Dans « Panda », Ophélia Kolb incarne Lola, une jeune flic à fleur de peau, sentimentalement éprouvée, dont les sautes d’humeur sont en total contraste avec son nouveau partenaire, Panda (Julien Doré), un ancien lieutenant de police calme, serein, qui vit désormais en retraite et en parfaite harmonie avec la nature et les animaux. Un duo hilarant qui séduit par cette opposition entre coups de griffes et calembours, mais également par l’évolution de leur relation. En effet, les opposés s’attirent… se noue alors une véritable amitié ou peut-être plus ! Un rôle presque à contre-emploi pour Ophélia Kolb sur lequel elle se confie, ainsi que sur son année 2023, bien remplie par les nombreux projets télévisuels.
« Quand j’ai passé le casting pour Panda, il y a eu de suite une alchimie avec Julien Doré, une complicité… »
Avant de parler de la série « Panda », j’aimerais revenir quelques instants sur votre année 2023, très riche entre « Rictus », « Tapie », « Pamela Rose » et un « Meurtres à… ». Que de beaux projets ! Est-ce qu’on peut dire que 2023 a été une réussite ?
Je pourrais vous répondre lorsque tout aura été diffusé (rire). En tout cas, il est vrai que j’ai beaucoup travaillé, beaucoup joué, dans des rôles très différents, et j’ai rencontré énormément de personnes différentes dont certaines avec qui je rêvais de tourner. C’est formidable ! […] J’ai vécu cette année 2023 comme un TGV lancé à grande vitesse. Je n’ai presque jamais eu un jour de repos, notamment depuis le 1er juillet où j’ai enchaîné plusieurs tournages. Et le train vient juste de s’arrêter : vendredi (24 novembre) a été mon premier jour sans travail. J’atterris et j’attends de voir comment le public va réagir, s’il va apprécier, afin de savoir si je dois continuer ou si je dois arrêter mon métier (rire). […] Effectivement, j’ai déjà eu eu des retours sur « Rictus » et « Tapie » qui sont déjà sortis. Nous sommes ravis du succès de « Tapie » et je suis heureuse pour les équipes car il y a eu un énorme travail que ce soit sur la production, la technique et le travail de Laurent Laffite. C’était une série très attendue parce que Bernard Tapie est une personnalité publique forte. Et j’ai adoré jouer avec Laurent Laffite. C’est un comédien extraordinaire.
« Rictus » est une série très singulière, qui dépeint une dystopie dans laquelle le rire a été banni. Comment avez-vous vécu ce tournage, bien que votre personnage est un des rares à s’autoriser des éclats de rires francs ?
C’était aussi particulier parce que je jouais en parallèle, le soir, au théâtre, où j’étais plutôt en train de pleurer toute la soirée. Je passais alors d’un univers à l’autre. Ce qui était dingue, c’était que nous tournions dans un décor incroyable, au sein du Commissariat d’Études Atomiques, et c’est un lieu atypique parce qu’il y a une ville dans la ville. Ce sont davantage les décors qui m’ont marquée sur ce tournage. Ensuite, chaque tournage est particulier. […] Mon personnage avait le droit de rire aux éclats, comme vous le précisiez. J’avais peut-être moins de contraintes que les autres comédiens qui devait avoir un visage neutre, stoïque, voir aucune expression.
