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Après un passage remarqué à Hollywood dans « Indiana Jones et le Cadran de la Destinée », Ethann Isidore revient sur la chaîne avec laquelle il a fait ses premiers pas en tant que comédien. Dans la nouvelle fiction de TF1, « La Recrue », Ethann Isidore tient le premier rôle. Il y incarne Kevin, un jeune Arsène Lupin, qui décide de se rendre à la Police et d’épauler le Capitaine Vincent Beraud (Thierry Neuvic) dans ses enquêtes criminelles.
À l’occasion de la diffusion de la série le 6 mai sur TF1, Ethann Isidore se confie sur ses expériences à la télévision, son petit rôle dans le spin-off « The Walking Dead : Daryl Dixon » ainsi que sur son aventure hollywoodienne avec « Indiana Jones ».
« Pour me mettre dans la peau du personnage, qui est un gamin de la rue, je suis allé au casting d’Indiana Jones débraillé, avec un pyjama troué, sans m’être douché »
Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir devenir acteur ?
Je n’ai pas eu de déclic à un instant précis, mais je sais que depuis tout petit, je passais le plus clair de mon temps à regarder des films. C’est sûrement ça qui a déclenché l’envie en moi de devenir acteur. Ma mère m’a donc inscrit, à l’âge de six, à des cours de théâtre. J’ai adoré ! Entre 8 et 9 ans, j’ai été repéré par une animatrice dans un centre aéré, également comédienne et directrice de casting à mi-temps, qui m’a proposé de passer des castings. Grâce à elle, j’ai pu avoir le rôle dans le court-métrage « Au revoir, Tom Selleck » de Ridwane Bellawell. Puis, tout s’est enchaîné avec « Sam », « Mortel » et « Indiana Jones et le Cadran de la Destinée », mon premier long-métrage.
Vos débuts à la télévision, c’était dans la série « Sam ». Qu’est-ce que vous retenez de cette expérience ?
J’étais super enjoué car je savais qu’on me verrait à la télévision. Je me rappelle que ma première apparition dans la série, c’était au côté d’Issa Doumbia. C’était de l’impro. Nous nous étions bien amusés. Dans mon entourage, au collège, on venait me voir en me disant : « Je t’ai vu hier soir à la télé ». Le lendemain de la diffusion, mon professeur voulait me parler après les cours, je pensais avoir fait une bêtise et quand je suis allé le voir après la sonnerie, il m’a dit qu’il était tombé sur moi, par hasard, en zappant. C’était particulier et drôle à la fois. J’en garde un bon souvenir.
« J’avais réellement la sensation de vivre dans un univers post-apocalyptique »
Vous avez également participé à un épisode de la série spin-off « The Walking Dead : Daryl Dixon ». Un épisode où Daryl arrive dans un refuge tenu par des enfants. Il y a, par ailleurs, une très belle séquence, celle où vous êtes en train de dîner tous ensemble.
Nous tournions dans un hôpital abandonné. À côté, il y avait une sorte de jardin où nous avions installé une petite ferme pour faire comme-ci les enfants avaient de quoi se nourrir seuls. Ce qui m’avait subjugué, c’est la décoration. J’avais réellement la sensation de vivre dans un univers post-apocalyptique, quasi-onirique. Puis, le fait d’être avec plein d’enfants différents, il y avait un côté « Mad Max » et « Les Enfants Perdus », qui ajoutait à cette ambiance.
Sur la séquence que vous citiez, il y avait une très belle communion. Sur le plateau, c’était un moment fort et chaleureux. Nous étions tous solidaires avec les autres enfants, nous nous amusions.
Avez-vous pu échanger avec Norman Reedus ?
Dans la séquence juste avant, je le prends en otage. Donc, nous avons pu effectivement parler un peu. D’ailleurs, pour l’anecdote, lorsque je dois le pousser en avant pour qu’il avance plus vite, il y a une prise où je le pousse un peu trop fort et ça l’avait fait rire. Il m’a dit que j’étais costaud, et nous avons ri ensemble. C’est un gars très sympa, et un peu le cliché de l’américain (rire). Il a été bienveillant avec nous.
Au cinéma, vous avez fait sensation en intégrant le casting d’« Indiana Jones et le Cadran de la Destinée ». Passez un tel casting devait être un moment intense ?
Oui. Ce casting a changé ma vie. Je n’en reviens toujours pas. Pour me mettre dans la peau du personnage, qui est un gamin de la rue, je suis allé au casting débraillé, avec un pyjama troué, sans m’être douché. Je me disais que ça m’aidera à rentrer dans le personnage et c’était le cas. J’avais l’impression d’être plus à l’aise dans le texte.
