PRESQUE LÉGAL – LE RÉALISATEUR MAX MAUROUX ET LE COMÉDIEN MARLEY DUBOSCQ, DES ARTISTES EN TOUTE LÉGALITÉ

C’est la petite comédie sympathique de cet été, « Presque Légal » est un hommage vibrant au teen-movie américain, où il est aussi question de transmission générationnelle. Avec ses personnages hauts-en-couleur, son cadre idyllique et sa générosité cinématographique, le long-métrage de Max Mauroux séduit par sa fraîcheur et sa simplicité.

Du soleil, des amis, et un travail presque légal

Dans le bassin d’Arcachon, Félix(Marley Duboscq) et Vincent (Joseph Pierre) galèrent à trouver leur place dans le monde du travail et dans la vie en général. Mais aujourd’hui, ils ont un plan. Après être entrés dans une épicerie pour acheter quelques courses, les deux amis décident de recruter une équipe de « spécialistes » pour transformer le petit magasin de quartier en business nocturne le temps des vacances.
Tiré d’un court-métrage sorti en 2017, « Danemark », dans lequel deux jeunes faisaient également leur premier pas dans le monde du travail au sein d’une épicerie supposée fermée, « Presque Légal » est aussi inspiré de son réalisateur. L’histoire d’un jeune garçon qui rêvait aussi de cinéma : « On peut dire qu’à un certain degré le récit est autobiographique puisqu’il racontait l’envie d’une bande de jeunes de vouloir travailler. C’est ce que nous tentions de faire en réalisant des courts-métrages. Puis monter des courts-métrages, c’est toujours un peu illégal quelque part. C’est souvent pas payé, avec des potes qui viennent nous aider alors que ce n’est pas leur métier, tout le monde est novice, et vous n’avez parfois pas toutes les autorisations. C’est quelque chose de pirate ».

Félix et Vincent, deux amis d’enfance, constituent alors une vraie petite équipe, chacun ayant rôle bien défini à jouer dans cette supercherie : la geek pour surveiller les rondes de la police (Manel Benyoucef), deux casse-cous en moto/voiture pour les stopper en cas de besoin (Muaka Scott & Below) ou encore l’influenceuse (Swansan Abès) afin de faire la promotion de l’établissement. Des personnalités qui font le sel de cette histoire rocambolesque, chacun ayant un trait de caractère tendre, attachant, comique. Pour créer cette galerie de protagonistes, Max Mauroux s’est d’abord inspiré d’amis à lui et de son propre vécu. Le réalisateur raconte : « Derrière chaque personne, nous avons une anecdote, comme Léo (Léo Castel) qui vit chez sa grand-mère, par exemple, et dont la maison devient alors le QG de l’équipe. Avec mes amis, nous passions du temps chez ma mamie ».

D’autres sont des profils ayant inspiré son adolescence ainsi que sa cinéphilie : « Les deux personnages en moto, viennent de chez nous, les Landes. Ce sont des profils que l’on retrouve beaucoup, des mecs qui vivent d’amour, d’eau fraîche et de barbecues. En somme, c’est un mélange entre des amis à moi, des profils que l’on voit peu dans le cinéma français en général et des profils plus caractéristiques de l’époque : linfluenceuse est un des rares personnages que j’ai créé pour le film. Dans le monde d’aujourd’hui, c’est devenu presque indispensable. La Geek, elle, est vaguement inspirée d’amis à moi, très portés sur la Playstation. Néanmoins, ça reste un personnage codifié du cinéma, un film de braquage sans pro en informatique pour déjouer les forces de l’ordre, est une obligation ».

Pour empêcher les Forces de l’Ordre de s’approcher trop près de l’épicerie, deux recrues de choix, des bricoleurs-cascadeurs qui n’ont pas froid aux yeux. Sorte de Jackass sans limite. Leur but : les canarder les flics avec des pistolets de paintball afin de les provoquer et de les emmener le plus loin possible du lieu des méfaits. Des duels hilarants et des courses-poursuites assez spectaculaires pour une comédie, dont le réalisateur nous dévoile les coulisses :

« C’était très storyboardé. Ce fut assez compliqué parce que nous avons tourné ces séquences, de nuit, en juin, et nous avons eu des nuits très courtes puisque le soleil se couchait à 23h et se levait à 5h du mat. Il y avait un dispositif important avec un technocrane, une voiture avec une grue dessus. Nous n’avons pas le droit à l’erreur, et ça ne laisse aucune place à l’improvisation, parce que ça coûte beaucoup d’argent. Néanmoins, c’était excitant. Je remercie l’équipe cascade de David Julienne. Il y avait 3-4 cascadeurs voitures avec un cascadeur pistolet qui tire sur les deux policiers. Ce qui était compliqué, et ce que moi j’ai compris sur ce film, c’est que nous commençons toujours pas les plans plus difficiles à savoir les cascades et que nous réalisons les rollings (intérieur voiture) en second. Les acteurs devaient donc attendre 1h ou 2h du matin pour commencer à jouer. Il faut conserver l’énergie, ce n’est pas évident ».

