PLUS BELLE LA VIE/OSMOSIS : RENCONTRE AVEC L’ÉTOILE MONTANTE DE LA TÉLÉVISION FRANCAISE, STÉPHANE PITTI

Vous l’avez sûrement découvert au printemps dernier dans la création originale Netflix, OSMOSIS, Stéphane Pitti est aujourd’hui au générique de la série Plus belle la vie (PBLV).
Avec sa gueule d’ange, sa chevelure blonde parfaite et son regard bleu perçant, il interprète pourtant ici une crapule de la pire espèce, Max, venu semer la zizanie dans le quartier paisible du Mistral.

Pour la rubrique SERIEMAXX, le comédien Stéphane Pitti s’est prêté au jeu des confidences. De sa participation à une série qui fête actuellement ces 15 ans d’antenne à celle d’OSMOSIS, rencontre avec la nouvelle étoile du montante de la télévision française…

Plus belle la vie

« […] Parfois, on moque la performance des comédiens de PBLV, leur niveau de jeu, mais lorsqu’on est dedans, qu’on voit la vitesse à laquelle tout doit s’enchaîner, on ne peut que respecter ce qui est produit. »

Première question toute bête, comment as-tu été contacté pour intégrer le casting de « Plus belle la vie » ?

Eh bien, j’ai passé un casting. La production de Plus belle la vie contacte une directrice de casting – qui est à peu près la même depuis les débuts de la série – et, cette dernière pense à des comédiens qui pourraient correspondre au rôle recherché. À noter que l’avais déjà rencontrée sur un autre projet, et c’est ainsi qu’elle a pensé à moi. Mon agent m’a ensuite téléphoné pour me proposer le personnage, que je trouvais intéressant. Après OSMOSIS, j’avais envie de changer de registre – et pour le coup, tout est permis avec ce méchant parce qu’il n’a aucune limite -, cela m’a alors paru un choix judicieux, même si j’attendais un coup de téléphone pour un autre rôle. J’ai passé les essais. Deux semaines plus tard, je me retrouvais sur le tournage de la série. C’est allé assez vite.

Tu es également à l’affiche d’OSMOSIS, toujours disponible sur Netflix, est-ce que le succès de la série a été un élément qui, selon toi, a facilité ton intégration au casting de Plus belle la vie ?

Je n’en ai aucune idée (rire). Je pourrais te le dire si j’ai d’autres projets à la suite, mais comme il s’agit là de mon premier projet derrière OSMOSIS, je ne saurais vraiment pas te répondre, ni même évaluer encore les retombées de la série Netflix.
Je sais, en revanche, qu’après OSMOSIS, j’ai eu clairement plus de propositions de casting et passé pas mal d’essais. Il y a donc certainement eu des retombées positives puisque les professionnels du cinéma ont regardé la série, et m’ont appelé derrière pour me proposer des choses.

Est-ce difficile d’arriver sur une série aussi populaire et qui existe depuis maintenant 15 ans, de s’intégrer rapidement à une équipe (pour seulement quelques semaines), où tout le monde se connaît déjà ?

