BLACK PANTHER : UNE PRODUCTION PAS SI POLITIQUE

Le capitaine Cinemaxx a vu – BLACK PANTHER

Quel carton ! Que ce soient critique ou financier, Black Panther fait l’unanimité. Ou presque. Car les plus intelligents d’entre nous ne serons pas dupes !
Que ce soit les journalistes ou les critiques de cinéma, tous se masturbent la nouille devant Black Panther. Et pendant ce temps-là, moi, je ris. Car à mon sens, le film de Ryan Coogler n’est en rien une réussite. Et ce n’est pas parce que Black Panther est une production dont le casting est à 98% noir qui me fera changer d’avis. Certes, je suis heureux de voir que ce genre de film puisse exister, même s’il aura fallu attendre bien longtemps, mais je ne me laisserais pas berner par ce genre de détails, ni même par le scénario que tout le monde semble trouver superbe. Car non, Black Panther n’a pas un scénario d’une originalité fracassante. Quant à l’aspect politique et les thèmes qui y sont liés, le long-métrage Marvel Studios ne fait que survoler les problèmes, sans jamais les confronter. Alors, quand j’entends/vois des titres d’articles tels que : « Black Panther, un film historique » ou « Black Panther doit combattre le climat social américain », je me dis qu’il y a un vrai souci.
Ne vous leurrez pas, Black Panther ne résoudra en rien le problème du racisme, et donner trop d’importance à un film comme celui-ci est une erreur. Je ne doute pas des bonnes intentions et de la bienveillance de certains, mais le problème du racisme est avant tout une question d’éducation. Cependant, si le long-métrage peut donner davantage de place aux personnes noires à Hollywood, alors là, je dis tant mieux. Mais ce n’est pas la peine d’en faire trop non plus. Les choses arriveront, pas à pas, forcer le destin peut être dangereux.

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Revenons sur le contenu du film. Comme je le disais, le scénario n’a rien de bien folichon : Le Retour du Roi. Un Héritier Légitime. La Déchéance du Héros. L’Ascension de l’Antagoniste. Des Complots plus ou moins bien ficelés. Un Objectif de Conquête. Une Rébellion. Le Retour du Roi : Partie 2. L’Affrontement Final. Un Pays Sauvé. Miracle de la Vie. Merci. Au revoir. Ça ne vous rappelle rien ? Thor, Le Roi Lion… En somme, du déjà-vu.
Quant à l’aspect soi-disant politique du film, ce n’est pas parce qu’on évoque ou prononce des mots comme : colons, colonisateurs, blancs, oppression et j’en passe, que Black Panther est une production politisée. Car le long-métrage de Coogler ne fait que survoler les problèmes, sans jamais approfondir son propos. Pire l’attitude de Killmonger et le jeu de Michael B. Jordan ressemblent plus à celui d’un gamin capricieux qui n’a pas eu la belle vie, qu’à un protagoniste humaniste qui rêve de changer le monde de façon concrète, en prenant les bonnes décisions. Ce sont simplement sa frustration et sa rage qui l’animent. Pas son envie de rendre le monde meilleur comme il le prétend. D’autant que le film prend la mauvaise direction en voulant donner un aspect : « conquête du monde ». Cet enjeu grandiloquent ne fait plus trembler personne. Il fallait concentrer les enjeux de façon plus minimaliste (Le Wakanda simplement) pour que l’histoire soit davantage crédible. Car plus les enjeux sont élevés, moins le spectateur prend ça au sérieux : « Le monde est en danger ? Le film va bien se finir, c’est sûr ! ». Ou alors, il faut maîtriser le suspens et les actions des personnages. Car, qui a tremblé lorsque Killmonger à envoyer 4 petits avions à travers le monde pour armer ses espions ? Franchement 4 ? C’est une plaisanterie ?
D’ailleurs, le véritable méchant aurait du être Ulysse Klaw. Sa folie était beaucoup plus imprévisible et dangereuse que la rage incontrôlable de Killmonger. Et c’est ce qui manque parfois à quelques méchants du 7ème art d’aujourd’hui : de l’imprévisibilité. Certes, les objectifs de Klaw ne sont pas d’une extrême complexité, mais sa façon d’agir et de réagir en faisait un antagoniste intéressant.

