[INTERVIEW] – FOLLOW : ENTRETIEN AVEC MARIE COLOMB, VINCENT HENEINE ET LE RÉALISATEUR LOUIS FARGE

À quelques jours de la diffusion des premiers épisodes de « Follow » sur 13ème Rue, le réalisateur Louis Farge et les comédiens Marie Colomb et Vincent Heinene se sont exprimés sur cette nouvelle aventure.

C’est votre seconde collaboration avec 13ème rue puisque vous avez réalisé « Cuisine Interne » avant « Follow ». Qu’est-ce qui a changé dans votre façon de travailler entre les deux séries ?
Louis Farge : Ce sont deux séries très différentes, je l’ai vu à l’image avec mon chef opérateur et à la musique avec mes compositeurs. « Cuisine Interne » était un thriller culinaire et « Follow » est un thriller-polar. Dans « Cuisine Interne », nous étions dans quelque chose de très dark avec de l’humour noir, et des matières comme l’inox, que nous n’avons pas l’habitude de voir et qui donne la possibilité de beaucoup de reflets. Avec « Follow », nous sommes dans une ambiance plus polar, aux influences des thrillers américains. Avec mon chef opérateur, nous sommes allés dans des teintes verdâtres. […] Que ce soit avec le chef opérateur, le chef décor ou la cheffe costumière, nous avons fait des palettes de couleurs pour être cohérents. Par exemple, si Léna porte un certain pull, nous allons essayer que ça colle avec le mur derrière. Tout est maîtrisé. Ce n’est pas qu’une image, un bel objectif ou une belle caméra. Nous voulions un code couleur par personne, par décor. Si on regarde la série, on remarque que chaque personnage a son code couleur. […] Entre les deux séries, c’est surtout le rythme qui a changé. « Cuisine Interne » était une série très rythmée, même dans la musique où les musiciens sont allés chercher des ustensiles de cuisine, un tempo soutenu dans la cuisine. Dans « Follow », nous sommes dans une angoisse, dans ue atmosphère tendue, l’attente, un tueur en série invisible mais qui pèse sur les épaules de Léna. Même dans les mouvements de caméras, nous étions plus souples, plus lents.

« J’essaie toujours d’aller me rapprocher des comédiens, être au plus proche d’eux »

C’est ainsi que vous aviez envie de mettre en scène ce récit ?
L.F : J’aime le mouvement. Nous parlions de tempo, j’ai essayé de mettre du mouvement. On peut rythmer avec une caméra lente, tant qu’il y a du mouvement et des comédiens qui bougent dans le cadre. Puis, aller chercher des références et en tirer le maximum. […] Pour le rapport malsain entre les personnages, par exemple, nous nous sommes dirigés vers « Le Silence des Agneaux ». Notre difficulté, c’est que dans « Follow », nous ne voyons jamais le tueur. Alors, nous devions ruser. Et la musique nous aide à le faire sentir sur les épaules de Léna. Ensuite, sur les mouvements de caméras nous nous rapprochons humblement de ce que peut faire David Fincher… Notre objectif était de toujours trouver un moyen, avec la caméra, de suggérer quelque chose qui se passe au scénario. Rien de gratuit.

Comment parvient-on à créer du mouvement en gardant cet aspect « lent » que vous évoquiez pour parler du rythme de la série ?
L.F : On peut créer du mouvement au montage, ce qu’on a beaucoup fait sur « Cuisine Interne ». Nous faisions tout autant de plans par jour sur « Follow », une quarantaine, et nous utilisions deux caméras. J’essaie toujours d’aller me rapprocher des comédiens, être au plus proche d’eux. On crée du mouvement comme ça. Sur « Follow », il y a peut-être moins de plans par séquence mais plus de mouvements, lents. Dans « Cuisine Interne », nous suivions des comédiens en train de parler. Le rythme de la caméra va donc au rythme de tes dialogues. Avec « Follow », peu importe que ça parle vite dans une salle d’enquête ou dans l’open-space de la PJ, la caméra va être lente, on ne s’occupe pas du rythme des dialogues.

