Le 30 août 2004 était diffusé le premier épisode de la série Plus Belle la Vie. Une séquence d’ouverture inoubliable, où se retrouvait la Famille Marci, et le début d’une longue aventure humaine. À l’époque, personne ne pouvait prédire un tel succès, ni même que la série bouleverserait le paysage audiovisuel français au point qu’aujourd’hui naissent pléthore de mini-séries sur des chaînes concurrentes. Cette aventure de 17 années, elle perdure grâce à des fans inconditionnels – d’une fidélité sans faille -, le travail d’une équipe soudée, des scénaristes imaginatifs, ainsi que ses acteurs, humbles et d’une profonde gentillesse.
Souvent imitée, jamais égalée, Plus Belle la Vie est désormais une série phare. Pour certains, une lueur d’espoir dans la nuit, pour d’autres, un tendre moment d’évasion. Et c’est peut-être de là que vient son succès, cette manière de rassembler les gens, de tout âge, de tout horizon mais aussi la façon dont elle aborde l’actualité : sans jugement, mais avec conviction.
Pour fêter les 17 ans de Plus Belle la Vie, trois personnalités et avec elles trois expériences de vies différentes au sein de PBLV, reviennent ensemble sur les coulisses de leur casting, leurs premiers pas dans la série et leurs plus beaux souvenirs de tournage : Léa François, récurrente depuis maintenant treize années, Simon Ehrlacher, le petit nouveau et Quentin Ogier, un des anciens antagonistes au cœur des dernières intrigues de la famille Fedala.
Le casting et les premiers pas de Léa François dans Plus Belle la Vie
En 2009, Léa François intègre Plus Belle la Vie. Elle y interprète Barbara Evenot, une jeune femme au caractère bien trempé dont elle apprend que son père adoptif était un trafiquant de clandestins. Il fut tué par le véritable père de Barbara, Léo Castelli, et abandonné par sa mère, la jeune femme se retrouve seul au Mistral.
13 ans plus tard, elle se souvient encore de son casting : « Je revenais pour la seconde fois. Le premier casting que j’avais passé, c’était au tout début de la série. J’avais dépensé toutes mes économies pour aller passer le casting qui, autrefois, se déroulait à Marseille. Finalement, je ne l’avais même pas passé puisqu’on m’avait dit que je ressemblait déjà à un personnage existant : Ninon Chaumette. Deux, trois ans après, ils m’ont rappelé. J’y suis retournée en toute détente, étant persuadée que je ne le passerais pas ou que je ne serais pas prise. J’ai passé le premier tour et ils m’ont appelé pour un call-back avec les personnages de Coline d’Inca (Sybille) et Pierre Martot (Léo Castelli). Ça s’est bien passé et j’ai obtenu le rôle. Je me rappelle aussi avoir pris le train avec d’autres comédiennes. Il y avait une fille qui était tellement stressée que j’avais passé les trois heures de train à lui faire répéter son texte et la déstresser. ».
Léa François se rappelle aussi de sa première prise et de son état avant de tourner : « C’était une scène devant le lycée, en extérieur. Je m’en souviens très bien, nous étions avec Sybil et Raphaël. J’étais stressée et en même temps très excitée de débarquer dans cette aventure, également très impressionnée par la machine PBLV. J’étais loin de me douter, à cette époque, que mon personnage resterait aussi longtemps puisque je ne devais être présente que pour trois mois. ».
L’évolution de Barbara Evenot
Une décennie plus tard, le personnage de Barbara Evenot a bien évolué. Une évolution dont nous parle Léa François : « Je suis toujours agréablement surprise de tout ce que les scénaristes inventent pour mon personnage. Je suis fier d’elle, par rapport à l’ado rebelle qu’elle était au départ, elle a beaucoup évolué. Elle s’est posée, assagie et a trouvé sa voix professionnelle. Maintenant, il y a encore des choses à taffer (rire). Niveau perso, par exemple, ce n’est pas encore ça. Elle se met dans des situations toujours compliquées. Elle est trop impulsive et, parfois, ça lui joue des tours : elle tombe vite amoureuse, elle se met dans la merde tout le temps. Etc… ».
D’un point de vue personnel, la comédienne confie : « Quand on regarde en arrière, on a l’impression d’avoir vécu 12 vies et, de l’autre, on se dit que le temps a passé super vite. Il y a malgré tout un fil conducteur et une logique plutôt chouette dans nos parcours communs et je suis fière de ma petite Barbara. ».
