LUDMILLA MAKOWSKI : DE LUPIN À BARDOT, L’ASCENSION D’UNE PRODIGE

Elle fait partie de ces jeunes comédiennes au talent indéniable, Ludmilla Makowski est une actrice en devenir. Avec la profondeur de son regard, elle impose un jeu intense, flamboyant et se démarque par des choix de carrière audacieux. De petits rôles en seconds rôles, Ludmilla Makowski n’en finit pas de nous étonner, de nous secouer ou de nous émouvoir, en voguant dans des projets aussi différents que passionnants.

Du haut de ses 24 ans, la jeune femme sait ce qu’elle veut. Une actrice libre, enivrante, qui aime pleinement le cinéma, dans le sens le plus noble du terme.

Un début chez Toudoum !

« Au moment où je me présente, je ne réalise même pas que je m’adresse à Omar Sy »

C’est à l’âge de 8 ans que Ludmilla Makowski fait sa première rencontre avec les planches. Petite fille pleine d’énergie, elle souhaite pratiquer tout un tas d’activités. Le sport, dont la danse, puis le théâtre, envahissent alors ses passes-temps. Un désir de devenir comédienne émerge et c’est donc tout naturellement que Ludmilla sera reçu au concours de la Classe Libre des Cours Florent avec en parallèle, des cours de comédie musicale, sa grande passion : « Ce qui m’a donné envie de me plonger dans ce métier, c’est la comédie musicale et, notamment, les films musicaux de Jacques Demy. J’avais envie de faire la même chose, de pouvoir m’exprimer à travers le jeu mais aussi la danse et le chant ». Une manière également de compléter une formation et de ne pas se mettre des barrières avec un objectif en tête : « Je voulais être une artiste polyvalente et ne pas me renfermer dans une case […] En tout cas, mon rêve c’est de jouer dans un film musical ».

En 2019, Ludmilla intègre le casting de la série événement de Netflix « Lupin ». Aussi bien au casting que dans l’équipe technique, des grands noms du cinéma : Omar Sy, Ludivine Sagnier, Louis Leterrier ou encore Xavier Gens. Elle y incarnera pour les deux premières parties, la jeune Claire (interprétée dans sa version adulte par Ludivine Sagnier) au côté de Mamadou Haïdara (Assane Diop jeune / Omar Sy). Une super-production et saut direct dans le grand bain pour sa première expérience cinématographique. Elle raconte : « Il était 22h, mon agent m’appelle et me dit qu’il y a un casting important pour la série Lupin avec Omar Sy le lendemain à 10h30. J’étais en cours de théâtre à ce moment. J’ai appris mon texte le soir-même et le lendemain matin. J’ai passé le casting et les étoiles se sont alignées. Cela s’est fait rapidement parce qu’ils n’arrivaient pas à trouver le personnage de Claire, à savoir qu’il fallait une ressemblance physique et dans la voix avec Ludivine Sagnier. Quatre jours après, je tournais ».

Dans ses flashbacks, nous apprenons la manière dont Claire et Assane se sont rencontrés et dont leur idylle amoureuse est née. Ludmilla revient sur deux séquences de la série, importante dans la jeunesse d’Assanne Diop : leur première rencontre dans une salle de classe où Claire est interpellée et harcelée verbalement par des ados de l’école, ainsi que leur premier baiser (voir vidéos en fin d’article).

« La scène du bisou a été tournéelors de mon deuxième jour de tournage. J’étais stressée d’embrasser quelqu’un face caméra car je ne l’avais jamais fait, encore moins devant des inconnus. C’était un moment hors du temps. Tout le monde a été bienveillant. C’était un moment doux. Nous avons du refaire la scène une vingtaine de fois. Ce qui était assez drôle, c’est que Mamadou avait 16 ans. Je devais montrer l’exemple en quelque sorte, que je gère et montrer que ça ne me fait rien. Mais je ressentais le contraire (rire). Louis Letterier a été d’une grande gentillesse ».

« La scène dans la salle de classe a été tournée lors de mon dernier jour de tournage. C’était la scène la plus compliquée car j’avais davantage de texte. Néanmoins, c’est allé assez vite parce que je m’étais bien imprégnée du personnage de Claire en amont et de son caractère, elle estforte et déterminée. Elle ne se laisse pas faire dans cette séquence, aussi bien auprès des élèves qui viennent la harceler que d’Assane. Mais grâce à cette interview, je me rends compte que je porte les femmes ».

Bien entendu, Ludmilla Makowski a rencontré Omar Sy. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette rencontre a été des plus cocasses : « Tout est allé très vite sur ce tournage. J’étais comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, donc je ne comprenais rien à ce qui se passait. Au moment où je me présente, je ne réalise même pas que je m’adresse à Omar Sy (rire) […] Nous nous sommes davantage côtoyés lors des soirées de fin de tournage et c’est une personne réellement bienveillante et humaine ».

De cette expérience, Ludmilla en retiendra beaucoup de choses, notamment la façon de se comporter et de travailler sur une production aussi frénétique que Lupin, qui impose un rythme de tournage effréné : « J’ai appris à travailler vite et efficacement, en produisant de la qualité. Louis Leterrier était le réalisateur mais aussi le chef op’ et c’est génial d’avoir un metteur en scène juste derrière parce qu’on est au plus près de lui. C’est plus facile de discuter et de comprendre ce qu’il recherche ».