Les scènes dans les commissariats, nous en voyons beaucoup à la télévision. De quelle manière peut-on être original dans la mise en scène de ces séquences ?

L.F : C’était l’enjeu de la série. Comme vous, j’en ai vues des séries tournées dans des préfectures de police, dans des commissariats, etc. Je me suis demandé comment j’allais tourner ces scènes avec mes références américaines un peu pédantes, à faire croire que j’avais du talent (rire). Avant chaque séquence, je lis le scénario, je fais le découpage et, le but, c’est d’alterner les choses pour faire en sorte que le plan d’après n‘ait pas le même plan. Le spectateur ne s’en rend alors pas compte et ne s’ennuie pas. Ce n’est pas de la facilité d’enchaîner les champs/contre-champs, ce qui est dur c’est de se dire : qu’est-ce que ce personnage raconte dans cette séquence et comment je peux la filmer ? C’est purement mon rôle, de savoir comment placer ma caméra par rapport au scénario.

La série démarre par un plan séquence. On suit le personnage de Léna descendre dans le métro, de dos, en surfant sur les réseaux qui apparaissent à l’image. Puis, nous la voyons à l’intérieur du métro se rendre à la prochaine station. Pourquoi choisir un plan séquence pour ouvrir la série et dans cet endroit ?

L.F : Je n’écris pas le scénario mais j’apporte parfois des séquences de mise en scène. Ici, le métro rappelait aussi les lignes, les souterrains, sachant qu’on parle de réseaux sociaux avec des câbles qui s’interconnectent. Nous nous sommes dit que ça avait du sens. Nous avons fabriqué cette séquence tous ensemble. Je suis allé dans le métro avec la comédienne principale, Marie Colomb, mon premier assistant réalisateur, et nous avons testé des choses pendant les week-end, entre les tournages. C’est là qu’on a eu l’idée de filmer Marie de dos, au début de la séquence, avec tous les réseaux sociaux autour d’elle. Avant de la découvrir physiquement, un peu plus tard. C’est beaucoup de répétitions, sans équipe, pour caler le rythme.

Il y a un rythme par l’apparition des réseaux sociaux à l’image. Donc, nous essayons de trouver le meilleur moyen pour que le spectateur soit attiré par un truc puis un autre. C’est diriger l’œil du spectateur au bon endroit. C’est un plan séquence qui a pour but de lui présenter le personnage, lui expliquer et l’habituer à ce que des choses apparaissent à l’image.
Nous avons tourné sur la ligne 6 de Paris, la ligne la plus courte de la capitale. La RATP a été géniale et nous a laissé tourner là-bas. Il y avait une rame qui nous attendait, nous étions chronométrés, et des figurants qui nous attendaient.

C’est Marie Colomb qui incarne l’héroïne de la série, Léna. Une évidence ?
L.F : Quand Marie est arrivée au casting, je l’ai aimée tout de suite. C’est une comédienne qui joue par ses silences. Il y a peu de travail à faire avec des comédiennes comme elle. De fait, ça sera surtout de la mise en confiance, des échanges sur le personnage, et des répétitions sur des scènes clés. 5-6 répétitions sur des séquences importantes de la série vont permettre que la peinture s’étende sur l’ensemble des séquences du scénario. Mais avec ces scènes pivot, le personnage connaît des modifications dans sa tête, dans la narration, ça nous aide à façonner le personnage. Ensuite, Marie interprète et, généralement, une comédienne comme Marie va déceler des choses qu’un réalisateur ou un scénariste n’a pas vues. Elle propose car elle voit la série de son prisme. Marie fait tout, je n’ai pas grand-chose à faire pour être honnête. C’est simplement une question de confiance. Et un peu de magie entre un réalisateur et des comédiens.

