OVERDOSE : LA NOUVELLE PRODUCTION COUP DE POING D’OLIVIER MARCHAL

Olivier Marchal est de retour avec un nouveau film, « Overdose », adaptation du roman policier de Pierre Pouchairet « Mortels Trafics ». Un thriller percutant, disponible le 4 novembre prochain sur Prime Video.

Synopsis :
Sara, cheffe de la brigade des stupéfiants de la police de Toulouse, enquête sur un go-fast entre l’Espagne et la France, au sein duquel son ancien amant, Raynal, est infiltré. Elle découvre rapidement que son affaire est liée au meurtre de deux adolescents dans un hôpital parisien, dont s’occupe Richard, le chef de la police criminelle locale. Obligés de collaborer pour retrouver le meurtrier et arrêter le go-fast, Sara et Richard se retrouvent plongés dans une course contre la montre haletante sur les routes espagnoles et françaises alors que leur attirance l’un pour l’autre grandit.

Il y a chez « Overdose », une singularité étonnante. Si on retrouve les codes et les mimiques qui parcourent le cinéma d’Olivier Marchal avec succès depuis plusieurs années, « Overdose » ose quelques nouveautés, qu’elles soient scénaristiques, photographiques et dans la caractérisation des personnages. Bien entendu, le film est une adaptation, il n’en reste pas moins qu’elle a bousculé Olivier Marchal dans sa manière de travailler (tournage en Espagne…) pour un résultat incisif. Au point de hisser « Overdose » dans le top 3 de ses meilleurs films ? Certainement !

Le film démarre avec une narration éclatée et des séquences aux quatre coin du monde. Le cinéaste expose les protagonistes et antagonistes principaux d’« Overdose » ainsi que plusieurs situations qui seront les chapitres de départ, sans pour autant donner un chemin défini à son récit. Sa narration est un long serpent que les héros et le spectateur doivent dénouer au même rythme. Tout se mélange, se superpose et le réalisateur revient à ses fétiches. Au sein de ce thriller tragique, entre meurtres à résoudre et trafic de drogue, Olivier Marchal dévoile des personnages cabossés par la vie, par la violence d’un métier où les menaces sont toujours plus brutales et les antagonistes sans foi ni loi, des familles brisées par un environnement oppressant ou la folie des hommes et donc, des répercussions parfois indirectes sur des pères de familles, des enfants…

Image : Sofia Essaïdi (Sara Bellaïche) et Assaad Bouab (Richard Cross) forment un duo tendre et touchant.

Néanmoins, dans ses fondamentaux, le réalisateur parvient à trouver du renouvellement : ses flics sont plus pragmatiques, plus complexes, moins fantasmés, ses trafiquants sont plus sombres, plus féroces. Sa narration, elle, est plus direct, sans fioriture, à l’image des méchants du film dont les actions sont immédiates, catégoriques, sommaires. La photographie aussi, change. L’étalonnage est éclatant, les couleurs sont vives et contrastent à merveille avec l’obscurité de l’histoire. La noirceur du propos insuffle, par ailleurs, une immersion totale à ce récit anxiogène et sordide, mais développe aussi une empathie forte envers les personnages. Leur souffrance est la nôtre, la violence qu’ils subissent nous écœure (Olivier Marchal n’a jamais peur de montrer à l’image les tortures ignobles et la barbarie dont font preuve les antagonistes), les sentiments qu’ils éprouvent nous les partageons. Car l’auteur de « 36 Quai des Orfèvres » tente une autre petite révolution au travers son personnage féminin, interprété par Sofia Essaïdi. Cheffe des stups, Sara est une flic endurcie, entraînée, secrètement en quête d’espoir. La relation qu’elle va former avec Richard (Assaad Bouab) est touchante, pleine de tendresse. Cependant, Olivier Marchal ne fait pas de Sara un love-interest de second plan, elle est au cœur de l’enquête, ni de sa relation avec Richard une love-story sans âme. Sara n’est pas non plus une caricature, ni l’emblème de la féminité. Elle existe hors des codes du cinéma, ayant sa propre identité. Le but est ici d’accentuer l’attachement émotionnel à ces deux héros, de révéler la complexité des êtres humains, de leur rapport à l’amour et l’envie, malgré un travail dangereux et prenant, de fonder une famille. Mais l’espoir, n’est pas le symbole préféré d’Olivier Marchal. Et, comme dans tous ces films, il y a toujours un perdant.

« Overdose » est donc vraie tragédie enrobée de scènes d’action haletantes et des séquences extrêmement tendues, où les regards croisés apportent un suspens insoutenable. Olivier Marchal maîtrise sa caméra. Davantage dans « Overdose », les visages sont importants, nécessaires. Et le cinéaste l’a compris. Car son histoire est avant tout une histoire profondément humaine. Dès lors, l’objectif se confronte à ses visages, pour y capter toutes les émotions ressenties par les personnages. Ainsi, les visages peuvent être lumineux, tristes, préoccupés, crispés, haineux. Tous les regards et la gymnastique faciale sont perceptibles. Ils troublent, angoissent, émeuvent. La performance des comédiens et des comédiennes y est évidemment pour beaucoup. Chacun d’entre eux amène au film une dramaturgie puissante. Des interprétations souvent à fleur de peau, d’une justesse qui transcende l’histoire pour lui donner ce caractère authentique.

Image : Alberto Amman (Eduardo Garcia), sans pitié, et Nassim Lyes (Saïd Masriche), dans une séquence critique.

Conclusion
Avec « Overdose », Olivier Marchal livre un film choc, sans concession.
Le long-métrage séduit par son approche ultra-réaliste, entre véracité des faits présentés et cinéma de genre. Un équilibre dompté et contenu dans un récit funèbre, à la narration en serpent, où chacun des personnages devra démêler le vrai du faux et sera mis à rude épreuve pour découvrir enfin la vérité.
« Overdose » c’est également un casting 5 étoiles. Sofia Essaïdi, Assaad Bouab, Kool Shen, Nicolas Cazalé, Alberto Amman, Simon Abkarian et la grande Catherine Allégret sont véritablement exceptionnels et apportent à leur rôle une humanité et/ou une férocité inhumaine, juste et précise.

« Overdose » le 4 novembre sur Prime Video.

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