Humainement, c’est extrêmement simple puisqu’ils sont tous adorables. Ils accueillent tout le monde à bras ouverts, que ce soit les nouveaux récurrents ou des gens de passage comme mon personnage – qui vient semer le trouble -, mais n’est pas censé durer. Ils ont tous la même attitude – ils ont l’habitude de voir débarquer de nouvelles têtes – donc, heureusement, ils ont l’esprit ouvert et, ils ont bien compris que les nouvelles recrues n’étaient là que pour faire briller leurs personnages en tous cas, leur permettre de vivre d’autres aventures, d’autres émotions.
Humainement, une fois de plus, c’était très simple de s’intégrer à l’équipe. On est encadré, les comédiens nous appellent pour aller manger avec eux le soir et réviser les textes. Néanmoins, techniquement parlant, c’était une autre histoire (rire). Un tournage de Plus belle la vie n’a rien à voir avec un tournage traditionnel, comme un film ou une série telle que Netflix. Sur PBLV on tourne 20 minutes par jour, c’est-à-dire, 20 minutes de temps filmés par jour, ce qui est énorme ! Il est possible d’avoir 10 scènes à tourner en une seule journée, alors que les 10 scènes n’ont rien à voir entre elles et qu’elles sont à des moments chronologiques, souvent éloignées. C’est un exercice délicat.
Il y a également peu de temps de répétitions. Lorsqu’on arrive pour se faire maquiller, il y a déjà une répétitrice sur place. Puis, on retrouve les comédiens avec lesquels on tourne la dite séquence. Nous engageons une petite répétition et dès que nous sommes sur le plateau, il faut jouer direct.
À savoir qu’on ne fait que peu de prises, puisqu’il y a d’autres scènes à tourner juste après. Nous avons intérêt à être dedans, tout de suite. C’est une ambiance particulière. Là où sur OSMOSIS, par exemple, nous pouvions prendre 3 ou 4h sur une scène, alors que cette même séquence dans la série ne va durer qu’une minute, une minute trente. Sur PBLV, c’est souvent la première ou la deuxième prise qui est gardée. C’était un rythme à prendre, mais un super apprentissage pour moi. Comme je te le disais, je suis arrivé sur le plateau quelques jours seulement après mon casting. Il fallait prendre le pas assez rapidement, arriver avec une proposition de personnage (gestuelle, corporelle, attitude, etc…), savoir où l’amener, notamment lorsque l’on doit tourner des scènes, qui sont à la fin de l’intrigue. Penser le personnage en amont est essentiel.  

Et je suppose que quitter les studios est difficile ensuite. Sur Plus belle la vie, on sent qu’il y a une vraie cohésion entre les équipes.

Personnellement, je n’ai pas de mal à quitter les « familles de tournage ». Les amitiés qu’on crée sur les plateaux de tournage, elles sont vouées à perdurer dans le temps, même si nous ne sommes plus au même endroit. Sur OSMOSIS, toutefois, la fin de tournage était plus dure parce que nous sommes restés quatre mois intensifs ensemble. D’autant que nous tournions à Paris pendant l’été et, à cette période, il n’y a personne sur la Capitale. Donc, nous étions tous ensemble, à nous amuser, à nous rapprocher, et j’ai noué de vraies amitiés là-bas. D’un coup, perdre le rythme, ça fait vraiment bizarre. Sur PBLV, ça va tellement vite, il y a tellement de monde, que j’avais davantage l’impression de contribuer à un projet. Tandis qu’avec OSMOSIS, nous avions monté ce projet ensemble, on était tous là, du début à la fin, c’était une autre énergie, et c’était plus délicat de quitter les personnes avec qui on avait travaillé aussi assidûment.

Ton personnage est très proche de ceux d’Estelle et Francesco. Élodie Varlet et Emmanuel Giorgi, ils sont comment dans la vraie vie ?

Emmanuel est adorable, malheureusement je n’ai tourné qu’une journée avec lui. La seule séquence que j’ai tournée avec lui, c’est celle où je l’assomme pour l’envoyer en prison derrière et, nous n’avons eu que très peu de scènes à jouer ensemble après celle-ci. Et, Élodie, c’est une crème, vraiment. Elle est douce, elle écoute, elle est dans le partage. Quand elle n’est pas satisfaite, qu’elle sentait qu’on pouvait faire plus – surtout que sur PBLV, on doit aller très vite -, elle s’imposait pour qu’on refasse une prise. Elle a compris comment il fallait aborder son métier de comédienne. Elle est autant là pour les nouveaux venus, que pour son personnage.

Et tu n’as aucun remord à les maltraiter, après la journée de tournage ? (rire)

Bah non (rire). En dehors, on s’entend très bien et cela m’amusait. On prend du plaisir à jouer ce genre de scène. C’est drôle d’ailleurs, et je m’en rends compte vraiment maintenant, que les gens ont du mal à dissocier le comédien du personnage. Tout le monde pense que je suis un psychopathe (rire). Mais les comédiens de PBLV ont l’habitude donc, dès que ça « coupait », on rigolait et on passait à autre chose. Ou alors on rigolait de la scène. Parfois, même, on rigolait des situations pendant les prises, on a pris énormément de plaisir.
Puis, c’est toujours agréable de jouer ce genre de personnage, qui est dans un rapport de force permanent et, où tout est possible dans l’interprétation.