« Créer cette chasse à l’homme dans les catacombes, ça rajoutait un truc hyper excitant » – Vincent Heneine

Il y a une scène très impressionnante dans les catacombes de Paris. Racontez-nous les coulisses de cette séquence…
L.F : En préparation, nous ne savions pas où tourner cette séquence. Au bureau, je discutais avec mon assistant-réalisateur et au détour d’une discussion il me dit que son rêve serait de tourner dans des catacombes. J’appelle Astrid, la directrice de production, et je lui propose l’idée. Puis, il y avait une logique avec le métro, l’aspect souterrain, les connexions, une parabole des réseaux sociaux. La Mairie de Paris a été super accueillante. Je n’y étais jamais allé. Nous avons tourné avec une toute petite équipe, un steadycamer, le chef op’, l’ingénieur du son, les comédiens et moi-même. Il y a beaucoup d’humidité alors, ça donne lieu à des imprévus comme une mixette qui tombe en panne. Mais on est complémentent habité par le décor. Nous avons eu de la chance avec cette série car nous avons eu de très beaux décors. J’ai tendance à penser que le décor et le costume transportent le personnage et le comédien.
Pour ma part, je croyais que tourner dans les catacombes serait angoissant mais pas du tout. Il n’y a que des crânes, pas d’âmes, pas de mauvaises énergies. C’est comme un musée.

Et vous Vincent, comment avez-vous vécu ce tournage dans les catacombes ?

Vincent Heinene : C’était incroyable. Lorsqu’on a su que nous allions tourner là-bas, nous avons fantasmé l’idée de tourner au milieu de cet espace-là, assez mystique. Ce qui frappe quand on arrive dans les catacombes, c’est le silence. Il est tel qu’on peut entendre son cœur battre. Un vrai silence de mort. C’est assez perturbant. Créer cette chasse à l’homme dans les catacombes, ça rajoutait un truc hyper excitant. J’étais comme un gamin. À la fin de la journée, nous étions épuisés alors que c’était une journée de tournage classique. Mais je pense que l’univers et l’énergie que dégage ce lieu sont marquants. […] Sur le tournage, une partie de l’équipe s’est perdue. Les catacombes sont immenses, même quand vous criez, personne ne vous entends au loin. C’était très angoissant.

« J’aime bien trouver des petites subtilités dans l’observation, des tics de langages ou corporels que je peux prendre et retranscrire à l’écran » – Vincent Heneine

Vincent, dans « Follow », vous incarnez un inspecteur de police. Encore un. Comment vous êtes-vous approprié ce nouveau rôle de flic ?
V.H : Il y a déjà une approche de terrains différents, car les policiers que j’ai incarné sont tous issus de diverses brigades. Quand j’étais plus jeune, j’étais passionné par le milieu policier et du banditisme, donc c’est quelque chose qui me parle. Sur « Follow », ce qui m’a plu c’est le côté crime, d’essayer de trouver cette espèce de caractère de fin limier, de quelqu’un qui lâche rien, prêt à aller jusqu’au bout de cette enquête, de façon incisive et persévérante. C’est ce qui m’a convaincu d’accepter le rôle, d’avoir aussi la possibilité de développer un personnage de flic sur 6 épisodes, ce que je n’ai jamais eu l’occasion de faire. Pour l’anecdote, avant d’être acteur, je voulais rentrer dans la police, au GIGN ou dans les stups’.
Pour ces rôles de policiers, j’ai bien entendu fait quelques immersions dans le milieu et, pour ce rôle-ci, j’ai été voir mes copains dans les commissariats où ils travaillent. J’observe beaucoup pour avoir des postures, un langage – car Louis nous laisse improviser sur certaines scènes – je trouve ça intéressant d’avoir le langage et d’être ancré dans le personnage. J’aime bien trouver des petites subtilités dans l’observation, des tics de langages ou corporels que je peux prendre et retranscrire à l’écran.

