L’AMOUR C’EST MIEUX QUE LA VIE : MAIS D’AVENTURES EN AVENTURES…

Pour son 50ème film, Claude Lelouch signe une œuvre candide et raffinée, où le cinéaste met en scène, avec un plaisir coupable, l’honnêteté des uns et les petites diableries des autres. Un film sur la vie dans tout ce qu’elle a de plus resplendissante et de tragique.

Synopsis : Les trois A : L’Amour, l’Amitié et l’Argent sont les trois principales préoccupations de l’humanité. Pour en parler le plus simplement possible, Gérard, Ary et Philippe ont fait connaissance il y a 20 ans, à leur sortie de prison, et se sont de suite posé la vraie question : Et si l’honnêteté était la meilleure des combines ? Aujourd’hui, ils sont inséparables et scrupuleusement vertueux… Mais Gérard apprend qu’il souffre d’un mal incurable. Le sachant condamné, Ary et Philippe veulent lui offrir sa dernière histoire d’amour… car Gérard a toujours répété que l’amour c’était mieux que la vie.

Le Ballet de l’Amour et de la Vie

Un trio d’amis, une histoire d’amour naissante, des interactions avec Jésus et le Diable, une mémoire cinématographique consacrée à l’ensemble de la filmographie de Claude Lelouch, voilà en quelques mots la description du 50ème film d’un de nos meilleurs cinéastes « L’Amour, c’est mieux que la vie ».
Dans cette œuvre où se mêlent questions religieuses, questions existentielles et philosophiques, une galerie de personnages mènent la danse. Gérard Darmon et Sandrine Bonnaire en tête, au travers une comédie romantique d’une pureté émotionnelle sans égal, d’une authenticité rarement atteinte, tandis que la mort rôde à chaque instant, s’immerge de manière viscérale dans ce conte merveilleux de l’Amour. C’est toute la beauté du film et son miracle, la simplicité avec laquelle Claude Lelouch raconte et filme l’humain, ses qualités, ses défauts, ses envies et ses désillusions, ainsi que cette idylle, courte, à l’image de Roméo et Juliette dont il apprécie tant l’histoire et le dénouement. Car il y a dans L’Amour c’est mieux que la vie, une raison à ce que vivent ces héros au grand cœur. Rien n’est le fruit du hasard. Ou peut-être que si. Peut-être que, même si nous sommes les chevaliers de notre propre histoire, quelques personnes au-dessus s’amusent avec nos vies, à changer nos trajectoires pour le meilleur ou pour le pire.
Jésus (Xavier Inbola et Elsa Zylberstein) et le Diable (Béatrice Dalle) sont omniprésents. Ils parcourent le monde humain et côtoient les protagonistes de Claude Lelouch avec beaucoup de douceur, de tendresse mais également avec une force terrifiante. Jamais un long-métrage n’aura posé des problèmes philo-religieux aussi profonds pour nous ramener à notre propre condition, nous interroger sur notre existence et le sens à lui donner. Claude Lelouch s’amuse, comme ces Dieux, à la fois en mettant en scène ces êtres divins dans des postures originales entre fantaisie et auto-dérision mais aussi ses héros dans toute leur humanité, dans toute leur contradiction et absurdité. Entre rires et émotions, le spectateur suit le chemin imposé par Lelouch et quel beau chemin !

Le « Mousquetaire » Darmon s’enivre, se sublime, face à une Sandrine Bonnaire majestueuse, pleine de sensibilité et de promesses. Ce duo, pilier de L’Amour c’est mieux que la vie, enrobe le film d’une passion délicieuse et charme par sa séduction pétillante et sa romance intense où les regards, les gestes, les baisers sont troublants de vérité.
Une orchestration enchanteresse jusque dans la mise en scène. Pour en parler un peu plus, il y a dans la façon de cinématographier cette relation, un romantisme naïf, une crédulité romanesque, qui fait un bien fou. Bien loin des comédies romantiques à l’issue prévisibles, Claude Lelouch filme sans artifice, sans tronquer la réalité d’une rencontre, une bouffée d’oxygène à l’heure des comédies sentimentales de Noël aussi idiotes que pathétiques.

Peut-être aussi, cette sincérité qui transpire à l’écran, vient de la direction artistique où les comédiens ont des indications plutôt que des textes à apprendre bêtement. Ainsi, Claude Lelouch laisse une grande place à l’improvisation, à la spontanéité, à l’instantanéité, aux émotions prises en flagrant délit pour obtenir ces instants francs et magnifiques. Et le résultat est là, angélique et touchant.

Une histoire de famille…

Un 50ème film sous le signe de l’hommage.
Claude Lelouch segmente son long-métrage avec une mise en abîme de certaines de ses œuvres passées, enrichissant ses images d’une nostalgie puissante. Une clairvoyance scénaristique, sans fausse note, que les plus cinéphiles d’entre vous apprécieront grandement.
Les apparitions de Robert Hossein, son ami, ont une saveur particulière. Le décès du comédien l’année dernière offre ici une de ses dernières séquences cinématographiques en livrant une performance vibrante, preuve ultime de son grand talent.
On regrettera cependant quelques personnages peu développés comme celui incarné par Kev Adams et qui, malheureusement, n’apportent rien au récit, ni même d’un point de vue émotionnel, tant ils sont évincés de l’histoire. Un détail qui n’entache cependant en rien la qualité de la production.

Conclusion

Avec ce film, Claude Lelouch séduit par ses propositions, ses choix et ses personnages truculents. L’Amour c’est mieux que la vie est plus qu’un cri du cœur, c’est une véritable ode à la passion amoureuse, à l’amitié, à l’imagination et à la folle aventure humaine de la vie.

L’Amour c’est mieux que la vie sortira le 19 janvier 2022.

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