’ai un second rôle dans la série. Je pense qu’Audrey Fleurot, Camille Lou, Julie de Bona et Sofia Essaïdi ressentiront un impact plus important, à la fois humainement (elles doivent recevoir un paquet de messages) et professionnellement.

Plus Belle la Vie imposait un rythme effréné aux comédiens/comédiennes de la série. Comment vivez-vous ce nouveau rythme de vie ?
Nous ne sommes jamais contents de ce que nous avons. À l’époque, je n’avais qu’une envie, c’était de me reposer car le rythme était effectivement très intense. Maintenant que c’est plus calme, je m’ennuie (rire). J’ai envie de faire plein de choses ! Je suis pleine d’ambition. […] Les premiers jours après l’arrêt de Plus Belle, j’étais à Marseille avec ma famille puis, j’ai enchaîné avec le Festival « Les Héros de la Télé » à Beausoleil et l’évènement de Rochefort, où le prime avait été diffusé au cinéma pour les fans. Donc, même si le tournage était fini, il y a eu tout ça qui m’a permis de faire mon deuil en douceur. Ça n’a pas été un arrêt brutal, net. Le pansement s’est enlevée doucement, tranquillement.

Vous êtes actuellement à l’affiche de la nouvelle fiction de France 2, L’Abîme. Comment avez-vous rejoint le projet ?

J’ai rejoint le projet grâce à Sophie Rambeau, une directrice de casting que je connaissais bien. Elle m’a contactée pour passer un essai. Je n’ai d’ailleurs réalisé qu’un seul casting, avec le réalisateur François Velle.
Pour l’anecdote, je ne pensais pas avoir le rôle car je n’arrivais pas à prononcer le nom du village Saint-Chamas, que je prononçais « Kamas ». Il n’arrêtait pas de me reprendre sur la prononciation. Je me disais qu’il ne prendrait jamais une fille qui n’arrivait pas à prononcer correctement le nom d’une ville (rire). Je suis partie du casting sans en attendre grand-chose. Finalement, il a adoré tout le reste et j’ai rejoint l’aventure.

Crédit photo : Fabien Marlot – France 2

« C’est toujours plaisant de savoir qu’on s’intéresse à nous, et pas seulement à un programme dans lequel nous avons pu jouer »

Est-ce que vous avez hâte que les fans de Plus Belle la Vie et, peut-être aussi les professionnels, vous redécouvre dans un autre registre avec L’Abîme ?
Franchement, oui. J’avais déjà eu des retours des fans de Plus Belle la Vie qui avait regardé Les Combattantes et, ça m’a fait plaisir. Même pour le film Les Cyclades, j’ai reçu quelques messages, alors qu’on ne me voit que 5 minutes. C’est toujours plaisant de savoir qu’on s’intéresse à nous, et pas seulement à un programme dans lequel nous avons pu jouer. Après Plus Belle, je ne pensais pas qu’autant de gens continueraient à me suivre sur d’autres productions. […] Ensuite, je n’ai pas des attentes énormes par rapport aux professionnels. Comme on dit, tout arrive à point nommé. Je ne suis pas en train de me demander si cette série va changer quelque chose pour la suite de ma carrière. C’est un projet que j’ai aimé faire, j’y ai mis tout mon cœur, et j’ai apprécié le tournage et les personnes qui ont travaillé dessus. J’espère simplement que les spectateurs prendront autant de plaisir que j’en ai eu à le faire.

De quelle manière vous êtes-vous préparée pour le rôle ?

Lucie passe par énormément d’états émotionnels différents. En une séquence, elle peut passer du rire aux larmes, de la peur au doute. Il y a tellement d’émotions, parfois plusieurs en même temps, qui traversent les personnages à la minute, que c’était difficile. J’ai donc pris beaucoup de notes, avec un système de code couleur par rapport aux émotions. Mon script, c’est le foutoir (rire). Ça m’a aidé en amont pour appréhender où mon personnage allait. Même si sur le tournage, je l’ai moins utilisé. J’ai copié ce système de l’actrice Esther Acebo, qui jouait Stockholm dans la série Netflix « La Casa de Papel ». J’ai voulu tester. Je me suis aussi renseignée sur les cas de disparitions volontaires. Dans l’histoire, Lucie ne sait pas si sa mère a disparu volontairement ou si elle a été kidnappée. Cela m’a servi pour m’imprégner de ce que pourrait ressentir Lucie.

Image : Laurent (Gil Alma) et Lucie (Marie Mallia) mènent l’enquête envers et contre tous.
Crédit photo : Fabien Marlot – France 2

« J’ai commencé très jeune dans ce métier et, on m’a souvent fait la morale sur ce qu’il fallait faire ou non »

Sara Mortensen et Gil Alma jouent vos parents. Samuel Labarthe votre grand-père. Que retenez -vous de votre collaboration ensemble ?
Nous avons eu peu de scènes avec Sara mais pourtant, c’est une personne que je porte dans mon cœur. Je ne saurais pas expliqué pourquoi. Sara a une personnalité que j’aime. C’était beau de partager ces petits moments avec elle.
Gil, c’est quelqu’un de merveilleux C’était tellement facile avec lui. Il m’a tout de suite mise à l’aise. Il n’y avait pas de jugements. Ce que j’ai apprécié, c’est que Gil ne m’infantilisait pas du tout. J’ai commencé très jeune dans ce métier et, on m’a souvent fait la morale sur ce qu’il fallait faire ou non.