Ces univers de polars noirs, ce sont des univers que vous affectionnez ?

V.H : J’adore ces univers-là, parce que on peut tout se permettre. En tant que comédien, nous pouvons aller dans les extrêmes de créations, c’est-à-dire de notre côté le plus léger jusqu’au plus dark. C’est ce que je trouve intéressant dans ce type de programme et d’univers. […] Les références que citait Louis, nous les avons ressenties sur le tournage. Même au niveau des décors, qui nous ont plongés à 100% dans cet univers de thriller noir. De plus, nous avons tourné dans une période compliquée, celle de la loi retraite, et nous étions entourés en permanence de sirènes de polices. Tout ça a participé à la création et à nous immerger dans l’univers de « Follow ».

[…] Puis, il y a aussi la relation avec Louis, qui nous dirige tellement bien. C’est quelqu’un de minutieux, d’exigeant et de très bienveillant. Ce n’est pas le type de réalisateur qui va vous engueuler lorsqu’il n’a pas ce qu’il veut. Ça va être un échange, on va construire ensemble le personnage et il est très ouvert aux propositions. C’est agréable. Il a tendance à obtenir de nous ce qu’il veut, et il le revendique (rire). Mais c’est un plaisir de tourner avec lui et je suis fier de sa progression en tant que réalisateur.

Marie Colomb : De mon côté, j’aimerais pouvoir répondre oui. Mais je dois avouer que je ne suis pas cliente de ces univers. Tout simplement parce que, j’ai beau savoir la manière dont on fabrique un film, je n’ai aucun recul lorsque je regarde un film. Je suis un public très sensible. Donc, je ne regarde pratiquement jamais de films d’horreur car j’ai peur d’avoir peur. Je sais que je rate des chefs-d’œuvre. Néanmoins, je suis davantage une lectrice de thrillers. J’aime beaucoup les Fred Vargas, par exemple. Pour la série, j’ai vu « Le Silence des Agneaux ». Film exceptionnel ! Pour les thrillers, je pense que c’est davantage une question de sensibilité et non pas parce que j’estime que ce n’est pas un bon genre mais par crainte que ça me bouleverse trop en tant que spectatrice.

C’est votre première collaboration ensemble…
V.H : Quand j’ai rencontré Marie Colomb, nous avons eu de suite ce rapport de chien et chat que nous avons aussi dans la série. […] C’est une vraie rencontre, une actrice extraordinaire, une personne humaine. Et puis, c’est mon meilleur public. J’aime beaucoup faire rire et mon plus beau cadeau c’est de voir son sourire. Je n’ai qu’une hâte, repartir sur un autre projet à ses côtés. C’est une partenaire fabuleuse.

« C’était un tournage avec une grande exigence d’image et de plan » – Marie Colomb

M.C : Vincent est un acteur formidable. C’est génial de jouer avec lui parce que c’est un comédien bienveillant, généreux et, humainement, c’est un mec en or. J’étais un peu la nouvelle dans la série car Vincent et Louis avait déjà travaillé ensemble, ils ont une grande complicité, une grande partie de l’équipe 13ème rue se connaissait aussi, et il fallait que je m’incorpore à tout ça. Mais je me suis sentie immédiatement bien accueillie. Sur le plateau, Vincent est un soleil. Il fait en sorte que tout le monde se sente bien et il ne supporte pas quand il y a une mauvaise ambiance. Et on a beaucoup rigolé. Puis, comme je le disais, il a été très bienveillant. Vincent a plus d’expériences que moi dans ce type de séries, où il faut tourner vite, être performant. C’est quelque chose qui m’a stressée, au départ. Il m’a beaucoup aidé à me détendre.
[…] C’était un tournage avec une grande exigence d’image et de plan. Alors que dans une série, nous devons faire tout en mille fois plus vite, nous avons un nombre de minutage utile par jour à réaliser, qui est le triple d’un film. Pourtant, il y avait toujours cette exigence. Le chef opérateur a été incroyable. Il m’a impressionnée ! Nous arrivions à rentrer des plans avec un steadycam en plan séquence, en 30 minutes. Sur un film, il nous aurait fallu 4 heures. Au début, ce fut assez compliqué pour moi. On enchaîne vite. Dès que vous finissez une scène, vous allez vous changer pour la prochaine. Et s’il faut pleurer, arriver avec un bagage émotionnel, vous avez moins de temps pour switcher. Il y a une idée de performance qu’on a beaucoup plus sur une série. Il a fallu que je m’habitue et plus les semaines passaient, plus ça devait facile. Je prenais confiance en moi.