Parmi les grandes séquences du film, il y a la poursuite à Tanger en Tuk-Tuk (vidéo 1 ci-dessous). De quelle manière cette scène a-t-elle été réalisée ? Racontez-nous le tournage de cette scène…
C’est une scène qui a été très longue à tourner. Je me souviens que les cascadeurs étaient déjà entrain de travailler des séquences quand je suis arrivé sur les premiers de tournage. Je voyais les cascadeurs faire des prouesses et j’étais émerveillé, impressionné. J’avais hâte de pouvoir vivre ce qu’il ressentait à ce moment-là. Mais ce n’est pas sans risque. J’ai eu un accident sur le tournage avec Phoebe Waller-Bridge. C’est la scène où nous laissons Indiana Jones, seul, dans le Tuk-Tuk et que nous, nous allons en chercher un autre. On commence à démarrer, la voiture que nous sommes censés poursuivre s’arrête au moment du « Coupez ! », sauf que Phoebe, elle, n’arrivait pu à freiner. Nous nous sommes pris la voiture. J’ai été propulsé à l’avant.
Heureusement, nous n’avons pas été blessé. Toutefois, ce fut la panique. C’est là que je me suis rendu compte que j’étais vraiment dans un film d’action (rire).
[…] Nous avons surtout tourné les gros plans en studio, parce qu’il est difficile de faire des gros plans en temps réel sur le tournage. Mais la majorité de la course-poursuite a eu lieu dans Tanger. Je pense que tourner dans des décors réels a vraiment apporté à l’esthétique du film.
C’est d’ailleurs ce que je retiendrais du tournage d’« Indiana Jones », c’est l’immersion. Si quelques décors ont été tournés dans les studios de Pinewood en Angleterre (l’école, l’appartement d’Indiana Jones et une partie de la grotte reconstituée sans fond bleu…), une majorité du tournage a eu lieu dans de vrais décors naturels. Et l’ambiance. Tout paraissait si réel, que nous n’avions pas besoin de faire d’efforts pour jouer. Il y avait juste à regarder autour de soi. Même la figuration. Quand nous avons tourné à Glasgow pour faire New-York, car l’architecture de la ville est plus proche de celle de La Grande Pomme dans les années 60, la déco avait refait toutes les rues où nous avons tourné. Il y avait donc plein de gens habillés en hippie notamment, des voitures d’époques, etc. C’était visuellement incroyable.
Qu’est-ce qui a été le plus difficile sur le tournage d’« Indiana Jones 5 » ?
Je pense que ce qui a été le plus difficile n’a pas été lié au tournage en lui même car j’ai passé huit mois de rêve. C’était davantage lié à la pression autour de la sortie de ce prochain opus. Je savais les attentes derrière. Lorsqu’il y avait des fuites de photos ou de vidéos sur le tournage du film, je voyais des fans en parler, théoriser, ça me mettait la pression. Et, en même temps, c’est hyper excitant de voir ça, de faire partie de ce monde-là, et de se dire qu’il n’y a pas si longtemps, c’était moi, derrière mon écran, qui théorisais sur des films comme « Star Wars ». Néanmoins, il y avait plus d’excitation que de peur.
On parle souvent de votre rencontre avec Harrison Ford, qu’on imagine forte, et de celle avec Phoebe Waller-Bridge. Mais il y a également deux grands acteurs dans le film : Antonio Banderas et Mads Mikkelsen. Comment s’est passée votre rencontre avec eux ?
Les deux sont très drôles. Je me rappelle plus la scène où j’ai rencontré Mads Mikkelsen pour la première fois, mais je me souviens parfaitement que lorsque nous avons commencé à discuter avec lui, moi et ma famille, nous avions été surpris car il savait parler français. Je ne savais pas qu’il maîtrisait notre langue. C’est un acteur généreux et à l’écoute.
Antonio, lui, m’avait donné des minis-cours d’espagnol. Il y a une scène où je dois simplement dire « Estoy bien, gracias » mais il voulait que je le dise à la perfection (rire). Il voulait que je parle avec l’accent espagnol et pas mexicain car, selon lui, beaucoup confonde. C’était drôle. Tous étaient bienveillants sur le plateau, personne n’avait la grosse tête.
« Mon personnage porte un bandana, qui est celui de mon petit frère »
Aujourd’hui vous êtes à l’affiche de la série « La Recrue » au côté notamment de Thierry Neuvic. Encore un grand acteur avec lequel vous partagez l’écran. Comment s’est passée votre collaboration ensemble ?
Thierry m’a aussi pris sous son aile durant le tournage. Nous sommes sur la même longueur d’onde sur la manière d’appréhender, d’aborder le jeu. C’est-à-dire que nous aimons le faire à l’instinct, et nous avons beaucoup travaillé afin de savoir s’il y avait des mots que nous pouvions changer pour que ce soit plus naturel, ou ajouter des phrases ou des blagues. Nous avons fait pas mal d’impros. Il y a même des running-gag dans la série, que nous faisions en off, et nous ne pensions pas que ça resterait au montage final. Par exemple, lorsque Kevin demande au Capitaine ce qu’ils vont manger « Pizza, Kebab ou Sushi ? », c’est une impro, et elle a été gardée dans la série. Vous l’entendrez donc à plusieurs reprises.