Avec Gil, c’était toujours bienveillant. J’avais le sentiment d’être son égal. Je lui en suis reconnaissante car j’ai pu m’épanouir pleinement sur le tournage et dans ce rôle. C’est très agréable de pouvoir tourner des émotions avec quelqu’un que tu apprécies. D’ailleurs, avant chaque scène d’émotions, il me demandait si j’avais besoin d’un soutien, d’un regard, d’un contact physique, pour que ça déclenche quelque chose. […] Mais je ne trouve pas ça nécessaire de pleurer tout le temps. C’est un peu mâcher le travail au spectateur. Si vous voyez un acteur à bout, au bord des larmes, qui a les yeux rouges, plein de retenu, vous-mêmes, vous vous retenez avec lui et vous allez vous effondrer. C’est bien de tout lâcher, mais c’est bien aussi d’avoir de la nuance, avoir de la pudeur.

Image : Gil Alma et Mortensen sont les nouveaux héros de cette fiction.
Crédit photo : Fabien Marlot – France 2

Samuel, lui, est une personne adorable. Avec Samuel et Anne, je me sentais en confiance pour jouer les scènes avec eux. Sur ce tournage, j’avais toutes les cartes en main. C’est un grand acteur, et je suis fière d’avoir partagé l’écran avec lui. Encore une fois, je reprends ce truc d’égal à égal. Ce sont des personnes humbles et ils ne me jugeaient pas.

J’ai ouïe dire que vous leur aviez souhaité une bonne fête des pères et des mères, à tous les deux…
C’est vrai. Quand nous sommes tous les trois, on a l’impression d’être une vraie famille. Dans la vie, nous nous parlons tout le temps, nous nous lançons des piques à longueur de journée, et je me fais aussi engueuler par eux (rire). Ils sont toujours en train de me dire : « mais non Marie ne fait pas ça ». Ils me font des petites leçons de morale comme si c’était mes parents (rire).

Il y a eu une scène très dure dans la série, où vous parlez de l’acharnement que vous subissez sur les réseaux sociaux. Est-ce que vous avez vous-même subis cela et, est-ce qu’on s’en sert pour le jeu ?
J’ai déjà eu des messages vraiment hard vis-à-vis de ce que je jouais dans Plus Belle, notamment sur des sujets comme les règles ou les chasseurs. Cependant, ça ne m’a jamais traumatisée de recevoir ces messages. Je sais de quoi je me suis embarquée. Puis, ça reste un pourcentage infime des messages que je reçois au quotidien. Je passais très vite au-dessus. Donc, je n’ai pas forcément utilisé ça pour jouer. Maintenant, c’est devenu tellement banal le harcèlement sur les réseaux sociaux, qu’inconsciemment je me suis peut-être servi de ça pour le jeu.

« En quelques années, j’ai pu savoir où je voudrais me positionner »

En moins de trois ans, vous avez tourné avec un nombre important de réalisateurs, que ce soit sur Plus Belle ou sur vos autres projets. Ça vous donne une longueur d’avance sur la plupart des comédiens de votre âge…
Oui. J’ai vu tellement de réalisateurs et de manières de réaliser différentes, que j’arrive désormais à savoir comment j’aime travailler et avec quels genres de personnes je veux collaborer, par rapport au tempérament et leur façon de faire. À mon âge, je ne suis pas censée avoir ce type d’expérience. En quelques années, j’ai pu savoir où je voudrais me positionner.
François Velle, le réalisateur de L’Abîme, est une personne calme, douce, à l’écoute et nous avons toujours discuté de ce que j’avais envie de faire, j’étais libre. J’ai adoré cette manière de travailler. À côté de ça, Alexandre Laurent a une énergie folle, très à l’écoute aussi, mais ce sont deux personnalités différentes. Pourtant, j’ai pris autant de plaisir à travailler avec l’un que l’autre. Je me sens très chanceuse, tous les jours, que toutes ces personnes m’aient laissée ces projets entre les mains. Je suis reconnaissante.

« J’ai aussi appris à m’affirmer en tant que comédienne »

Qu’est-ce que vous avez appris sur ce tournage, en tant que comédienne, et que vous n’avez pas appris ailleurs ?
L’Abîme, c’est le premier tournage où je n’avais plus de doutes. J’avais déjà acquis assez d’expériences pour me dire que j’étais légitime, que j’avais le droit d’être une comédienne comme les autres, comme Gil ou comme Sara. Quand j’ai réalisé ça, je me suis dit que j’avais réellement passé un cap. J’ai aussi appris à m’affirmer en tant que comédienne, avec mes idées.

Vous êtes également à l’affiche du film « Les Cyclades » de Marc Fitoussi, où vous faites ne petite apparition dans le rôle de Laure Calamy jeune. J’imagine que c’était une belle expérience…

J’étais comme une dingue ! Laura Calamy, s’il vous plaît. Elle a une carrière incroyable et a reçu un César. Un objet que je convoite, ça m’attire. Lorsqu’on m’a annoncé que j’allais jouer le rôle de cette femme, jeune, qui a eu le César, ce fut un moment d’euphorie. J’ai été impressionnée, intimidée de rencontrer Laure. Nous nous sommes rencontrées la première fois sur des répétitions. Elle m’a fait plein de compliments. C’est un amour de femme. Puis, elle est hilarante. Le film est à l’image de Laure et d’Olivia, drôle.

Le tournage a eu lieu en Grèce. Je n’avais jamais pris l’avion. J’étais accompagnée d’un autre comédien et, il faisait n’importe quoi (rire). Il était perdu. Moi, j’étais en panique total, de peur de louper l’avion. Je suis restée en Grèce entre 48h et 72h. La figuration grecque était super gentille.

Les épisodes 3 et 4 de L’Abîme seront diffusés le 15 février prochain.

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