BIFFF 2021 – PSYCHO GOREMAN : L’HÉMOGLOBINE AU SERVICE DU BIEN

L’histoire :
Dans la périphérie d’une petite ville américaine, Mimi et son frère Luke découvrent la tombe de Psycho Goreman, un seigneur de guerre extraterrestre endormi dont le seul désir est de détruire tout l’univers. Fort heureusement, ils trouvent aussi une pierre précieuse magique qui leur permet de le contrôler. Mais une ligue intergalactique de chasseurs renégats apprend la résurrection de Psycho Goreman et décide de le rejoindre sur Terre…

Maquilleur professionnel, le travail de Steven Kostanski est bien connu du grand public. Vous ne connaissez peut-être pas son nom en revanche, vous avez déjà vu ses créations au cinéma et à la télévision. Silent Hill, Resident Evil, Suicide Squad ou encore Ça pour le cinéma, Hannibal et Star Strek : Discovery pour le petit écran, Steven Kostanski parcourt le monde du 7ème art entre sa passion du maquillage et de la mise en scène. Avec Psycho Goreman, sa 13ème réalisation, le jeune cinéaste continue de clamer haut et fort son amour pour cet art souvent catégorisé dans « les métiers de l’ombre ». Il livre ainsi une ode lyrique à son métier et au cinéma.

Parodie déjantée

Psycho Goreman est un délire sanglant décomplexé et absurde. Une pastiche très fun aux influences ancrées dans les années 80/90. Steven Kostantski surfe sur la vague d’une période nostalgique dont les réalisateurs hollywoodiens sont friands depuis quelques années, entre remakes/sequels de films cultes (Ghostbusters) et créations originales (Strangers Things). Ici, c’est un choix assumé, au service de l’œuvre. Là où certains auteurs accumulent les références sans fondement, Steven Kostanski les utilise pour alimenter son propos ainsi que le contexte dans lequel se déroule l’action. Plus que des hommages, se sont des cris d’amour.

Oui, Psycho Goreman est un film où se succèdent une multitude de références cinématographiques. Ainsi, les plus cinéphiles d’entre nous reconnaîtront des clins d’œil à Evil Dead, Hellraiser, Star Wars, Le 10ème Royaume, et plus subtilement Mars Attacks ! ou Jurassic Park (Psycho Goreman est affublé du même costume que le Dr. Alan Grant). Mais aussi à la franchise Powers Rangers. Que ce soit les costumes, la caractérisation des personnages ou la manière dont ils se mouvent, tout rappelle la série Power Rangers, série de toute une génération. Et lorsque l’on a été un enfant des années 90 comme moi, on ne peut s’empêcher d’y voir une parodie gore de Powers Rangers.
Des cris d’amour, qui transforment Psycho Goreman en un film d’une extraordinaire générosité.

Outre ces références, et au-delà de la comédie et de son aspect science-fiction horrifique, Psycho Goreman traduit les angoisses d’une famille désunie. L’arrivée de celui qu’on surnomme L’Archiduc des Cauchemars va chambouler leurs certitudes et leur permettre de s’unir, de se retrouver face à une menace commune. Une aventure familiale sincère, entre euphorie et rédemption.
Parmi les repères cités plus haut, notons que cette construction familiale est proche des personnages que l’on peut retrouver dans la filmographie de Steven Spielberg. Un protagoniste tyrannique (ici représenté par la jeune sœur), un héros faible et soumis qui finit par se révéler (Luke) et une famille anarchique, symbolisée dans le film de Steven Kostanski par un père absent et une mère de famille sur tous les fronts.

Psycho MaquilleMan

Si parodie il y a, Psyho Goreman possède avant tout une direction artistique délicieuse. Toutes ses références cinématographiques que le réalisateur de The Void intègrent intelligemment dans son long-métrage se reflètent dans la conception des costumes, des accessoires et du maquillage. Un véritable travail de recherche pour offrir aux spectateurs un spectacle inventif et riche.
Les fans de gore et de VFX, mélange de CGI et de latex, eux y trouveront leur compte ! Les multiples flashbacks concernant la vie antérieure de Psycho Goreman ont également un vrai apport artistique et scénaristique. Artistique car ils dévoilent un univers bien plus complexe qu’il ne paraît et scénaristique puisque le film jette un voile dramatique sur le passé de Psycho Goreman. Un moyen aussi pour Steven Kostanski d’aborder des thèmes comme le fanatisme religieux, qui n’est pas sans rappeler celui de la série Stargate SG-1 avec les Goa’uld.

Conclusion

Comédie gore fascinante par ses nombreuses références et son scénario culotté, Psycho Goreman est un film exultant. Si on reprochera au long-métrage d’être un peu trop sage sur son aspect gore et horrifique, on prend un plaisir certain à suivre les folies de Mimi et de sa bande composée de son frère, de Psycho ainsi que d’un flic-zombie.
Des dialogues savoureux et délirants, des scènes totalement insensées, pour un maximum de fous rires !

Visionné dans le cadre du Festival du Film Fantastique de Bruxelles – BIFFF 2021.

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