Barbara Evenot fut au centre de plusieurs intrigues, certaines plus mouvementées que d’autres. Mais Léa François retiendra surtout « les intrigues ayant débloqué d’autres choses dans la vie de mon personnage et qui furent des moments charnières, ont fait qu’elle a eu cette évolution dont on parlait avant. ». Toutefois, elle retiendra l’intrigue dans laquelle Barbara plonge dans l’alcool : « ça m’a marqué. C’était intense. C’était dur à jouer mais tellement chouette. […] D’ailleurs, j’avais une tête où je ne me reconnaissais pas (rire). ».
Au cours de ses nombreuses années, Léa François a croisé d’innombrables visages, figurants, seconds rôles et les récurrents. Pour l’interprète de Barbara Evenot, c’est une expérience incroyable, une chance, en tant qu’actrice, d’avoir autant de partenaires de jeux et de pouvoir créer sans cesse de nouvelles dynamiques : « C’est pour ça que j’adore cette série. Cela fait un an, là, que je tourne avec Grant (César). Et finalement, même si je le connaissais déjà très bien, je l’ai découvert dans le jeu et on s’éclate. C’est un partenaire au top, qui a une grande répartie et qui est à l’écoute. Il y a en plein. Cet été, j’ai tourné avec Bryan (Baptiste) et Pauline (Emma) qu’on redécouvre en jouant. C’est génial de voir des manières différentes de travailler. ».
Depuis quelques mois, Léa François peut s’amuser dans un tout nouveau décor : Le Marci. Un terrain enthousiasmant pour elle : « J’étais tellement contente qu’on nous offre ce décor. C’était aussi un bel accomplissement pour Barbara et une évidence de monter cela avec Thomas. J’étais aussi surprise de tout le travail fait dans ce décor. J’ai envie de tourner dans tous les coins du Marci (rire), c’est très inspirant. J’espère avoir l’opportunité de réaliser de bons petits plats dans cette cuisine mais cela est prévu. ».
Concernant l’intrigue en cours, Léa François nous en touche quelques mots : « Mon personnage se met dans le pétrin tout seul. C’est à la fois ce que j’aime chez elle et ce que je déteste. C’est une fonceuse, elle s’enflamme vite et en même temps, elle suit son instinct, c’est une passionnée. Cela la met dans des situations très compliquées comme je le disais tout à l’heure. Je vous laisse découvrir la façon dont elle se sortira de tout ça mais je n’irais pas jusqu’à dire que ça finit bien. ».
Ladies and Gentleman, veuillez accueillir Simon Ehrlacher !!!
Si l’arrivée de Léa François dans Plus Belle fut un long parcours du combattant, ce ne fut pas le cas pour Simon Ehrlacher. Dans son souvenir, le casting s’est déroulé assez simplement : « je suis arrivé en fin de casting. Il cherchait Romain Vidal depuis pas mal de temps. Tout s’est fait très vite. Le soir même, j’avais une réponse. Je ne suis même pas sûr que j’ai eu un call-back. La semaine suivante, j’arrivais à Marseille pour les essayages de costumes. Deux semaines après, je commençais à tourner. ».
Arrivé dans la série en mars 2021, Simon Ehrlacher incarne donc le Docteur Romain Vidal. Il nous explique ce qui le séduit chez ce personnage : « Sa sincérité, d’être dans le moment présent sans préparer les choses. On peut le penser un peu bébête mais il est présent pour les gens avec la plus grande sincérité. C’est ce qui me touche le plus chez lui. ».
Le personnage de Romain Vidal est atteint de la maladie de Huntington, une maladie héréditaire et rare, qui se traduit par une dégénérescence neurologique provoquant d’importants troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques, et évoluant jusqu’à la perte d’autonomie puis la mort. C’est à la suite de son agression pour sauver Luna que Victoire, sur quelques suspicions, annonce à Vidal sa maladie. Et pour préparer son rôle, Simon Ehrlacher s’est renseigné sur cette maladie : « Je me suis renseigné et j’ai regardé des vidéos pour savoir quels étaient les symptômes lorsqu’ils sont bien avancés. Mais pour Vidal, on est aux prémices de la maladie, il prend simplement des médicaments pour stopper les tremblements. Pour l’instant, nous n’avons pas encore exploré cela puisqu’il faut 10 ou 15 ans pour arriver aux phases critiques de la maladie. […] Non, je n’ai pas été voir des personnes atteintes de la maladie de Huntington. ».