Sans spoiler, comment va évoluer ton personnage dans les prochaines semaines ?

Sans spoiler, ça va être difficile. Disons qu’il va embêter les gens du Mistral. Il va être en rapport avec d’autres personnages, dont une qui va revenir dans la série et, avec laquelle il sera en lien direct. Ce personnage va aider Estelle et Francesco à sortir du petit bordel dans lequel je les ai mis.
Max sera aussi en contact avec les Fedala.

Ton plus beau souvenir sur le tournage de PBLV ?

Les tournages en extérieur. C’est un beau souvenir et ça change de Paris (rire). À chaque nouveau décor extérieur, j’ai pris un vrai kiff et, ça aide pour le personnage de s’imprégner d’atmosphères différentes. Sinon, il n’y a pas de souvenir plus marquant qu’un autre. C’est surtout le sentiment de satisfaction que je retiendrai. Ce sont des journées assez chargées, éreintantes et, quand tu penses avoir fait ton travail à peu près correctement, c’est un sentiment agréable.
Quand tu commences la journée, c’est assez stressant. Quand tu as 10 scènes à tourner – chacune d’entre elles ne sont pas forcément liées -, que tu les as à peine préparées, que tu as répété avec personne, tu sens que ça va être compliqué. Et, finalement, grâce à la présence de l’équipe, leur énergie, on finit par faire un truc qui ressemble à quelque chose, on quitte alors la journée avec un sentiment de satisfaction énorme. Parfois, on moque la performance des comédiens de PBLV, leur niveau de jeu, mais lorsqu’on est dedans, qu’on voit la vitesse à laquelle tout doit s’enchaîner, on ne peut que respecter ce qui est produit. Ce n’est franchement pas évident, et tout le monde ne pourrait pas le faire. C’est sans prétention, mais ce n’est pas un job confortable. Ce n’est pas une série peinarde où tu te dis : « Je vais tourner 3 scènes en deux heures, j’ai le temps de les préparer », non ! Là, il n’y a pas le temps. Souvent, nous n’avons même pas la fin de l’intrigue avant de l’avoir commencé donc, il faut se faire confiance, confiance aux comédiens.

Tu as regardé le résultat à la télé ?

Je me suis regardé parce que ma mère est fan de PBLV et, comme j’étais à Metz en vacances pendant quelques jours, je n’avais aucune excuse (rire).

Ta maman doit être fière j’imagine…

Oui, elle est fière. Cependant, elle adore les personnages de PBLV – comme tous les gens qui regardent cette série -, du coup, elle n’est pas ravie que je leur fasse du mal comme ça (rire).

OSMOSIS

« […] Il faut arrêter de croire que le futur doit nécessairement passer par une évolution technologique. Le futur le plus radieux qu’on puisse envisager, ça serait plutôt un retour à la terre, à tout ce à quoi le virtuel nous a déconnecté, et qui est ce pourquoi on existe. »

Pour OSMOSIS, comment tu as été casté ?

Pour OSMOSIS, c’était à peu près similaire à PBLV. J’ai rencontré la directrice de casting un an auparavant et, un an plus tard, j’ai reçu de mon agent la proposition du rôle de Lucas. Le rôle m’a branché direct parce qu’il est très éloigné de ce que je suis dans la vraie vie. J’ai pris cela comme un défi.
J’avais quelque chose à proposer, mais je n’y croyais pas. C’est le genre de casting dans lequel ils vont voir tout Paris pour trouver le rôle. J’y suis allé avec une grosse décontraction.  Je me suis amusé pendant les essais. Puis, il y a eu un second appel, avec le réalisateur de la série. J’ai repassé l’essai. Le réal m’a coupé en plein milieu de ma scène – ce qui ne m’était jamais arrivé -, et là, je me suis dit que c’était vraiment mort. Ça m’a torturé l’esprit pendant 3 semaines. Finalement, mon agent m’a rappelé pour m’annoncer que j’avais le rôle.