« Je suis une comédienne qui aime tout jouer »
Cette année, on vous a beaucoup vue dans le registre de la comédie avec « Rictus » donc, mais aussi « Pamela Rose » et « Panda »…
Faire rire, c’est la chose la plus difficile. Il y a quelque chose de l’ordre de la virtuosité pour parvenir à faire rire les gens. Il faut avoir le sens du rythme, de la répartie, de tout ce qui se passe autour. C’est passionnant à faire. Après, est-ce que on y arrive à chaque fois ? Seul le public décide. Pour ma part, je ne sais pas si je suis drôle mais j’essaie de l’être (rire). Je suis admirative des gens qui font rire. […] Je suis à l’aise dans ce registre parce que j’adore ça et je suis contente lorsqu’on m’appelle pour ce genre de rôles. Mais est ce que je suis plus à l’aise dans ce registre qu’un autre ? Je ne saurais le dire. Je suis une comédienne qui aime tout jouer, le drame, la comédie, des gentilles, des méchantes…
Dans « Tapie », vous incarnez la première femme de Bernard Tapie, Michelle. Est-ce plus difficile d’interpréter un personnage qui a réellement existé ? Comment s’approprie-t-on un tel rôle ou s’en détache-t-on pour créer sa propre partition ?
Je ne suis pas du tout allée voir qui était Michelle Tapie, à quoi elle ressemblait et ce qu’elle a fait. J’ai vérifié, mais après avoir tourné. Le réalisateur ne m’avait d’ailleurs donné aucune indication particulière quant à son physique, sa voix, sa tenue, ou sur sa vie. Je l’ai donc pris comme un personnage de fiction, tel qu’il était écrit. Je me suis appuyée sur le scénario ainsi que sur les situations qu’elle vivait. Je ne me suis pas du tout occupée de qui elle était dans la vraie vie. C’est ce que je fais à chaque fois. Dans « Gainsbourg, une vie héroïque », je jouais un personnage qui n’a pas existé, totalement inventé, et j’ai fait la même chose ici. Je me suis dit que c’était un personnage de fiction. Je n’ai pas eu ce travail à faire. Mais aussi parce que personne ne connaît vraiment ce personnage. Si j’avais eu à jouer Bernard Tapie ou un autre protagoniste autour de lui que tout le monde connaissait, j’aurais fait un autre travail.
La série « Panda » repose comme beaucoup de séries policières sur un duo. Ici, vous le formez avec Julien Doré. De quelle façon s’apprivoise-t-on pour créer cette alchimie à l’écran, que le spectateur doit ressentir, et être sur le même tempo avec son camarade de jeu ?
Ça s’est fait immédiatement. Quand j’ai passé le casting, il y a de suite eu une alchimie, une complicité, une entente, une écoute. Nous n’avons pas eu besoin de se chercher, de se trouver ou de comprendre la manière dont l’autre fonctionne. Le premier jour de tournage, nous avons joué comme si nous avions déjà tourné ensemble. C’était très naturel et c’est agréable car nous avons été rapidement sur la même longueur d’onde, nous nous sommes vite compris, nous nous comprenions avec un simple regard et ça permettait de jouer l’un avec l’autre en se laissant l’espace d’improviser un petit peu. Nous savions que l’autre allait nous suivre si on improvisait ou que nous sortions de ce que nous avions prévu. Nous étions main dans la main. Quand je parle d’improvisation, ce n’est pas modifier le texte. C’est davantage jouer avec un objet ou un déplacement, une façon de bouger, changer un mot ou une humeur. Le texte est tellement bien écrit qu’il n’y a rien à modifier.
Etait-ce un tournage à l’image de la série, amusant ?
C’était un tournage intense mais oui, nous nous sommes éclatés. C’était joyeux et enthousiaste. Les réalisateurs l’étaient aussi. Le matin, nous étions heureux de venir travailler. Julien a beaucoup d’auto-dérision, nous pouvions alors rire tous ensemble. Nous avons tous mis notre égo de côté, et nous étions tous sur la même longueur d’onde, à rire des mêmes blagues. Il n’y avait pas de concours d’égo comme il peut y avoir parfois. […] Il y a eu beaucoup de fous rires sur le tournage. Les auteurs ont vraiment réussi à écrire des situations surprenantes, burlesques, qui ont été un bonheur à jouer. Nous avons joué avec des animaux, par exemple, comme des flamands roses, des chevaux, un taureau ou un poney, qui a une véritable partition, et c’était également quelque chose de fou.