Quant au Wakanda, très déçu par sa représentation. La ville est censée être un personnage à part entière, et seulement 2-3 plans aériens et 4-5 plans en intérieur nous ont été dévoilés. C’est un peu maigre. D’autant que les plans extérieurs étaient virtuellement un peu laids, et les deux plans de T’Challa en extérieur, dans les rues marchandes, qui sont les deux mêmes par ailleurs (bravo l’originalité) sont extrêmement mal cadrés/filmés. On ne voit pas assez l’extension de cette rue, l’ambiance qui s’en dégage, ni même la population locale censée s’y déplacer.
La photographie et la réalisation manquent donc parfois d’originalité. On retrouve également cette sensation dans les plans où T’Challa rejoint son père, lors de ses « hallucinations post-rituel ». Deux scènes dans des décors identiques alors que l’univers de Black Panther et du Wakanda regorgent de lieux mystiques et de paysages tout aussi beau.

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Les scènes d’action. Que dire ? C’est mauvais ! Mal filmées, mal cadrées, c’est brouillon, on n’y comprend rien. Les techniques consistant à filmer au plus près du haut du corps, donnent des séquences de combats à main nues dégueulasses et, de plus en plus de films d’action sont filmés de la même manière. Une véritable plaie hollywoodienne. Les plans larges sont tellement plus appréciables, car ils permettent, non seulement de pouvoir admirer toute la subtilité de la chorégraphie, mais aussi toute la beauté des mouvements du corps.
De plus, les affrontements n’ont pas le caractère épique qu’ils auraient dû avoir. Je pense surtout à la scène finale et l’affrontement entre T’Challa et Killmonger.

Je ne vais pas m’attarder sur le jeu des acteurs, que j’ai trouvé plutôt correcte. Même si je ne pouvais pas m’empêcher de rire lors des rituels ou de certaines de leurs gestuelles quotidiennes. Je ne sais pas si c’est à cause d’un manque de crédibilité des scènes ou si je ne suis pas sensible à la culture africaine, mais parfois, ça en était un poil risible.
Enfin, certains personnages secondaires sont trop sous-exploités, mais c’est un peu le problème quand on ajoute trop de protagonistes dans une production. C’est le cas notamment de M’Baku, qui n’est là que pour suivre un chemin tout tracé : sauver la vie de Black Panther et lui prêter main forte lors de l’affrontement final. Si ça, ce n’est pas encore une preuve d’un scénario bas de gamme et simpliste…
Quant à Shuri, toute une communauté de fans la voit déjà en digne remplaçante/héritière de Tony Stark, malheureusement, elle n’en a pas le charisme. Son interprétation n’est pas très subtile, là où Robert Downey Jr. arrive à donner une dimension à la fois comique ou tragique de son personnage. La pauvre Letitia Wright surjoue le registre comique pour tenter de se rapprocher d’un célèbre milliardaire, mais la sauce ne prend pas.

Conclusion : Film historique non. Film important oui. Se branler devant ça ? Non. Marvel a, selon moi, raté son virage depuis Thor : Ragnarok et Spider-Man : Homecoming, dans une moindre mesure. Avec Black Panther, Marvel se contente en effet du strict minimum et avec 200 millions de dollars de budget, on était en droit d’attendre à un peu mieux qu’un scénario comme celui-ci et des scènes d’actions bâclées et sans aucune intensité. Quant à la dimension artistique, n’en parlons pas. Restera à Black Panther la beauté des décors et des costumes, ainsi que la place des femmes dans une telle production, mais n’oublions pas que le film n’a rien inventé, puisque tiré d’un comics. Une petite déception donc, mais qui n’entachera pas mon amour pour le Marvel Cinematic Universe, qui se doit d’être beaucoup plus exigeant, car nous-mêmes, fans et amateurs du genre super-héro au cinémas, nous le sommes devenus avec le temps. On peut pardonner les erreurs du début, mais en 2018, cela devient plus délicat.

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2 commentaires sur “BLACK PANTHER : UNE PRODUCTION PAS SI POLITIQUE

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