Marie, quelles ont été vos motivations pour rejoindre ce projet ?

M.C : J’ai voulu faire cette série pour Léna. Je trouvais que c’était un personnage complexe. Il y avait une multitude de choses différentes à jouer, au niveau des émotions. Puis, j’avais très envie de travailler avec Louis Farge. Quand je l’ai eu au téléphone, je savais que je voulais travailler avec lui. On était sur la même longueur. L’instinct aussi. Parfois, c’est inexplicable. Je choisis mes projets, même si je passe des castings, mais c’est beaucoup d’instinct. Ça passe bien entendu par le scénario, le personnage, le réalisateur et puis, de temps à autre, c’est un feeling. J’ai trouvé Louis intelligent, lucide, ouvert. C’était une vraie collaboration. J’avais mon mot à dire. Et j’ai eu confiance en lui tout de suite.

Je proposais beaucoup, et Louis nous guidait ensuite. Je suis très dure – comme plein d’acteurs – je pourrais refaire 100 prises si ça ne tenait qu’à moi. Et cette confiance, elle réside là, dans le fait qu’il faut accepter que le réalisateur soit satisfait, car c’est lui le regard extérieur. Il sait si c’est bon ou non.

De quelle manière avez-vous abordé ce rôle ?
Léna a plusieurs facettes. Je l’ai travaillée d’abord sur table et sur scénario. J’ai décortiqué chaque scène, comment elle arrive, comment elle en sort, par quoi elle passe et quelles sont ses motivations à ce moment-là. Il fallait trouver son objectif de vie. C’est une fille assez perdue mais pourquoi elle va dans cette affaire, pourquoi elle continue, elle s’obstine. La plupart des gens aurait eu super peur mais, elle, non. Elle poursuit ce serial killer. Donc, qu’est-ce qui la motive à faire ce choix ? Trouver en elle pourquoi elle veut à tout prix participer à cette enquête. J’ai construit ce caractère avec toutes ses questions-là.
Puis, elle a un passé trouble. Et des problèmes avec son ex-petit ami. On ne sait pas trop d’où elle vient. Tout ce mystère a nourri mon travail.

Propos recueilli au Festival de la Fiction de La Rochelle.

Ma critique de Follow est à retrouver ici.

Follow, dès le 26 novembre sur 13ème Rue.

Synopsis :
Léna, 28 ans, community manager, vient d’intégrer le département communication de la Préfecture de police de Paris qui cherche à moderniser son image. Au même moment, un tueur en série sévit dans la capitale. La commissaire Agathe Ruffin est en charge de l’enquête. Le tueur utilise les réseaux sociaux pour déstabiliser la police, attirant ainsi l’attention de Léna. Grisée par l’adréaline, elle s’embarque alors dans un jeu dangereux en acceptant de communiquer avec lui. Léna saura-t-elle se libérer de l’emprise de ce tueur énigmatique avant que la toile qu’il tisse ne se referme sur elle ?

Casting : Marie Colomb, Vincent Heneine, Marilyne Canto, Daniel Njo Lobé, Philypa Phoenix, Arthur Mazet, Jean-Michel Lahmi, Oscar Copp…

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