En huit mois, Simon Ehrlacher a déjà participé à deux intrigues conséquentes. La première, que nous venons d’évoquer et la seconde, la saga de l’été. Un « cadeau » pour l’acteur : « On a tourné en extérieur, dans un décor de rêve et avec une équipe en or. Cela changeait des studios et des décors de l’hôpital et du cabinet médical. C’était dépaysant. ». Un tournage de plusieurs semaines qui « n’était pas éprouvant » mais « magique » nous confie-t-il.
« Toutes les filles que j’aime… »
Son avenir, il aimerait le faire à Plus Belle : « Je souhaiterais vraiment que Romain Vidal reste au Mistral. ». Et pour son personnage, il n’a qu’un souhait : « Je voudrais que Vidal parvienne à gérer ses démons. Il a dépassé la phase suicidaire, ce qui est déjà un bon point. Désormais, il faudrait qu’il apprenne à se faire plaisir. […] Et trouver l’amour . Mais dès qu’il le rencontre, il ne peut pas se projeter. J’ai envie de lui dire : kiffe ! ».
Quentin Ogier : La surprise du chef !
Au cours du Festival de la Fiction, le comédien Quentin Ogier est lui aussi revenu sur son aventure au sein de Plus Belle la Vie. Il incarna durant deux ans, Arthur Simonin, un homme ambiguë, aux motivations floues, mêlé à des affaires louches. Revenu quelques mois plus tard pour conclure l’intrigue autour d’Elsa Bailly, il nous raconte ce qui l’avait poussé à passer le casting de Plus Belle la Vie, avec une grande sincérité : « Pour être franc, à ses débuts, Plus Belle était LA série où il ne fallait pas être sous peine d’être grillé. Mais heureusement, les mentalités changent. Plus Belle est bien plus intéressante et c’est aussi une série qui a énormément de qualités, notamment dans sa manière de traiter l’actualité. J’ai beaucoup hésité mais toutes ces vieilles idées de castes sont en train d’exploser et pour nous, comédiens, c’est une bonne chose. La preuve, c’est que la même année, j’ai tourné aussi bien pour Plus Belle que pour le prochain film de Ridley Scott. ».
Sa décision, il ne la regrettera pas. De son expérience à Plus Belle, il en retira plusieurs choses importantes : « C’est intéressant de travailler dans cette contrainte de temps. Car sur PBLV, ça tourne très vite. On apprend alors à être efficace, rapidement. Notre regard sur les gens qui y travaillent change également. Quand on connaît les contraintes de temps qui sont imposées, il faut être sacrément bons. Et ils le sont, tous ! ».
Si son personnage n’est apparu que peu de temps dans la série, Quentin Ogier en gardera de très bons souvenirs : « D’un point de vue humain, la première intrigue fut superbe. On avait créé tout un groupe avec Caroline, Grégory et Thierry Petra. C’était vraiment sympa. On se retrouvait beaucoup, on est d’ailleurs resté copains et j’ai beaucoup aimé ça. Pour mon personnage, j’ai préféré la seconde intrigue. J’étais plus en accord avec mon personnage et préféré les scènes tournées, qui étaient encore mieux écrites. Elles me correspondaient mieux. Je retiendrais surtout l’aspect familial de PBLV. C’est étonnant comment une machine de guerre comme celle-ci puisse rester aussi familiale et bon enfant. Et puis, personne n’a la grosse tête. Les acteurs sont accueillants. Stéphane Hénon, par exemple, est un gars qui t’accueille à bras ouvert, te donne des conseils. C’est important ce contact. Il y a plein de tournage, où les équipes ne nous accueillent pas et ça détermine la façon dont on va jouer après. ».
Merci à Laure Culsan et Céline Cauvy pour l’organisation des interviews malgré le timing ultra-serré, aux acteurs pour leur gentillesse et à Quentin Ogier, d’avoir accepté cet entretien en plein festival.
Vous pouvez retrouver en replay sur ma chaîne Youtube (Capitaine Cinemaxx) plusieurs lives Instagram réalisés avec certaines des comédiens et des comédiennes de Plus Belle la Vie ainsi que sur mon compte Instagram : capitaine.cinemaxx.