ENTRE SES MAINS : NATACHA LINDINGER AUX PRISES AVEC UN ÉROTOMANE (INTERVIEW)

Après son passage remarqué dans « La Flamme : Les aventuriers de Chupacabra », Natacha Lindinger revient à la télévision dans un rôle à l’opposé de Carole, cette compétitrice acharnée que Jonathan Cohen a transformée en « monstre » sans cœur. Dans « Entre ses mains », la comédienne incarne Clara, une brillante avocate, qui tombe sous le charme de Stéphane, un mystérieux sculpteur. Après une nuit torride, sa vie de famille bascule. Stéphane souffre d’érotomanie : la conviction d’être aimé.

À la réalisation, Vincent Lanoo, sur une histoire écrite par Marion Festraëts et Mary Milojevic. Ils dévoilent un thriller psychologique haletant, bien loin des standards habituels, où le drame obsessionnel se mêle à une esthétique visuelle singulière, entre image brute et instants érotiques très stylisées. Entre ses mains bouscule, irrite, et se révèle par des comédiens justes. Yannick Choirat en tête, campe un formidable érotomane, avec cette touche de séduction suffisamment mystérieuse pour contrebalancer avec la violence de sa maladie. Deux visages pour un seul homme que Yannick Choirat ne caricature jamais. Quant à Natacha Lindinger et Eric Caravaca, ils forment un duo aimant, tendre, auquel nous nous attachons volontiers.

Pour en parler, Natacha Lindinger a accepté de répondre à quelques questions. Elle revient sur sa collaboration avec ses partenaires et quelques scènes du téléfilm.

Qu’est-ce qui vous a convaincue d’accepter le rôle de Clara ?
J’aurais pu avoir peur car il y a déjà eu beaucoup de thrillers psychologiques. Mais ce qui m’a intéressée et m’a donné envie de le faire, c’est que toute la partie psychologique de Stéphane (Yannick Choirat) et familiale étaient bien traitées. Toutes les scènes de famille étaient très réalistes, subtiles. C’est un couple peut-être usé par les années mais qui s’aime, qui se respecte. Ca lui tombe dessus sans qu’elle comprenne ce qui lui arrive, elle se débat, et ce n’était jamais caricatural. Puis, Clara est réellement piégée par ce type. J’aimais l’idée qu’elle soit coupable de quelque chose alors que ce n’est pas son tempérament. […] Le téléfilm aborde aussi une maladie peu connue, l’érotomanie, qui est la conviction d’être aimé. Ça bougeait les curseurs. Il y avait un ton différent. […] Puis, le lieu, le décor, amenait quelque chose de fort. À la fois quelque chose de rude, où l’on se sent petit vis-à-vis de la montagne. Il y avait cette dualité de force et de solitude extrême.

De quelle façon vous êtes-vous emparée du rôle, comment l’avez-vous travaillé pour être la plus crédible possible ?

Ce personnage ne comprend pas ce qui lui arrive, ne sait pas comment réagir, ne sait pas pourquoi il s’est laissé faire et à l’impression d’être envoûté. Je pense que tous ces aspects, il ne faut pas les préparer. Si j’avais trop réfléchi à tout ça, finalement, elle ne le ferait pas (rire). Elle est comme hypnotisée. Il s’est emparé d’elle. Donc, je pense qu’il n’y a plus de réflexion. Il ne s’agissait pas pour moi, actrice, de réfléchir à chaque scène, il s’agissait de se laisser faire, de comprendre la situation de chaque scène et d’y aller. Mais toujours de trouver de la sincérité dans chaque scène. […] Il n’y a pas eu de préparation psychologique. Puis, avec le réalisateur, nous avons eu une grande complicité de travail, du début à la fin. C’était très agréable. Nous étions investis l’un comme l’autre, en même temps. Nous nous faisions confiance.

Dans le téléfilm, votre personnage tombe sous le charme de Stéphane, interprété par Yannick Choirat. Vous avez d’ailleurs des scènes particulièrement érotiques ensemble. Comment avez-vous travaillé cette relation et avez-vous préparé ces séquences-ci ?
Nous avons essayé de jouer les scènes en étant complices dans le travail. C’était le cas, d’autant que Yannick est un camarade de jeu extraordinaire. Les scènes érotiques, ce sont des chorégraphies. On les met en place, on les répète, tout le monde est protégé. Nous étions tous très pudiques, même si ça ne se voit pas à l’image. C’était réalisé dans un cadre respectueux. Puis, lorsque c’est extrêmement chorégraphié, c’est plus facile de l’aborder. Il n’y alors plus rien de personnel et d’intime. Nous savons ce que nous avons à faire à la seconde près. Nous sommes presque dans quelque chose de technique, comme une danse. Ce ne sont pas mes scènes préférées à tourner, pour être honnête. C’est toujours un peu pénible mais j’étais en confiance. Mais avec le temps, avec l’âge, j’ai de moins en moins en envie que ça m’arrive. Néanmoins, si c’est essentiel pour raconter une histoire – comme c’est le cas ici – alors je me prête au jeu.

Et avec Eric Caravaca, qui joue votre mari, comment s’est déroulée votre collaboration ?
Eric, c’est un bonheur. Nous nous sommes retrouvés ensemble, dernièrement, pour un unitaire pour France2, où il joue encore mon mari. Nous nous entendons parfaitement dans le travail. J’adore la sobriété de ce comédien. Il a une façon de travailler qui fait que nous nous entendons très bien. Nous nous soutenons, nous partageons tout, nous nous écoutons, nous osons proposer. C’est une famille d’acteurs, avec Yannick et Eric, avec qui c’est simple de travailler. Ça rend le tout meilleur.

Entre ses mains, le 5 juin sur TF1.

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