D’autant qu’ils font ce qu’ils veulent. Mais cela apportait un petit plus au tournage avec lequel nous devions composer. Puis, les contraintes amènent du jeu et amènent de la créativité.
Le fait que la série repose sur votre duo, est-ce qu’il y avait une appréhension de votre part ou de la part de Julien ?
Je sais pas si lui appréhendait. Je ne peux pas parler à sa place mais je sais qu’il s’est posé la question de savoir s’il avait les épaules pour un rôle aussi énorme. Toutefois, ses appréhensions ont vite été balayées par les équipes autour. Il était tellement présent dès le premier mot, tellement doué, que nous ne nous sommes pas posé la question une seule seconde. En tant qu’artistes, nous sommes parfois en plein doute, en remise en question, mais il a largement les épaules pour ce premier rôle et il le tient jusqu’au bout comme un virtuose.
« On me voit souvent comme le personnage gentil, compréhensif, en empathie – et j’adore jouer ça – mais là j’étais à contre-pied »
Votre personnage, Lola, a un caractère vif. C’est un personnage surexcité notamment pour cacher ses peines, en total contraste avec celui de Panda. Comment avez-vous préparé ce rôle pour jouer tous ses aspects ?
J’ai été choisie au dernier moment, donc je n’ai pas eu une grande préparation mais aussi parce que c’est extrêmement bien écrit.
Et dès lors que c’est bien écrit, que les situations sont si claires et que les dialogues sont si justes, il y a simplement à jouer ce qu’il y a écrit. De plus, j’avais des partenaires de jeu exceptionnels, Julien, Gustave, Maxence… La seule chose, c’est d’aller chercher en soi, ce qui ressemblait chez moi à Lola, avec quoi je pouvais jouer, fouiller dans mes tripes ce qui pouvait ensuite servir au personnage… Avec Lola, j’ai été chercher des choses qu’on me demande rarement de jouer, et c’était très agréable. On me voit souvent comme le personnage gentil, compréhensif, en empathie – et j’adore jouer ça – mais là j’étais à contre-pied avec ce côté toujours sur les nerfs, à vif. C’était comme si on m’autorisait à jouer des choses que je ne suis pas dans la vie.
Est-ce que jouer un tel personnage demande un effort de concentration supplémentaire ? Et, était-ce épuisant physiquement et émotionnellement d’être dans la peau d’un personnage souvent agité, énervé ?
Non, c’était plutôt galvanisant et ce n’était pas plus pénible physiquement ou émotionnellement qu’un autre rôle. Les rôles les plus éprouvants sont ceux où vous allez pleurer toute la journée et qui vous accablent une fois rentré chez vous parce vous avez toute la tristesse du monde sur les épaules. Sur ce rôle là, j’étais chaque jour impatiente de revenir sur le tournage, pour retrouver ce personnage et vivre ses aventures, impatiente de retrouver mes partenaires de jeu et impatiente de jouer dans des décors tous plus incroyables les uns que les autres.
« Panda », dès le 30 novembre sur TF1.
Synopsis :
Pacifiste détendu, matcha’addict et vegan convaincu, Panda tient une petite paillote dans un coin reculé de Camargue. Pas de portable, pas d’ordi, pas de voiture, il vit avec son ado de 16 ans dans ce parfait cocon de paix et de sérénité, et fuit tout ce qui ressemble de près ou de loin à un conflit. Comment imaginer que ce grand sage en tongs et t-shirt délavé ait un jour été flic ? Et pas n’importe lequel. Un des meilleurs. Hélas, même au paradis, y’a pas moyen d’être tranquille. Le jour où son ancienne vie vient frapper à la porte, Panda se retrouve obligé de reprendre du service… Mais à sa façon. Sans arme ni violence et pas trop tôt la matin. Zen, quoi.
Casting : Julien Doré, Ophélia Kolb, Maxence Laperouse, Gustave Kervern, Hélène Vincent, Mathis Bour, Vincent Heneine….