Nous nous sommes donc bien entendus. Et nous aimons tous les deux faire nos cascades et participer à l’habillage de nos personnages. Je suis content car j’ai pu réaliser pas mal de mes cascades. Ça donne l’adrénaline dans le jeu, et ça nous plonge encore plus dedans. Thierry aime bien également savoir la façon dont sera habillé son personnage pour en avoir une idée visuelle. J’avais ce rapport-là. Mon personnage porte un bandana – qui est celui de mon petit frère – et que j’avais porté lors de mon premier jour au HMC. Au départ, il devait porter un bonnet mais il ne m’allait pas. Ils ont alors gardé l’idée du bandana. Big up à mon petit frère Lenny.
Thierry a lui aussi eu des expériences internationales notamment au côté de Clint Eastwood et Matt Damon dans le film « Au-delà », ainsi que Jude Law et Robert Downey Jr. dans « Sherlock Holmes ». Est-ce que vous avez échangé ensemble sur ces expériences américaines ?
Je suis fan de Robert Downey Jr., je lui ai donc demandé comment ça s’était passé. Il m’a dit que c’était un super gars et qu’ils s’étaient bien entendus. Je pense que nous avons eu la même expérience, notamment au niveau du jeu américain et nous avons eu le même constat sur Harrison Ford et Robert Downey Jr. Sur le plateau, Harison mange des petits gâteaux, il fait ses blagues, etc mais dès que le mot « Action ! » est prononcé, il n’y a plus de Harrison, il se transforme en Indiana Jones. J’ai dû mal l’expliquer. Il y a une métamorphose entre la pause et la prise. Ça m’avait choqué. Et Thierry m’avait dit la même chose concernant Robert Downey Jr. Cela dit, ça met la pression quand vous devez passer après (rire).
Vous parliez des costumes. C’était jouissif de pouvoir incarner plusieurs rôles et enfiler plusieurs costumes ?
Oui, c’est un personnage si polyvalent qu’il m’a permis d’apprendre des tours de passe-passe, des tours de magie, quelques manières de jouer à la pelote basque. C’est enrichissant comme rôle. C’est un héros qui n’a pas froid aux yeux, qui essaie toujours de trouver une solution aux problèmes avec le sourire, sans jamais baisser les bras. Il sourit à la vie. Je l’admire pour ça et je m’identifie un peu à lui dans ces aspects-là, mais aussi dans la vanne. Ça m’a beaucoup aider à le jouer. En cours, je blaguais, sans être irrespectueux envers les professeurs, mais j’aime rire et je n’ai pas vraiment de filtres. Kevin, non plus. J’ai été touché que Kevin soit écrit ainsi car ça m’a rappelé qui j’étais.
Avec le recul, pouvoir rencontrer tous ces grands acteurs et actrices, français ou étrangers, qu’est-ce qu’on retient de ces rencontres ?
Qu’il faut croire en ses rêves. Harrison m’avait dit un jour : « Être acteur, c’est être comme un enfant, sauf qu’on est payé ». Ça s’applique à tous les artistes. On joue pour pour raconter des histoires et faire ressentir des émotions, et il n’y a personne d’autre qui puisse mieux le faire qu’un enfant.
Je pense à cette photo où l’on vous voit tomber dans les bras d’Harisson Ford au Festival de Cannes…
Je tombe dans ses bras à car il m’avait juste avant : « Tu ressens en ce moment exactement ce qu’a ressenti Ke Huy Quan (Demi Lune) à l’avant-première d’Indiana Jones 2 et tu le mérites ». Je n’ai pas eu les mots et je l’ai juste pris dans mes bras. Huy Quan est un acteur que j’aime énormément et entendre ça d’Harrison, c’était super fort. J’avais la sensation d’accomplir une première quête dans ma vie. J’espère désormais réaliser les autres.
Crédit photo : Valéry Hache / AFP
Synopsis :
À tout juste 18 ans, Kevin Lorin, orphelin de banlieue parisienne formé par les pires escrocs, est devenu un arnaqueur de haut-vol, un Arsène Lupin en puissance. Alors que la police intervient sur l’une de ses escroqueries sur la côte Basque, il renonce à fuir et se rend à la surprise générale : il préfère raccrocher les gants avant qu’il ne soit trop tard. Cette retraite anticipée va prendre un tournant inattendu lorsque la commissaire le recrute pour une infiltration très spéciale dans une affaire d’homicide. Suite à cette expérience « kiffante », il va n’avoir plus qu’une idée en tête : devenir flic ! Après tout, il n’y a pas meilleur que lui pour « arnaquer » les criminels !
Mais son arrivée tonitruante au commissariat ne va pas faire l’unanimité : s’il pourra compter sur la confiance de la commissaire Trinquant et la bienveillance de sa jeune collègue Sofia pour qui il a un indéniable crush, tout sera beaucoup plus compliqué avec le Capitaine Vincent Béraud, un homme d’expérience et flic d’exception quelque peu rigide mais toujours irréprochable, qui ne supporte pas que ce gamin imprévisible et hors de contrôle soit dans ses pattes constamment. Un gamin qui ravive également chez lui d’anciennes blessures… Pourtant, ce duo atypique ne va pas tarder à faire des étincelles, entre courses-poursuites dangereuses et infiltrations périlleuses…
Casting : Ethann Isidore, Thierry Neuvic, Chloé Chaudoye, Judith El Zein, Ilian Bergala, Andréa Lovitch…
La course-poursuite à Tanger :