Direction Cannes !

« Le thriller psychologique est un cinéma qui me touche profondément »

En 2022, Ludmilla Makowski est choisie pour incarner le rôle de Lyssa dans le court-métrage de Déborah François, Mouton Noir. Un thriller psychologique dans lequel elle interprète la sœur d’Ania, enfermée dans un hôpital psychiatrique après avoir été déclarée coupable du meurtre de leurs parents. Mais l’arrivée de leur frère va bouleverser leur vie et dévoiler une face sombre de Lyssa, qui cache un terrible secret. Pour s’approprier ce rôle ténébreux et mystérieux, Ludmilla a beaucoup travaillé. Elle explique :

« Nous avons eu plusieurs jours de répétitions et nous n’arrivions pas à trouver quels allaient être les tics pou le langage de Lyssa. C’est un personnage tellement loin de moi. Comment rendre un personnage naturel lorsqu’il est si loin de vous ? C’est déroutant ». Toutefois, Mouton Noir est le genre de projet qui anime l’actrice et pour lequel elle fait ce métier. Pour son avenir dans le cinéma, Ludmilla sait pertinemment ce qu’elle désire : « Je veux choisir des rôles à l’opposé de moi. Je veux découvrir des genres, des émotions et des rôles que je ne connais pas. Comme ici, où il s’agissait d’une vraie composition de personnage ».

Un court-métrage qui aura une belle vie en festival et qui emmènera toute l’équipe sur les marches du 75ème Festival de Cannes dans le cadre des Talents Adami Cinéma. Un moment irréel pour la comédienne :

« En montant les marches du Festival, j’ai ressenti énormément de gratitude et de fierté aussi. Quand on est artiste, on vit toujours des moments de doute et on se demande en permanence quelle est notre légitimité dans ce milieu. Deborah nous a dit avant la montée des marches, parce qu’elle voyait dans nos yeux que nous étions terrorisés, que nous n’étions pas juste en train de monter les marches du Festival de Cannes, que nous étions en train de dire nos prénoms sur ces marches, que nous avions travaillé pour et que nous avions notre place dans le cinéma. […] Je suis heureuse d’avoir pu participer à ce court-métrage, car le thriller psychologique est un cinéma qui me touche profondément ».

Image : L’équipe de Mouton Noir en photocall à Cannes.
Crédit photo : https://www.lenouvelliste.ch/suisse/cinema-au-festival-de-cannes-la-romande-vanille-lehmann-a-realise-son-reve-de-petite-fille-1186673

Un téléfilm pour dénoncer le harcèlement de rue

« J’étais heureuse de rejoindre le casting de cette série parce que ce sont des sujets importants sur lesquels il est tout aussi important de prendre la parole. On commence à se faire entendre mais il a fallu du temps. C’est le second projet où je prête ma voix sur un sujet comme celui-ci »

Dans le prochain téléfilm en deux parties de France Télévision « Les Siffleurs », Ludmilla y joue Lila, une jeune femme qui a décidé de ne plus laisser les harceleurs de rue vivre en toute impunité. Pour dénoncer leurs actes, elle les prend alors en photo et les affiche sur un compte Instagram « Les Siffleurs », jusqu’au drame… Un rôle que Ludmilla a composé avec ce qu’elle pense de la société actuelle, un personnage qu’elle définit comme le rôle étant le plus proche d’elle : « Chaque fois que je jouais Lila, je me demandais comment moi je dirais cette phrase. C’est pour cela que je pense avoir un jeu concret et terre-à-terre ici parce que je suis quelqu’un de comme ça dans la vie. C’était simple à jouer et en même temps complexe car c’est un rôle pudique. Je me suis mise à nue dans ce projet. J’ai essayé de me détendre au maximum. Heureusement qu’il y avait Nathalie Marchak derrière la caméra, qui est une femme tellement gentille et pleine d’amour, que j’ai pu réussir à me désinhiber ».

Et pour la suite…

Parmi ses projets à venir, nous pourrons retrouver Ludmilla dans la Partie III de Lupin, ainsi que dans la série de Julius Berg, True Crime, autre production Netflix dont la date de sortie est encore inconnue. Mais ce n’est pas tout. Elle sera aussi au casting de la série Bardot, un biopic sur la vie de Brigitte Bardot, de ses débuts à 15 ans en 1949 à la naissance de son fils en 1960 : « J’incarne Stéphanie Audran, la femme de Jean-Louis Trintignant. Je joue dans une scène, belle et intense. Je ne pouvais qu’accepter ».

Lien pour visionner Mouton Noir, ici.

Les Siffleurs, le 8 mars sur France 2, à 21h.

Synopsis Les Siffleurs :
Lila, étudiante ravissante, disparaît brutalement après une soirée entre copines. Elle avait créé @lessiffleurs, un compte sur les réseaux sociaux où elle postait un « selfie » d’elle avec chacun des hommes qui la harcelaient quotidiennement dans la rue. Chargée de l’enquête, la capitaine Marianne Kacem ne peut s’empêcher de penser que Lila a été inconsciente de se balader en mini-jupe et de provoquer ses harceleurs : il faut vite la retrouver !

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