Le concept d’OSMOSIS, c’est de pouvoir trouver l’âme sœur, d’accéder au bonheur le plus rapidement possible, sans passer par la case « recherche », ni des échecs amoureux. C’est plus efficace que Meetic et Tinder. D’ailleurs, toi, comment tu perçois l’ascension et l’essor des applications de rencontres, qui ont envahi notre quotidien ?

Je suis très sceptique. On arrivait à tomber amoureux avant, sans cela, pourquoi n’y arriverait-on pas maintenant ?
C’est assez différent dans mon cas. J’ai un travail qui me permet de rencontrer plein de gens et d’autres, qui sont dans un quotidien où il est difficile de rencontrer de nouvelles personnes. Je ne vais pas critiquer, en tous cas, à titre personnel, étant un grand romantique, j’ai besoin de me dire que ce n’était pas prévu (une rencontre). En somme, je ne pense pas qu’on puisse parler d’évolution positive. C’est une autre façon de rencontrer des gens certes, mais, à un moment, il faut se voir en vrai et, le virtuel ne pourra jamais se substituer au réel.

La technologie d’OSMSOSIS, pourrait-elle arriver un jour sur le marché, selon toi ? Et, est-ce que cela te ferait peur ?

Oui. OSMOSIS n’est qu’une prolongation de Tinder. Tinder, avec toutes les informations qu’ils ont aujourd’hui sur nous, stockées sur Google, ils ont accès à tellement d’informations concernant nos âges, nos centres d’intérêts, nos passions, nos cercles d’amis etc, que lorsqu’ils nous mettent des personnes en suggestion, il y a un algorithme derrière, et il n’est pas aléatoire. Les personnes suggérées nous correspondent d’une façon ou d’une autre, à ce qu’on est, ce qu’on recherche. Donc oui, ça existe déjà. C’est juste qu’avec OSMOSIS, on va plus loin, avec un implant, on nous désigne directement la bonne personne. Néanmoins, on peut envisager que ce type de procédé arrive sur le marché. Mais honnêtement, j’ai du mal à imaginer qu’on puisse interpréter le sentiment amoureux. Il y aura, c’est une évidence, des évolutions qui s’apparenteront aux services que proposent OSMOSIS. Toutefois, il faut arrêter de croire que le futur doit nécessairement passer par une évolution technologique. Le futur le plus radieux qu’on puisse envisager, ça serait plutôt un retour à la terre, à tout ce à quoi le virtuel nous a déconnecté, et qui est ce pourquoi on existe. Voilà, tout ce qui est évolution technologique, je ne suis pas fan. Je suis assez pessimiste, je pense que tout est déjà là et que nous n’avons pas besoin de créer de nouvelles alternatives…

Il y a une phrase prononcée par un des personnages de la série : « les hommes, sont-ils fait pour vivre un bonheur éternel ? »

C’est la phrase de la série ! C’est la question qu’on se pose tous. Et ma réponse est clairement non. Nous ne sommes pas faits pour vivre un bonheur éternel. Le bonheur n’existe que parce que nous avons expérimenté le malheur, comme la lumière n’existe que parce qu’il y a des zones d’ombre. La vie est un apprentissage comme n’importe quelles expériences humaines, et je ne pense pas qu’on puisse être avec la bonne personne sans avoir connu d’échecs par le passé. Et, je ne pense pas qu’on puisse se sentir satisfait ou éprouver de la joie, même dans son travail, sans avoir connu d’échecs.

Merci à Stéphane Pitti pour sa disponibilité et son extrême gentillesse. Je vous invite donc à le découvrir sur Netflix, dans la très prometteuse série OSMOSIS, production SF française qu’il faut soutenir ainsi que dans Plus belle la vie, si ce n’est pas encore fait.








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