Copyright Manuel Moutier – 2023 Gaumont – TF1 Films Production – Train Fantôme

Pour incarner l’épicière qui, au fil de l’histoire, commencera à avoir quelques doutes quant à l’appropriation de son épicerie la nuit, le réalisateur a confié le rôle à Marie-Anne Chazel, comédienne du Splendid. Le film se transforme alors en une joyeuse confrontation entre deux générations, en une sorte de passation entre deux générations de l’humour et de la comédie française ainsi qu’une histoire de transmission générationnelle : « L’idée était d’avoir une actrice culte comme Marie-Anne, qui s’est imposée avec sa bande. Pour nous, symboliquement c’était fort. Comme tout Français, j’ai vécu avec les films du Splendid. Ça m’a complètement inspiré, même si notre film est un teen movie et a un aspect plus américain avec des références telles SuperGrave ou Eh mec, elle est où ma caisse ? ».

Et comme avec le Splendid, on retrouve dans presque chacun des films de Max Mauroux des têtes familières que ce soit Marley Duboscq ou Joseph Pierre. Une véritable troupe se forme, sous nos yeux, belle et épanouie : « Je me suis inspiré de mes amis donc, c’est normal de les faire jouer dans mes films. C’est aussi le cœur de l’histoire, une histoire d’inconnus qui va tenter de faire sa place dans le monde du travail. Si j’avais eu des acteurs connus pour jouer des inconnus, ça ne racontait pas la même chose. Je souhaitais un casting qui aille dans le sens du scénario. Et puis, cest une histoire d’amour entre nous. Je ne me pose pas la question, je pense toujours à eux directement ».

Marley Duboscq, la comédie dans la peau

Jeune révélation de l’humour, Marley Duboscq est une des figures comiques de « Presque Légal ». Avec sa bonhomie, on retrouve cet aspect des teen-movies américains avec ces personnages physiquement très marqués entre jolies caricatures et folie intérieure. Lui, le leader aux idées audacieuses ou encore son ami Joseph Pierre, qui ressemble à un sosie du personnage de Stifler dans « American Pie », une version néanmoins plus modéré : « Il y a quelques années, Joseph était un peu comme ça. Il nous demandait de relire les textos qu’il voulait envoyer aux filles, nous demandait notre avis, s’il devait mettre ceci ou cela (rire) ».
Pourtant, rien ne prédestinait Marley à devenir acteur, c’est son amitié avec le réalisateur Max Mauroux qui lui ouvrira les portes du cinéma et de la comédie : « Il y a 7 ans le réalisateur Max Mauroux m’a appelé pour participer à son court-métrage. Je n’avais jamais fait ça auparavant. Finalement, l’exercice a été un déclic. Puis, comme nous nous connaissons, ça lui permettait de me diriger autrement. Je suis alors monté à Paris pour réaliser ce rêve ».

Marley Duboscq a été nourri aux films du Splendid. Son tournage avec Marie-Anne Chazel, une chance pour le jeune garcçon, il en conservera le souvenir d’une femme d’une gentillesse profonde et d’une comédienne respectueuse :

« Toute son équipe m’a tellement fait voyager. J’adorais Les Bronzés font du ski ou Le Père Noël est une ordure, ça me régalait. C’était impressionnant d’être avec elle. Sur le plateau, tout le monde est à la même échelle, elle parle à chaque personne, elle est attentionnée. On entend souvent les acteurs qui n’ont pas été cool, là vous avez une comédienne simple et humble. C’est la classe ! » confie t-il, avant de se remémorer : « Je me rappelle que mon premier jour de tournage, c’était pour jouer une scène avec Marie-Anne. Je vous avoue avoir été très stressé, même si elle nous a mis à l’aise dans les loges. Elle m’a directement détendue avec 2-3 blagues. Pour l’anecdote, elle nous a même invités à manger chez elle. En la regardant, nous avons appris plein de choses ».

Et lorsqu’on lui demande quel type de comédies il a envie de défendre, il répond : « J’ai envie que nous fassions des choses différentes, mais de la même qualité. Ils ont mis la barre très haute, ce sera dur de faire aussi bien. J’aime toutes les formes de comédie, quelles soient burlesque ou non. Dès qu’il y a du jeu, ça me fait rire. J’aime bien défendre des comédies comme Shaun of the Dead. Et le montage rend d’ailleurs les comédiens encore plus drôles ».

« Presque Légal », le 17 juillet au cinéma.

Synopsis :
Tout juste sortis de leurs études, Félix et Vincent sont deux jeunes bras cassés de la côte Atlantique qui galèrent à trouver leur place dans le monde du travail… et dans la vie en général. Les deux amis décident alors de recruter une équipe de « spécialistes » pour transformer une épicerie de quartier en business nocturne le temps des vacances. Rassurez-vous, rien de tout ça n’est complètement illégal…

Casting : Marley Duboscq, Joseph Pierre, Anne-Marie Chazel, Leo Castel, Sawsan Abès, François Levantal, Olivier Marchal, Joaquim Fossi, Jérôme Niel, Jean-Claude Muaka…

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